MONTREAL, QUEBEC (SIWEL) — Dans le cadre de la 12ème édition du Forum Social Mondial (FSM) qu’abrite Montréal, du 09 au 14 août 2016, une conférence-débat sous le thème « Le combat du peuple kabyle pour son autodétermination » a été animée samedi 13 août à 13h par le Premier ministre du Gouvernement provisoire kabyle en exil, Mas Lhacène Ziani qui, en une vingtaine de minutes, a abordé la lutte politique que mènent les souverainistes kabyles pour l’indépendance de la Kabylie, et les maux infligés à la Kabylie par la France coloniale depuis 1830 et ensuite par le régime algérien depuis 1962.

 

Organisé au siège de la Société Saint Jean-Baptiste, où à eu lieu le premier lever mondial du drapeau national kabyle, par le Comité sur l’autodétermination des peuples, mis sur pieds par le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et dont l’Association Amitié Québec-Kabylie est membre.

Lhacène Ziani est résolu que la marche des patriotes kabyles vers l’indépendance de la Kabylie doit se faire dans le respect, la paix et la non-violence. Les choses semblent s’accélérer pour le Gouvernement Provisoire Kabyle qui, à travers ce thème, passe à une autre étape de structuration de sa lutte en concrétisant le projet de constitution d’un État à part entière en Kabylie.

Pour l’orateur : « La Nation Kabyle est une réalité irrévocable. C’est l’ultime solution pour sauvegarder l’identité kabyle et s’en tirer au projet ethnocide orchestré par le pouvoir algérien contre les Kabyles ».

M. Ziani, concernant le lancement la création du parlement kabyle, ne s’est pas étalé sur le ce projet, car celui-ci fera l’objet d’une prochaine conférence le 03 septembre prochain au Collège Jean-Eudes à Montréal, mais a mis l’accent sur l’urgence d’une forte mobilisation et d’un véritable travail de sensibilisation de toute la population de la Kabylie autour du consensus de l’indépendance de la Kabylie.

« Nous avons le devoir aujourd’hui de défendre notre peuple dans notre espace et de nous mobiliser par une seule voix pour sauver et prendre en main notre identité spoliée par un pouvoir gouverné par une personne malade et sans légitimité, a-t-il déclaré.

Durant le débat, de nombreuses personnes parmi l’assistance, ont posé des questions sur, entre autres, la question de l’indépendance de la Kabylie en marge des autres peuples qui vivent en Algérie, l’arabisation et l’islamisation qui gangrènent la Kabylie, les prochaines élections de 2017, la reconnaissance de la Nation Kabyle par les instances internationales, le risque de tomber sous l’emprise des puissances impérialistes, aussi les autres moyens de lutte pour faire aboutir l’indépendance de la Kabylie. Lhacène Ziani, homme de convictions et d’actions, s’est montré très passionné et surtout intéressé par toutes les interrogations de son public, car il n’a pas manqué de répondre clairement à aucune question.

Le premier ministre du Gouvernement Provisoire Kabyle, L. Ziani, estime que la lutte des Kabyles pour l’indépendance de leur Kabylie est légitime et profite pour tous les peuples amazighs. Il est inacceptable, à son avis, de refaire les erreurs du passé comme se consacrer à la survivance des autres en mettant de côté le combat de la Kabylie.

L’indépendance de la Kabylie n’est guère une question de régionalisation a-t-il affirmé. C’est le droit d’un peuple qui a toutes les raisons légitimes pour réclamer son indépendance. La Kabylie n’exclue pas les Mozabites, ne repousse pas les Chaouis et n’écarte pas non plus les Touaregs ni aucun autre peuple d’ailleurs qui aspire à sa liberté.

Rien qu’en 2001, tout seul face au régime algérien assassin, le peuple kabyle a payé le prix fort : Une centaine de martyrs kabyles sont tués par les balles explosives des hordes du pouvoir et des milliers de jeunes kabyles ont été blessés ou devenus handicapés à vie, a rétorqué Mas Ziani.

La libération de la Kabylie est imminente. Le modèle à suivre est celui de la démocratie, de la laïcité et du respect des autres peuples.

Nous sommes favorables aux confédérations laïques et démocratiques et aussi absolus envers l’émancipation de toutes les sociétés, a affirmé le conférencier. Il poursuit : « La Kabylie est attaquée de toutes parts : la profération des intégristes, des mosquées et du voile ne cesse pas de prendre de l’ampleur et il n’y a que les citoyens qui peuvent mettre fin à ce fléau qui n’a jamais été notre mode de vie ni fait des us et coutumes de la Kabylie. Néanmoins, cinq rencontres par jour et un congrès chaque vendredi c’est ainsi que les islamistes se mobilisent pour soumettre la Kabylie. L’immobilisme est un danger qui menace notre Kabylie, notre identité et notre existence même. »

Cette « Algérie unie et indivisible » relève du mythe. C’est un leurre que le pouvoir algérien miroite pour assurer sa pérennité. Il n’est pas question, de quelconque façon que ce soit, de participer aux élections algériennes. Les gens doivent comprendre que l’État jacobin algérien use de la violence, de la tricherie et du mensonge pour perpétuer son emprise sur le pays et le peuple. Le meurtre est l’apanage du pouvoir : D’Abane Ramdane aux victimes du Printemps Noir, la soif du pouvoir algérien est toujours la même à l’effet de faire couler le sang de nos enfants.

Nous devons avoir nos propres institutions, nos écoles et universités kabyles, de vrais hôpitaux… et nos propres lois. Des lois qui nous protègent et non des lois qui nous sapent. Fonder une banque kabyle est mêmement parmi nos projets à venir.

L’auto-proclamation de la Nation Kabyle demeure la solution et la voie la plus rapide pour notre indépendance. Nonobstant, notre conviction est sans équivoque en la démocratie. Autrement dit, le choix du peuple kabyle. Le maître c’est le peuple. Nous avons subi les pires atrocités tout au long de notre histoire, beaucoup, assez et trop pour ne plus reproduire encore notre malheur. L’Étoile nord-africaine (ENA) fondée en France en 1926 est l’un des exemples de nos torts en mettant à sa tête Messali Hadj. Un valet. Dorénavant, nous devons être vigilants pour qu’aucune puissance impériale ni une idéologie malsaine ou force obscure ne parviendront à nous berner. Nous sommes conscients que ces dangers sont réels.

La mobilisation des Kabyles et leur attachement à leur identité sont le bouclier infrangible pour faire face au déni et au mépris imposés à la Kabylie. Les associations ont la grande responsabilité pour sensibiliser les réticents et combattre la médiocrité. La prise de conscience doit avoir lieu au niveau de la famille par l’éducation. La concrétisation de notre Nation Kabyle est la responsabilité de toutes et tous les Kabyles pour reconquérir notre souveraineté et notre dignité. La Kabylie souveraine s’illustre au moment même où les Kabyles se sentent confiants et surtout convaincus de leur combat. L’indépendance de la Kabylie! Aucune autre solution ne s’offre aux kabyles pour survivre.

Oui ! Comme tous les peuples sans leur Nation : Les Kabyles sans la Kabylie sont des nèfles et, pareils, ils ne sont rien d’autre lorsque la Kabylie est sans les Kabyles. »

cb/wbw
SIWEL 141048 AOU 16

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