AIT AHMED, TAMAZIƔT ET LE MÉPRIS OFFICIEL

VGAYET (SIWEL) — « On nous tue et on nous rend hommage » Kateb Yacine.

L’année 2021 commence par une double agression. Une rue est baptisée du nom de feu Hocine Ait Ahmed dans la ville de Bougie. De son vivant, ce grand révolutionnaire avait refusé les honneurs d’un régime dont il était un fervent opposant, il a même refusé des funérailles officielles, préférant se reposer auprès des siens dans son village natal à At Ahmed en Kabylie. 

Et comme pour venger l’affront qui lui avait fait subir, le pouvoir, par le biais de ses satellites dans la région, décide de baptiser une ruelle en son nom. Comble de l’ignominie : la plaque est rédigée dans les deux langues; l’arabe et le français, mais aucune trace de Tamaziɣt, qui pourtant consacrée langue officielle dans l’ancienne et la nouvelle constitution. Du reniement doublé d’un mépris officiel qui en dit long sur la nature du régime, substantiellement panarabiste. Une orientation dont il ne veut pas se défaire au mépris de l’Histoire et de toutes les luttes consenties pour la reconnaissance pleine et entière de notre identité. 

Cette plaque qui constitue une double agression en ce début d’année doit être rejetée par les élus locaux et les citoyens de cette ville. On ne doit plus accepter ce genre d’atteinte à la mémoire de nos hommes. Ait Ahmed restera vivant dans le cœur de tous les opprimés d’ici et d’ailleurs. Il n’a pas besoin des hommages officiels post mortem. Aussi, une future enseigne officielle qui ne comporterait pas Tamaziɣt, serait systématiquement rejetée. 

Ma ulac Taqvaylit, Tamaziɣt, ulac, ulac, ulac….

Salim Chait
SIWEL 021000 JAN 21