POEME (SIWEL) — Dans un message emprunt de symptahie et de compassion adressé à Ferhat Mehenni, le grand militant de la cause kabyle Ahcène Belkacemi, a tenu à le soutenir à l’occasion de la 12ème commémoration de l’assassinat de son fils aîné Ameziane, « même si le poids de la charge qui est la tienne peut faire accroire que tes blessures ont cicatrisé, en vrai ce n’est qu’une illusion »…

 

Bonjour Cher ami

Ne pas se rappeler les êtres chers et disparus signifie qu’ils sont effectivement morts à jamais. Pour cela et les maintenir vivants et toujours il nous impose de les laisser submerger nos êtres l’espace d’un anniversaire de leur absence.
Même si le poids de la charge qui est la tienne peut faire accroire que tes blessures ont cicatrisé, en vrai ce n’est qu’une illusion.
Aujourd’hui, quelques heures seulement nous séparent de la date du crime crapuleux commis contre Ameziane. C’est par ce rappel de ce qu’est ta peine de toujours que je marque ma présence auprès de toi. Etre loin ne signifie point l’indifférence et encore moins l’oubli.
Paix à l’âme d’Ameziane !

Des larmes, des soupirs et de l’espoir…

Désormais, je sais que les larmes
Ne peuvent te ressusciter
Je me console par la poésie
Qui sait, les poèmes feront survivre ton nom.

En mon être ta blessure ne guérira point
C’est par ta mort que les ennemis m’assassinent
Et ton absence un jour m’emportera
Même si nos idées ont cours, désormais.

Mon fils comme je te languis tant déjà
Mon cœur est rempli de tes cicatrices
De grâce, garde-moi auprès de toi
Une place pour mon repos éternel.

Parfois aussi, je me souhaite longue vie
Nous partagerons mon âme pour t’accompagner
Par mes yeux tu verras le soleil poindre au matin
Tu seras présent le jour de l’embrasement.

D’ici là, chaque fois que j’apprends le décès d’un autre
Même si le deuil des siens m’incrimine
Comme si j’extirpe cette épine de mon cœur
Je l’implore, pour apporter mon salut à Ameziane.

Ahcène Belkacemi

SIWEL 182006 JUN 16

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