74ÈME ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU BANDIT D’HONNEUR KABYLE H’MEDH OUMARI

KABYLIE (SIWEL) —    Il avait l’amour de la liberté, de la Kabylie et des Kabyles dans le sang, il s’est battu seul contre l’injustice et les traitres, il fut un héros et une légende kabyle louangé par tous. De son vrai nom Ahmed Belaid, né le 25 octobre 1911 à At Vuwaddu, au Sud de la préfecture de Tizi Wezzu. Après avoir abandonné très tôt l’école primaire, il devient berger, bucheron, manœuvre puis garçon de bain maure à Alger.

À l’âge adulte, il fut mobilisé durant la deuxième guerre mondiale par l’armée française qu’il déserte en 1941 après avoir constaté que cette guerre ne le concerne pas. Arrêté à Belfort il fut réincorporé dans l’armée, mais réussit à déserter pour la seconde fois et prend directement le maquis de Kabylie, qu’il chérissait depuis son enfance. Il rentre dans la clandestinité et devient hors-la-loi sous le surnom d’H’Medh Oumari. Depuis, il devient, aux yeux des français, un bandit, mais d’honneur, il rançonne et rackette les riches avec sa bande pour venir en aide aux pauvres et aux plus démunis, des actes avec lesquels il a réussi à gagner le cœur des pauvres gens de Kabylie. Il se venge également de ses propres mains des caïds, des mouchards et des agents de l’administration coloniale lorsqu’ils commettent des injustices envers ses confrères kabyles. Il adhère ensuite au PPA, parti du peuple algérien, avec lequel il partageait l’argent de ses rançons ramassées et pour qui il exécutait des traitres qui lui sont signalés.

Ahmed Oumari s’est fait tuer par trahison, le 16 février 1947 dans un guet-apens tendu par l’administration coloniale dans le hameau d’Iâazouzen (Ouadhia), au domicile de l’un de ses meilleurs compagnons d’armes Saïd Ouacel et son frère Ali, lors d’un banquet nocturne. Ce dernier a invité Oumeri et lui apporte un plat de couscous préparé par la femme de son frère Ali sous lequel il tenait un revolver, balle au canon, et tire sur Oumari avant de déposer le plat devant la femme de son frère qu’était enceinte. Oumeri est grièvement blessé, mais réussit à saisir son pistolet p. 8 et tire sur Ouacel qu’il blesse légèrement à la tête, Ouacel en se relevant vide son chargeur dans la poitrine d’Ahmed Oumari juste avant l’arrivée des agents de la police coloniale qui ont planifié ce guet-apens avec la complicité de Saïd Ouacel.

On raconte qu’Ouacel quitta très vite la Kabylie, pour la France, craignant les représailles et la vengeance des compagnons d’Ahmed Oumeri. Quelques décennies plus tard, il est retourné en Kabylie au milieu des années 1980 sans être reconnu dans son village natal, décédé en 2013 suite d’une crise cardiaque à l’âge de 98 ans. H’Medh Oumeri est devenu plus tard une source d’inspiration pour plusieurs chanteurs kabyles tels que Matoub Lounès, Ait Menguelette et le groupe afous.

Youva Amazigh
SIWEL 191040 FEV 21