RÉSOLUTION DE PARLEMENT KABYLE

IMNI AQVAYLI
PARLEMENT KABYLE
KABYLE PARLIAMENT

Réuni en session ordinaire, le Parlement Kabyle s’est attelé à analyser en profondeur la situation très préoccupante de la Kabylie sous occupation de l’Algérie coloniale à l’origine des derniers drames tant humain, que socio-économique et écologique aux conséquences incommensurables entrainant inévitablement de nouvelles évolutions politiques et géopolitiques.

Le pouvoir colonial algérien et son régime militaro-arabo-islamiste, dans le prolongement de son opération « zéro kabyle » ourdi lors du conclave du 18 au 20 aout 2019 à Mostaganem sous haute protection sécuritaire est passé à une vitesse supérieure pour mieux plonger la Kabylie dans le chaos par l’installation d’un climat de peur, de terreur, de suspicion et de psychose entre et contre les Kabyles pouvant déboucher sur une véritable guerre civile. Connu pour sa haine du peuple Kabyle, soutenu par certaines presses aux compagnes médiatiques virulentes, calomnieuses, mensongères et racistes, le pouvoir maffieux d’Alger met à exécution son projet génocidaire et ethnocidaire savamment préparé en alliant actes de destruction massive et appel à la violence, au lynchage et au meurtre du Kabyle.

L’ignominie et la cruauté de ce pouvoir abject aux abois se sont particulièrement illustrées cet été de l’année 2021 par les gigantesques incendies criminels qui ont ravagés la Kabylie. Ces incendies prémédités ont visé les villages Kabyles dans le but d’anéantir toute une économie vivrière locale, appauvrir et affamer les villageois, faire des morts et traumatiser toute une génération. Un bilan très lourd estimé à ce jour à plus de 200 morts, des centaines de blessés et de brulés graves, des traumatisés à vie, des enfants devenus orphelins et des familles entières décimées, une faune et une flore ravagées. Ce pouvoir défaillant et criminel, aux motifs-alibis d’avancer dans son entreprise machiavélique et génocidaire, a refusé toute aide internationale pour venir à bout des incendies et limiter ainsi la catastrophe. Maroc, Tunisie, Espagne, France, Union Européenne et des Organisations non gouvernementales (ONG), ont proposé leurs aides à un état mafieux, spectateur et incapable qui, par son refus caractérisé d’assistance à peuple en danger et son mépris clairement affiché, devrait être passible d’une condamnation au pénal devant les juridictions internationales. Seuls, avec des moyens dérisoires mais avec un courage forçant le respect, les braves enfants de la Kabylie ont affronté les flammes pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être. Sans l’intervention des canadairs dépêchés par la France, sans attendre l’autorisation de l’état algérien criminel et hors-la-loi, le bilan aurait été plus lourd et les conséquences plus dramatiques. Par conséquent, le Parlement Kabyle tiens à adresse ses vifs remerciements et sa reconnaissance à la France, l’Espagne et l’Union Européenne pour leur précieuse aide. 

Réputé pour ses pratiques criminelles et mafieuses, l’état colonial algérien ne connaissant aucune limite dans l’horreur, est allé jusqu’à organiser un crime abject en sacrifiant ainsi la vie d’un jeune artiste natif de Khemis Miliana, à l’Ouest d’Alger, venu prêter main forte aux Kabyles pour faire face aux incendies. Cet assassinat du jeune Ben Smail Djamel, connu pour être un militant actif du Hirak, torturé, poignardé à l’intérieur du fourgon de police puis livré au lynchage et décapité avant d’être immolé sur l’esplanade Abane Ramdane dans la ville de Larbaa Nath Irathen en Kabylie, n’était qu’un détail du projet anti-Kabyle. Le choix du lieu de l’abominable crime par le pouvoir colonial visant à diaboliser, instrumentaliser la Kabylie et faire passer ses enfants, ceux de Larbaa Nath Irathen qui a payé le plus lourd tribut des incendies criminels, pour des terroristes assoiffés de sang et amplifier ainsi la haine anti-Kabyle, acte un double assassinat de Abane Ramdane, enfant de ladite localité et figure emblématique de la guerre d’Algerie.  Le Parlement Kabyle condamne énergiquement ce crime abjecte et prémédité et dénonce avec force ces pratiques barbares qui ne font aucunement partie des mœurs Kabyles et encore moins des valeurs ancestrales de la Kabylie, terre d’hospitalité, de tolérance, et de paix.

