Nouvelle marche à Aokas ce 29 juillet : La Kabylie de l’Est refuse d’abdiquer

CHRONIQUE (SIWEL) —  Le trait du caricaturiste Ghilas Aïnouche (dessin ci-bas), lui-même victime à Aokas de la haine raciste de la police algérienne, se passe de tout commentaire…

Pour rappel, une marche a eu lieu, comme prévu, le 22 juillet dernier, à l’appel du Café Littéraire et de la société civile d’Aokas, suivie d’une conférence qui a été interrompue par l’intervention des CRS qui ont usé d’une violence verbale et physique inouïe; passant à tabac plusieurs paisibles citoyens venus assister à une conférence sur la littérature et la linguistique !

Le silence des uns et des autres, notamment de certains kabyles un peu trop imbibés d’un nationalisme algérien des plus exacerbés, se traduit par l’argument saugrenu d’appartenance au MAK-Anavad de certains conférenciers ou de certains membres de Azday Adelsan n Weqas qui, selon leur vision étriquée, vaudrait justification de réprimer le Café Littéraire d’Aokas et, par voie de conséquence, la libre expression. On ne peut que s’étonner et regretter que des Kabyles soient réduits à une telle incohérence qui fait fi de la raison, du bon-sens et de l’intelligence, car, à une autre époque, ce sont tous les kabyles qui ne partagent pas la vision du MAK-anavad qui seraient les premiers à se sentir concernés par ce qui se passe à Aokas, pour soutenir le Café Littéraire et, pourquoi pas, même le MAK-Anavad en tant que tel et ce, au nom de la Kabylité qui les cimentent mais aussi de la sacralité de la liberté d’expression et ce, pour peu que la violence soit bannie, ce qui est clairement le cas chez les militants du MAK, pendant que cette même violence abjecte est clairement le fait de l’Etat algérien.

Ressaisissez-vous bon sang, vous êtes Kabyle et en tant que tels, vous méritez les cimes et non la posture de l’autruche !

La société civile de la même ville de la Kabylie de l’Est, refuse cette énième injustice aux relents colonialistes et appelle à une autre marche qui sera suivie d’une autre conférence pour le 29 juillet prochain.

Chaque Kabyle digne de ce nom, où qu’il soit, se doit de rallier Aokas le jour « J », car la situation ne concerne plus les Aokassiens, c’est une atteinte gravissime à notre culture, à nos traditions intellectuelles et à la libre expression de toute la Kabylie. Le 10 mars 1980, la même injustice avait produit le premier printemps de Kabylie.

De tels atteintes, en intra-muros, à notre liberté et à notre dignité, étaient inconcevables il y a quelques années. Ce « culot algérien » annonce des jours sombres pour la Kabylie si rien n’est fait pour conjurer ce funeste dessein. La mobilisation massive et pacifique est le seul moyen pour que demain, on ne viendra pas nous dicter dans quelle langue nous devrons communiquer à l’intérieur de nos propres logis…

Allas DI TLELLI
Texte repris avec l’aimable autorisation de son auteur
SIWEL 252202 Jul 17 UTC

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