KABYLIE (SIWEL) — Comme ce fut le cas ce 20 avril 2016 pour la double commémoration du Printemps Amazigh de 1980 et du Printemps Noir de 2001, et ce dans la perspective aussi désespérée que saugrenue de concurrencer le MAK, le pouvoir colonial arabo-islamique d’Alger tente encore une fois de mobiliser ses ouailles pour « s’impliquer davantage dans la commémoration du 18e anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès ».

 

Malgré les efforts du régime colonial d’Alger pour "crédibiliser" en Kabylie une opposition algérianiste qui soit en mesure de concurrencer le Mouvement souverainiste kabyle, le terrain politique est totalement dominé par le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), et ce en dépit des multiples campagnes de dénigrements , du black-out médiatique, de la répression et du harcèlement de ses militants.

Le Mouvement souverainiste est devenu le cauchemar de toute "l’élite politique algérienne", aussi bien chez les tenants du pouvoir colonial algérien que chez sa pseudo opposition.

L’incapacité des formations politiques algérianistes à concurrencer le MAK en Kabylie est telle que cela oblige maintenant les premiers représentants de l’administration coloniale algérienne, en l’occurrence le préfet de Tizi Wezzu, Brahim Merad, et le préfet de Vgayet, Ould Salah Zitouni, à «exhorter leurs chefs de circonscription (daira) à s’impliquer dans la commémoration» de l’ignoble assassinat du rebelle Kabyle.

C’est du moins ce qu’a rapporté le journal francophone algérien Liberté, précisant que «Dans une correspondance adressée par ces walis aux administrateurs des daïras, il a été souligné qu’il est attendu d’eux “une implication” à travers “l’organisation de rencontres artistiques” où doivent être mêlés “les citoyens de leur daïra et ceux des régions avoisinantes”. »

Le journal Liberté précise que «C’est la première fois qu’une telle date est célébrée d’une manière officielle par l’État algérien» et que cela intervient dans «un contexte particulier, marqué par la plainte déposée en justice par la veuve du chanteur assassiné contre le terroriste islamiste, Hassan Hattab, "ex-“émir” du GSPC, et son opposition au classement de la demeure de Lounès comme patrimoine culturel national (ndlr: algérien)».

Nadia Matoub, veuve du Rebelle, revient effectivement à la charge et relance ainsi l’affaire de l’assassinat du Rebelle. Elle attaque en justice le chef du groupe islamiste qui a revendiqué l’assassinat de son mari, non pas pour crédibiliser la thèse de l’assassinat par le GIA, mais pour suivre le menteur jusqu’au bout de sa logique mensongère. Nadia Matoub revient aussi pour remettre en cause la récupération de la mémoire de Matoub Lounès par ceux-là même qui l’ont fait assassiner, c’est à dire le pouvoir algérien.

Enfin, il y a lieu de rappeler aux deux préfets coloniaux, qui comptent faire participer le pouvoir criminel d’Alger à la journée sacrée du 25 juin, qu’en juin 2014, leur émissaire, le Bachagha Ould Ali Lhadi, a été hué à Tawrirt Musa alors qu’il était soi-disant venu « rendre hommage » à Lounès Matoub au nom de l’Etat algérien, c’est à dire au nom de ceux qui ont fait assassiner le Rebelle.

Rappellons que le désormais ministre algérien, Ould Ali El Hadi, a été accueilli avec tous les honneurs dus à son rang de Kabyle de service avant d’aller se réfugier dans la demeure de Matoub Lounès, exacerbant encore davantage la rage de la jeunesse kabyle qui a très mal vécu le fait que le bachagha pose un seul pied dans la demeure du Rebelle.

L’année d’après, en juin 2015, Ould Ali El Hadi ne s’est pas risqué à aller souiller la mémoire du Rebelle à Tawrirt Musa. Est-ce que le bachagha Ould Ali et tous ses semblables auront le courage cette année d’aller affronter la colère qui gronde chez le peuple kabyle, ou encore pire, le mépris et le dégoût que suscite la simple évocation des kabyles de service?!.

zp,
SIWEL 241519 JUN 16

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