Pris dans son propre piège, le pouvoir colonial algérien veut, par un scénario crée de toute pièce, endosser au mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (le MAK) la responsabilité d’un crime dont il n’est et ne saurait en être l’auteur tant son combat est pacifique inscrit dans la légalité du droit international. Ayant déjoué la manœuvre de classification du MAK comme organisation terroriste en mai 2021, sans aucune preuve ni fondement juridique, les autorités coloniales algériennes n’ont récolté que le discrédit de la communauté internationale. Le projet anti-Kabyle qui a connu une accélération dans son exécution après la reconnaissance, dans une note écrite  du Maroc, par la voix de son ambassadeur auprès des Nations Unies, en vertu du droit de réponse à la provocation délibérée du chef de la diplomatie algérienne lors de la réunion virtuelle des pays non alignés à l’ONU les 13 et 14 juillet 2021, du droit, principe du droit international reconnu comme fondamental et inalliable, à l’autodétermination  au « vaillant » peuple Kabyle. Le même ambassadeur qui le 30 aout 2021, lors du séminaire du comité spécial de la décolonisation (C-24), a soutenu une nouvelle fois le droit du peuple Kabyle à son Autodertmination en rappelant que le Peuple Kabyle, sous occupation, existait bien avant la création de l’Etat algérien, et a posé la question du droit à des représentants du peuple Kabyle à siéger au comité C-24.  Cette position du Maroc, à saluer tant elle représente une avancée fondamentale, sur le plan diplomatique, dans l’internationalisation de la question Kabyle, qui a précipité l’état colonial algérien dans une spirale folle en désignant le MAROC et l’Etat d’ISRAËL comme les deux complices du MAK, responsables donc des incendies criminels et de l’ignoble assassinat du jeune Djamel Bensmail, a décidé de rompre unilatéralement ses relations diplomatiques avec le royaume du MAROC.

Ces incendies criminels se sont conjugués à une grave situation sanitaire en cours en Kabylie en raison de l’épidémie du Coronavirus. La Kabylie s’est retrouvée seule à gérer l’incurie d’un état impuissant et criminel. Hôpitaux, polycliniques et cabinets médicaux manquaient de tous et surtout d’Oxygène pour faire face à l’explosion du nombre de cas de contamination et de morts de la Covid-19, qui aurait pu être évitée si des mesures fortes étaient prises. Cette propagation fulgurante qui a trouvé un terrain propice en Kabylie où les marches de vendredi du Hirak étaient tolérées alors qu’interdites partout ailleurs en Algérie. Une preuve supplémentaire d’une volonté criminelle visant les Kabyles pour faire le plus de morts possibles par la Covid-19. Grace aux traditions et valeurs Kabylie ancestrales, un élan de solidarité sans précédent, s’est formé, pour équiper les services médicaux mais aussi les familles de concentrateur, de générateur et d’unité d’Oxygène.  Pour briser cette solidarité ancrée en Kabylie, l’état criminel, et particulièrement par l’intermédiaire de son ambassadeur en France, s’est distingué par un communiqué pour organiser le détournement et le vol des dons de la Diaspora Kabyle.

La Kabylie meurtrie et profondément endeuillée, alors qu’elle n’a pas encore pansé ses blessures multiples, se voit livrée par le régime colonial algérien avec une détermination abjecte et criminelle, à une répression et un arbitraire à grande échelle. Une chasse à l’homme sur une base ethnique, des kidnappings organisés, des arrestations tous azimuts et de nombreuses violations sont menés en usant et en abusant de méthodes dignes de celles des barbouzes et des groupuscules mafieux. C’est tous les Kabyles qui sont ciblés, militants indépendantistes, militants des droits humains et tout Kabyle jaloux et fière de son identité, son histoire, sa culture et ses valeurs. Le Congrès Mondial Amazigh, une organisation non gouvernementale, représentant tous les peuples amazighs de l’Afrique du Nord, et dont la présidente est aujourd’hui dans les geôles d’Alger après son Kidnapping et sa condamnation arbitraire, vient aussi d’être intégré dans le plan machiavélique du régime criminel qui vise à considérer toute la Kabylie comme terroriste pour demain justifier d’une plus large occupation militaire.

Ce régime colonial et criminel n’est pas à sa première tentative ni à son premier plan anti-Kabyle puisque depuis l’indépendance de l’Algérie, confisquée par l’armée des frontières, la Kabylie ne cesse de payer pour sa détermination et son refus de se soumettre à l’arabo-islamisme, identité de l’algérie indépendante.  La Kabylie se bat depuis, pour préserver son identité, sa culture, ses valeurs et son histoire.

Si les crimes politiques déjà opérés durant la colonisation française n’ont pas suffi, ceux-là même ont continué pour dénier le droit à l’existence, à la liberté et à la promotion de la personnalité kabyle. L’épuration ethnique allait prévaloir durant toutes les phases de construction et d’édification des institutions du nouvel Etat colonial algérien.

De la guerre de Kabylie de 1963 à 1965 et son lot de victimes avoisinant les 500 martyrs non reconnus en tant que tels et sans statut à ce jour, au printemps de 1980/1981 dit « Berbère »,  témoin de l’éveil de la conscience Kabyle et du danger que fait peser sur elle l’Algérie coloniale, au cours duquel des militants furent arrêtés, torturés, jugés puis emprisonnés dans le silence, et l’indifférence des autres peuples d’Algérie, à l’assassinat du grand chantre de la Kabylité et des droits des peuples Amazighs, le Chanteur engagé Matoub Lounes à Tala Bouanane, dans la région de Tizi Ouzou, le 25 juin 1998, et jusqu’au génocide perpétré durant le Printemps Noir, 2001/2003 causant la mort de plus de 120 jeunes Kabyles et plusieurs handicapés à vie, la Kabylie a depuis décidé de prendre son destin en main en fondant en 2001 le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) qui a évolué en 2013 en Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie avec le choix affirmé de la seule option indépendantiste depuis 2017. Le 01 juin 2010 en exil (Paris) est proclamée la naissance du Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK). Son Président Monsieur Ferhat Mehenni, s’est attelé depuis à l’internationalisation de la question Kabyle à travers un long et intense travail diplomatique et de lobbying au niveau des différentes instances politiques du monde et organisations internationales de défense des droits humains.

