CONTRIBUTION (SIWEL) — Mack Ait-Aoudia, fidèle contributeur de Siwel, a apporté, dans son analyse ci-dessous, sa vision sur ce que doit être le rôle du Président du MAK et celui du Président de l’Anavad dans la nouvelle dynamique du Mouvement Souverainiste en faveur de l’Indépendance de la Kabylie.

 

Comme d’aucuns l’ignorent, la famille souverainiste kabyle a subi une petite crise au sein de ses différentes structures récemment. Cette crise a été révélée par le discours de Ferhat At S3id du 25 septembre 2016. Nous y avons appris que le gouvernement algérien tente de faire des rapprochements avec le président du MAK, Vu3ziz Ucebbi, afin d’entamer des pourparlers et des négociations sur une éventuelle autonomie de la Kabylie. La rumeur en a ajouté que le gouvernement algérien s’est servi de certains kabyles comme émissaires. Ces derniers n’inspirent pas confiance et ils ont déjà trahi.

Vuâziz, président du MAK, a été donc approché et il a tendu l’oreille. Sans plus. Il a pris la peine d’informer le président Ferhat At S3id à cet effet. Ce que je retiens surtout au sujet de Vu3ziz, c’est l’énorme pression qu’il subit quotidiennement. Il est le chef sur le terrain et il fait face, non seulement aux problèmes organiques et d’organisation sur le terrain, mais aussi aux ruses et subterfuges du gouvernement colonial algérien. Le tout sans moyens et dans un climat d’insécurité et de peur constante. Malgré tout, il a fait un travail gigantesque et il a sillonné la Kabylie de fond en comble. Son charisme et sa langue kabyle digne d’un grand amusnaw ont rallié à la cause indépendantiste des milliers de jeunes Kabyles. Vuâziz est aujourd’hui à mes yeux, un infatigable militant, loyal et courageux. L’Histoire retiendra son nom.

Ferhat At S3id, président de l’Anavad, est l’homme par qui tout a commencé pour la cause souverainiste kabyle. Prendre le leadership d’une telle cause est une responsabilité grandiose devant l’Histoire. Au-delà de ce qu’il avait à affronter comme problèmes de tout ordre, il est tenu responsable, aux yeux de tous, des agissements des militants de premier plan. S’il y a succès, c’est Ferhat, s’il y a échec, c’est Ferhat. Il n’y a qu’à regarder ce qu’en dit la presse algérienne à son sujet dans toutes sortes de circonstances. Le fait qu’il soit en exil, et le fait que certaines nouvelles et rumeurs vont en se maquillant, font en sorte que les échos qui lui parviennent, de manière directe et franche ou de manière indirecte et douteuse, installent le doute. Il doit tout le temps juger en se basant sur la parole des uns et des autres. Ne voulant pas être tenu responsable d’un échec, il réagit. Peut-être un peu fort parfois, au goût de certains d’entre nous, mais il est comme ça.

Que ce soit pour Ferhat, que ce soit pour Vu3ziz, le projet est le même. L’objectif n’a pas changé. Le sens même de leur démarche politique réside totalement et entièrement dans l’intérêt suprême de la Kabylie. Peu importe les éventuelles divergences qui pourraient exister entre eux, le fait que les deux font passer la Kabylie avant tout autre considération est déjà en soi une solution à la crise. Le fait que les deux avaient annoncé faire recourt au conseil national du MAK ou à un congrès extraordinaire prouve que les deux hommes croient en la démarche démocratique. La cause kabyle a besoin de Ferhat et de Vu3ziz et de tous les militants sincères. La cause doit passer avant les hommes, car pour réussir, elle est condamnée à leur survivre.

Faire autrement que se parler, se comprendre et s’entendre pour continuer le combat main dans la main, c’est faire le jeu du gouvernement colonial algérien. C’est lui donner raison et lui ouvrir les portes qui lui permettront d’entrer dans la forteresse et briser la famille souverainiste kabyle. On ne peut pas se permettre une chose aussi horrible après tant d’efforts et de lutte. Tout le monde doit mettre de l’eau dans son vin. Et crions à l’unisson : vive la Kabylie libre et indépendante !

SIWEL 111637 OCT 16

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