CÉCITÉ OU BIEN FUITE EN AVANT ?

KABYLIE (SIWEL) — Angoisse et peur sont le quotidien des citoyens. La situation surréaliste dans laquelle est plongée la société fait froid au dos. En plus de la cherté des tous les produits alimentaires de première nécessité (pattes, viandes, poulets, sardines, fruits de saisons) et tension sur d’autres (huile) s’ajoute cette situation ahurissante : absence de liquidité dans les banques et les postes. En effet chaque jour de vieux retraités et autres fonctionnaires font la chaîne devant les guichets de poste pour retirer leur maigre salaire, en vain. Certains font la tournée des postes à travers toutes les régions proches de leur commune (comme se rendre à iɛezzugen, Tizi Wezzu, Ou DBK..)  en quête d’un hypothétique bureau de poste où cet argent est disponible  sans pourtant parvenir à leur fin. Un véritable parcours de combattant pour ces femmes et hommes âgés réduits à mendier ce qui leur revient de droit.

Devant cette situation excentrique et insolite, le régime redouble de cynisme en ne trouvant rien d’autres à proposer que de cette idée fixe de tout arabiser (et le plus vite possible) à l’exemple de ce ministre qui veut arabiser la caisse des retraités et cet autre qui veut pénaliser tout commerce dont l’enseigne est écrite dans toute autre langue que la langue arabe.  Plus surréaliste que cela tu meurs !

En face, cependant rien !  Mis à part quelques voix ici et là (et la plupart de ceux qui se sont exprimés sur le sujet sont des kabyles à l’image d’Abdeslam Abdenour, Moqrane Ait Larbi) la classe politique demeure muette. Aucune réaction, aucune initiative. C’est à se demander à quoi sert un parti politique dans ce pays ? Plongé dans des calculs d’épiciers ces formations (en hibernation à longueur d’année) dans le meilleur des cas pendent de temps en temps des déclarations ( que personne ne lit) alarmantes faites de constats sans pour autant appeler à une quelconque mobilisation de la société civile pour amener le régime à céder du lest . Cet exercice qui consiste à faire des constats (que chaque citoyen connait car il les subit de plein fouet) et qui n’engage à rien revient à défoncer des portes ouvertes.  Dans toute société saine, l’élite et la classe politique servent de locomotive à la société, ici, cette classe politique n’est qu’un simple wagon qui se contente de suivre un Hirak stérile et sans perspective aucune. Tourner en rond, devient dès lors le must de ce que produit cette société sclérosée, et otage de ses fausses illusions.

La dernière sortie de Hend Sadi en est l’image par excellence. Sont seul souci consiste à redire ce qui a été mille fois répétés sans aucun résultat probant : le danger pour cette Algérie c’est l’islamisme ! C’est à se demander jusqu’où ira la cécité d’une certaine élite kabyle qui continuent à s’adresser au peuple algérien tout en sachant que mis à part en Kabylie, aucun d’eux n’est crédible ailleurs. Sérieusement Hend Said Pense-t-il qu’il a une quelconque audience à Oran, Tlemcem, Annaba ?  Pense-t-il qu’à Tindouf, Dejlfa, Msila, Sidi Belabes les gens regardent berbère télévision ? Là réside le drame de cette élite qui prend ses illusions pour des certitudes. Cette classe de politiciens ne se souvient de la Kabylie qu’au moment des élections, ou un éventuel danger. On se souvient de la fameuse phrase de Hocine Ait Ahmed au lendemain des législatives remportées par le FIS et qui disait : « j’ai les montagnes derrière moi ! » (Entendre : les kabyles sont avec moi). Voila une vérité, qui dans un moment de suprême lucidité, a pu échapper au leader du FFS.  Pourtant une fois le moment de désarroi dépassé, pas une seule fois ce parti ne s’est préoccupé du sort de cette Kabylie (juste bonne pour donner à cette élite une certaine assise et une pseudo- présence nationale).  Même dans les moments les plus tragiques (printemps noir) la Kabylie n’a pu compter ni sur le FFS ni sur le RCD. Au contraire, elle avait dû avoir recours à son organisation ancestrale (les aarchs) pour faire face au massacre de nos enfants. En effet, malgré le drame qui s’est abattu sur notre progéniture, ces deux partis n’ont fait que tenter de saborder le mouvement citoyen, ce qui fera dire à certains acteurs du mouvement des aarchs : quelle tournure aurait pu prendre la marche du 14 juin si les Ait Ahmed et Sadi Sadi ainsi que toute l’élite kabyle avaient marché en tête de cette manifestation historique ? Hélas tel ne fut pas le cas et apparemment le sort de la Kabylie importe peu chez ces formations dont le principal souci est de jouer une pièce tragicomique ; chanter un nationalise de bons alois, au moment même où justement cette nation leur signifie encore une fois de plus :  dans cette Algérie au mieux ils sont minoritaires au pire des intrus ! Cécité ou fuite en avant ? La question est posée !

H@S
SIWEL 301420 MAR 21