La Kabylie, avec son « zéro vote », aux présidentielles du 12 décembre 2019, au référendum constitutionnel du 01 novembre 2020, et aux législatives du 12 juin 2021, a acté sa rupture avec l’Algérie coloniale et s’apprête à réaffirmer cette dernière par un nouveau « zéro vote » aux élections locales prévues le 27 novembre 2021. Le peuple Kabyle, par ces actes politiques forts, fait de son indépendance, son seul combat qu’il compte mener pacifiquement jusqu’à l’aboutissement. Aujourd’hui plus que jamais la Kabylie doit défendre ses valeurs universelles non négociables basées sur les principes de laïcité, de démocratie, de défense des droits Humains.

Le Parlement kabyle de combat pacifique pour réaliser l’indépendance de la Kabylie, réaffirme avec force et détermination son idéal de concrétiser politiquement la volonté du peuple kabyle qui refuse la soumission à l’arabo-islamisme et subit par conséquence les violences aveugles de l’Algérie coloniale.

Le Parlement Kabyle en lutte pour son droit à l’autodétermination alerte, dénonce et condamne le projet « zéro-kabyle », un projet ethnocidaire et génocidaire, visant à diaboliser, à instrumentaliser la Kabylie, et à la plonger dans le chaos jusqu’à l’extermination définitive du peuple Kabyle. 

Le Parlement Kabyle en lutte pour son droit à l’autodétermination dénonce et condamne les violations graves, les arrestations arbitraires et les perquisitions des domiciles suivies de vols d’objets de valeurs, les kidnappings, les harcèlements judiciaires, les privations des libertés multiples, les traitements inhumains, dégradants et humiliants de l’Etat colonialiste algérien à l’égard des militants kabyles et du peuple Kabyle.

Le Parlement Kabyle dénonce avec force les compagnes de diabolisation menées contre la Kabylie et particulièrement contre les militants indépendantistes Kabyles, principalement ceux du MAK, un mouvement politique pacifique, qui aspire au recouvrement de la souveraineté de la Kabylie en tant que Nation et Peuple, par l’exercice démocratique du droit à l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes, reconnu et ratifié par l’Algérie.

Le Parlement Kabyle réitère sa position de rejet de toutes les échéances électorales algériennes en Kabylie. Le peuple Kabyle, à travers l’Anavad (Gouvernement Provisoire Kabyle), réclame son droit à l’autodétermination à l’instar de tous les peuples militant politiquement et pacifiquement pour des Etats indépendants avec des institutions souveraines et légitimes.

Le parlement Kabyle soutient avec force la demande faite par le Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK), aux instances internationales, de diligenter une enquête pour faire toute la lumière sur les incendies criminels qui ont ravagés la Kabylie et sur le crime ignoble du jeune Djamel Bensmail.

Le parlement Kabyle soutient avec détermination la plainte déposée par le Gouvernement Provisoire Kabyle (GPK) auprès de la cour pénale internationale (CPI) contre les deux principales personnalités, civile et militaire, au sommet de l’Etat algérien, le président Abdelmadjid Tebboune et le chef d’état-major de l’armée, le général Said Chengriha.

Le Parlement Kabyle appelle tous les peuples épris de paix, de liberté et de dignité dans le monde à se solidariser avec le peuple Kabyle et à alerter leurs Gouvernements sur les violations systématiques graves, dégradantes et inhumaines dont sont victimes les Kabyles sous domination algérienne.

Le Parlement Kabyle interpelle les organisations de défense des droits humains, les états démocratiques et les consciences universelles pour mettre fin à ce climat de violence et de terreur en Kabylie et faire pression sur les autorités algériennes afin qu’elles libèrent inconditionnellement tous les détenus d’opinion, et cessent toutes les atteintes graves aux libertés dont font l’objet des militants pacifique et avec eux tout le peuple Kabyle. 

Le Parlement Kabyle lance un appel solennel au peuple Kabyle à rester calme face à la haine, les provocations et les violences exécrées par l’Etat colonial algérien, à redoubler de vigilance en demeurant pacifiquement solidaire, à se mobiliser massivement dans la diaspora et en Kabylie pour arrêter la spirale de violences, de harcèlement, et d’instrumentalisation dans laquelle l’Algérie coloniale veut plonger la Kabylie.  

 Kabylie, le : lundi 20 septembre 2021

SIWEL 242224 SEP 21