TASSAFT OUGEMOUN (SIWEL) — Une importante délégation du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), à sa tête, Bouaziz Aït-Chebib, s’est recueillie aujourd’hui à la mémoire de l’un des grands bâtisseurs connu et reconnu de la démocratie en Algérie : feu Mustapha Bacha. Dès leur arrivée à Tassaft-Ougemoun, les militantes et militants du MAK furent accueillis chaleureusement par les parents du défunt, notamment ses deux frères, Karim et Ali.

 

Aussitôt les embrassades terminées, délégation du MAK et parents du défunt se dirigèrent vers le cimetière ou repose Mustapha Bacha, l’homme considéré comme une référence dans bon nombre de points, l’honnêteté politique et intellectuelle notamment.

Une fois sur les lieux, Bouaziz Aït-Chebib, en sa qualité de Président du MAK, donna le signal pour l’observation d’une minute de silence à la mémoire du défunt comme début de cérémonie de recueillement. Une fois la minute de silence remplie, le Président du MAK, lié depuis longtemps par des liens de sang et d’amitié à la famille du défunt, a, en bon citoyen kabyle sur les règles de bienséance bien de chez-nous, pria les deux frères Bacha de prendre la parole les premiers.

C’est ainsi que Karim et Ali Bacha ont commencé par souligner le grand mérite du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie tout en lui réaffirmant que le MAK a toujours été le bienvenue à Tassaft-Ougemoun et plus particulièrement à la fondation Mustapha Bacha.

En abordant ensuite le sujet de son frère Mustapha, Karim Bacha a regretté, qu’à ce jour, aucune rue, aucune école ou autre institution ne soit baptisée au nom de son défunt frère.

Pour sa part, Bouaziz Aït-Chebib, a commencé par rappeler les liens particuliers qu’il entretenait avec la famille Bacha pour ensuite se focaliser sur le long et riche itinéraire du défunt. En effet, avec le verbe bien maîtrisé, Bouaziz Aït-Chebib retraça la vie mouvementé du défunt. Il va sans dire que le Président du MAK porta à la connaissance certains dixies et métaphores du feu Mustapha Bacha et qui demeurent toujours dans la mémoire de celles et ceux qui l’ont côtoyé.

C’est ainsi effectivement que les présents sur les lieux ont appris que le premier syndicat autonome a été créé par Mustapha Bacha. Le Président du MAK souligna également que le regretté défunt a fait partie des quatre fondateurs du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). L’orateur annonça même par leurs noms les fondateurs du RCD. Il s’agit de Ferhat Mehenni, le Dr Saïd Sadi, Mokrane Aït-Larbi et Mustapha Bacha.

Bouaziz Aït-Chebib ne passa pas aussi sous silence la grande capacité au travail de Mustapha et son savoir-faire en matière d’organisation. Son honnêteté intellectuelle, sa modestie et son courage politique furent également mis en avant. L’honnêteté et le courage politiques de feu Mustapha Bacha ont été traduits par Bouaziz Aït-Chebib à travers justement ses dixies et métaphores. Voici les deux plus célèbres : « Le RCD n’est pas une machine à laver du FLN ! » et « le nombre d’emprisonnements de Ferhat Mehenni (13 fois ndlr) est largement inférieur au nombre de fois où vous avez obtenu des privilèges auprès du pouvoir ! ».

Dans le premier cas, feu Mustapha Bacha a fait une telle métaphore pour désigner certaines personnes qui se sont enrichies au FLN avec les méthodes que le commun des mortels sait et qui ont fait leur entrée au RCD avec le calcul de se refaire une virginité. Dans le second cas, face à ces mêmes personnages opportunistes, lesquels volontairement ou non, ont tenté d’ignorer les grandes références militantes de Ferhat Mehenni. Feu Mustapha Bacha leur a indiqué alors par cette métaphore qu’il leur préférait de très loin Ferhat Mehenni.

Bouaziz Aït-Chebib poursuit encore durant longtemps son discours sur l’homme qui repose au cimetière de Tassaft-Ougemoun depuis déjà 22 ans. Après l’intervention du Président du MAK, une gerbe de fleurs fut déposée sur la tombe du défunt.

Ensuite A l’occasion de l’offrande pour cette circonstance (café, thé, beignets et galette), Ali Bacha décida d’intervenir une seconde fois. Son intervention a été très émouvante. Les termes employés à l’endroit du MAK furent des plus élogieux. En effet, Ali Bacha avoua la grande sincérité de l’action et du discours du MAK à l’endroit de son défunt frère. « De tous ceux qui se sont rapprochés de nous, et ce en relation avec le décès de mon frère, je dis haut et fort que c’est chez-vous les militants du MAK que je constate le plus d’honnêteté et de sincérité », a déclaré Ali Bacha avec beaucoup de solennité. C’est sur ces paroles qui vont droit au cœur que la délégation du MAK, à sa tête, Bouaziz Aït-Chebib quitta Tassaft-Ouguemoun.

De retour à Tizi-Ouzou, la délégation du MAK fit une halte sur les lieux où repose une autre grande figure kabyle : feu Brahim Izri. La cérémonie de recueillement sur cette grande figure artistique, décédée le 03 janvier 2005, fut traduite par l’observation d’une minute de silence à sa mémoire, le dépôt d’une gerbe de fleurs sur sa tombe et enfin un discours sur sa vie tant artistique que personnelle. Bouaziz Aït-Chebib mit l’accent sur les grandes compétences artistiques et les qualités hautement humaines du regretté défunt qui laissa un grand vide dans la famille artistique kabyle.

Said Tissegouine,

SIWEL 081830 JAN 16

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