Kabylie : Ne nous trompons pas de combat ! Chronique d’Ukkim

CHRONIQUE (SIWEL) — Tamaziɣt au rabais est le piège (tasraft) dans lequel les occupants hillaliens, arabistes algériens jusqu’au trognon, veulent nous faire tomber afin de nous assujettir pour l’éternité.
Sans la vigilance active des jeunesses successives kabyles éveillées et tournées vers l’idéal d’indépendance, de liberté, d’un avenir meilleur et d’une vie paisible, nous serions tous et toutes, aujourd’hui, que de lamentables et piteux automates entre les mains de ces cruels monstres qui ont démontré que la haine du kabyle n’a aucune limite. À quelque chose malheur est bon. (Tawaɣit deg yella leṣlaḥ).

La Kabylie enclavée volontairement depuis 1962 n’est pas le fait d’un quelconque hasard ; déjà en cette année-là, pour ceux qui ne le sauraient pas, Boudiaf avait déclaré : la Kabylie sera toujours un obstacle pour l’unité nationale. Confondait-il unité et unicité ? Pour quelqu’un de légèrement réfléchi, l’unité se fait dans la diversité, mais venant des primitifs qui avancent à reculons, il n’y a rien de vraiment choquant. En chantant l’hymne à Boudiaf, Lwennas ne connaissait certainement pas cet épisode de notre histoire récente, mais c’est à ceux qui l’ont influencé qu’il faut dire qu’ils l’ont induit en erreur.

Ces derniers jours, dans une Kabylie en ébullition, la jeunesse kabyle est sortie dans les rues pour manifester, partiellement, son hostilité au vote des députés contre la généralisation de Tamaziɣt.
Les leurrés de cette jeunesse scandaient … Tamaziɣt … Tamaziɣt … Tamaziɣt … sans peut-être s’en rendre compte qu’il s’agit là, pour l’occupant, de détourner le fleuve et de nous retarder dans notre avancée vers l’indépendance. La revendication de Tamaziɣt, qui fût notre combat pendant de longues années, ne peut plus être le cheval de bataille du pays kabyle et de ses enfants.

On entend partout, on lit partout que la majorité des des algériens sont de racine amaziɣ. Si tel était le cas, il leur appartient à eux de le clamer haut et fort, de l’affirmer et de l’imposer à leurs dirigeants. Soit dit en passant, nous sommes disposés à les aider dans le cas où ils seraient demandeurs, mais ne nous faisons pas d’illusions quant à leur volonté de demeurer dans la schizophrénie qui a l’air de leur convenir à merveille. (Yewwet-iten ṭaglal ur nesεi ddwa ḥellu).

Les politiques algériens n’ont pour préoccupation prioritaire que le maintien de la Kabylie sous leur domination avec, bien sûr, la complicité de leurs marionnettes kabyles. De ce fait, ils sont disposés à faire feu de tout bois.L’envie de la jeunesse kabyle, de couper le cordon ombilical avec cette Algérie arabo-hillaliste qui nous étouffe, est sans doute le fait déclencheur qui incite les barons du système tyrannique à actionner leurs manoeuvres de manipulations, tous azimuts, d’une certaine couche de kabyles malléables à merci.

Ces magnats, méthodistes, stratèges, du haut de leur piédestal, croient à la soumission totale de la Kabylie en pensant la réduire, en pâte à modeler, dans sa globalité. Oublient-ils que malgré le nombre de brebis galeuses que compte le pays kabyle, ils n’aboutiront jamais à leur rêve de nous dissoudre et de nous mouler selon leur diabolique désir ?

Vous avez toutes et tous remarqué ces derniers temps que, en tous cas depuis le dépôt officiel à l’ONU du mémorandum pour l’autodétermination de la KABYLIE en vue de son indépendance, le pouvoir colonial d’Alger s’est mis en branle pour nous contrer en utilisant ses relais et tous les subterfuges en sa possession ; mettant en application ses ruses habituelles en soufflant le chaud et le froid.
Sa prestidigitation et son agitation sont témoins de la panique qu’il affiche ouvertement en réprimant les militants(es) indépendantistes, décidés(es) et résolus(es) à en découdre avec l’importation et l’imposition d’une identité théocratique.

À compter d’aujourd’hui, chaque semaine je terminerai la chronique par une citation ou une formule d’un penseur, d’un philosophe, de chez nous et d’ailleurs.

Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide – dixit Confusius, philosophe chinois, 551-479 av. J.-C. –

Ukkim
SIWEL 111113 Dec 17 UTC

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