Le pouvoir colonial algérien dans les limbes de la liberté de la presse

CHRONIQUE (SIWEL) — «Vous êtes les vigiles de la république» dixit le vrai-faux prédisent algérien, absent-présent, de la pseudo-république de ce pays appelé Algérie, en s’adressant aux journalistes de cette dictature.

C’est à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, ce jeudi 3 mai que le Berzidène, (président) en arabe algérien, où selon les normes absconses de ce pays où le Berzidène ne communique que par communiqués, que la Berzidence (présidence) s’est fendue de cet ordre de mission.

Voudrait-il leur faire croire, en leur confiant cette mission, à l’instar de cette caresse dans le sens du poil qu’on fait à un chien qui a bien ramené la «baballe», que le clan colonial les adoube ?

Le Berzidène, ne croit pas si bien faire à l’encontre de cette presse mise au pas et aux ordres, dans ce pays accaparé par son clan et devenu de fait un Royaume à la solde de sa famille, rien que sa famille et ses amis triés au diapason de la servitude et de la souplesse de l’échine dont les plus hardis vont jusqu’au «Baise-Babouches».

Oui vous avez bien lu, célébration de la journée de la liberté de la presse dans cette république bananière et ce n’est pas une blague, autant parler de la corde dans la maison d’un pendu.

Le journaliste Mohamed Tamalt, n’est pas mort dans une prison de ce bled faute de soins, sa mort est naturelle, il est mort à la maison entouré des siens. Il n’y a pas de blogueur en prison. Plus loin, le célèbre journaliste Mohamed Benchicou, n’a pas été emprisonné pendant deux ans et son journal fermé. Il n’y a pas de censure ni d’ailleurs de prisonniers politiques. La liste est longue mais tout cela n’est que foutaises semble-t-il.

Ce bled c’est la Californie sur le plan économique et c’est la Suède sur celui de la démocratie et des Droits de l’Homme, il est encore meilleur, au point de donner des complexes aux pays civilisés.

Les vigiles de la «République Royaume», nous aurons tout entendu et connu avec ce bled, sont aux aguets, ils attendent un retour sur leur investissement larbinique, quelques prébendes honorifiques ou quelques miettes prélevées de la rente pétrolière accaparée par la Famille et les Amis.

N’ont-t-ils pas tu et continuent de le faire, la répression et les kidnappings de Kabyles par la police coloniale algérienne en Kabylie?

Ne taisent-ils pas le plan Challe qui encercle la Kabylie et qui fait d’elle une caserne à ciel ouvert? Ne falsifient-ils pas les nombres de manifestants Kabyles en les minorant ?

Ne participent-ils pas à la propagande du pouvoir colonial qui tente de réduire la question et la cause indépendantiste Kabyles à un résidu linguistique?

Ne participent-ils pas à la propagande et à l’aliénation du peuple avec le «tout va bien» et les accusations fallacieuses contre les Kabyles qui porteraient atteintes à la sécurité du «Royaume République»?

N’ont-ils pas descendu en flèche, l’écrivain Boualem Sansal, dont le seul tort est d’avoir signé à juste titre le texte des 300 intellectuels, qui porte sur la dénonciation du nouvel antisémitisme véhiculé et propagé l’idéologie fasciste arabo islamique?

N’ont-ils pas dans un vomi médiatique vidé leur bile sur ce grand écrivain avec des propos antisémites et racistes dans un fracas de mots où se mêle, la Palestine, Israël, le sionisme, BHL etc… à en faire pâlir de jalousie le Calife Al Baghdadi ?
N’ont-ils pas remis en cause le talent littéraire de ce grand écrivain eux qui n’arrivent pas à aligner une phrase sans une faute d’orthographe, de style ou de grammaire ?

Ne critiquent-ils pas les occidentaux accusés de tous les maux de ce bled ruiné par la corruption et le vol, pour détourner l’attention du peuple des véritables responsables de cette misère, tout en pleurnichant le soir venu auprès de leurs ambassadeurs accrédités à Alger?

Mince alors !!! Avec autant de services rendus à la Famille du clan colonial, ainsi qu’à la protection de son idéologie fasciste arabo-islamique, ne méritent-ils pas un peu de charité?
Les «Vigiles» lorgnent vers l’ANEP, Entreprise Nationale d’Édition et de Publicité, le bras séculier et financier de la Famille, le véritable employeur de cette meute comme un Golden Boy surveille les cours de la bourse.

Fort du proverbe de Abu Jaffar Al-Mansur 714/775, Calife de Bagdad, suivez mon regard, «Affame ton chien, il te suivra; engraisse-le il te mangera» que le clan a fait sien, citation déjà ânonnée par Ouyahya appelé entre autre «La Crapule», la famille du clan jette les miettes au gré des colonnes thuriféraires que ces vigiles entassent dans leurs journaux pour avoir autant d’encarts publicitaires nourriciers.

Machiavélique, le pouvoir colonial manie ainsi la carotte et le bâton. Dans leur servitude élaborée en politique, certains journaux aux abois, n’hésitent pas à tenter d’amadouer le clan au pouvoir en lui faisant croire qu’avec plus de moyens financiers, ils défendraient mieux le bled face aux informations des TV satellitaires étrangères. C’est faire mine d’oublier que le pouvoir colonial n’en a cure, lui qui a déjà assuré ses arrières en ouvrant l’autoroute du pétrole et des équipements militaires aux puissances de ce monde.

Pour le pouvoir colonial, cette presse, tout comme les partis politiques d’ailleurs, font déjà bien leur travail, leur existence même, lui suffit, elle qui lui donne une caution démocratique et il n’ y a pas lieu de les engraisser plus que ça.

«Vous êtes les vigiles de la république» est plutôt une injonction et une feuille de route que doit suivre à la lettre la presse.

Comprendre vous êtes les gardiens de mon Royaume.

Pour le pouvoir, le danger ne vient pas de l’extérieur, ce n’est pas la fameuse main étrangère, il vient de l’intérieur, avec cette Kabylie indépendantiste et ses marches Kabyles qui drainent des centaines de milliers de personnes, ce sont ces grèves à travers le bled, c’est cette misère qui touche désormais la classe moyenne où même le médecin n’arrive plus à joindre les deux bouts, c’est cette guerre des clans même dans les coulisses du palais. Voila le danger.

L’important pour lui, est de voir cette presse persévérer dans la protection de son règne. Elle doit continuer à montrer patte blanche, oh pardon «Plume Blanche» en continuant à faire de la rétention d’information ou de la désinformation.

Avec les députés d’un coté, les «Vigiles» de l’autre, et une charité sonnante et trébuchante, cependant bien calculée, Inch Allah que l’embellie pétrolière arrivera, tel est le rêve de ce clan en pleine panique face à la question Kabyle, aux abois et à bout de souffle.

Ifilku Nughalad

SIWEL 042300 MAI 18