KABYLIE (SIWEL) — Mouloud Hamrani, cadre au sein du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) réagit aux campagnes de désinformation et de provocation entreprises par le régime colonial algérien à l’encontre du mouvement souverainiste kabyle : « Quand l’animal politique renonce à faire de la politique, il ne reste que l’animal qui applique la loi de la jungle »

 

Pourquoi le MAK ?

En "Algérie", il y a tellement d’organisations qui activent sans être agréées ou autorisées par le pouvoir central d’Alger, il y a des partis politiques, des associations culturelles, des syndicats, des prêcheurs religieux extrémistes qui sillonnent le territoire pour distribuer la « bonne parole » qui consiste à haïr le non musulman et appeler à sa mort, il y a même des terroristes qui peuplent les maquis et les cités. Sauf que le pouvoir colonial algérien ne les combat pas, ne les dérange pas, ne leur fait pas de pression, il les laisse travailler en toute quiétude, sauf le MAK, ce mouvement qu’il considère comme une poignée de dépravés antipathiques, et dont il qualifie l’activité de tintamarre.

Celui-là le pouvoir a décidé de le réprimer, car le tintamarre risque de porter atteinte à cette "unité nationale", risque de faire éclater ce que d’aucuns qualifient de « puissance régionale » qu’est l’Algérie, ceux-là même qui qualifiaient jadis l’Irak de 4ème puissance armée mondiale.

Ou bien, il risque de délivrer le peuple kabyle des chaînes qui le lient, et ce dans un premier temps, avant d’ouvrir la voie pour la libération de tous les peuples nord-africains du moment que la Kabylie est la locomotive du combat identitaire dans cette région du monde.

Cependant l’Etat algérien n’use pas de moyens légaux pour le contrer, lui qui prétend être une démocratie moderne, et qui disposerait d’une police républicaine, d’une justice indépendante, de services de renseignements professionnels, et de lois équitables, donc, il pourrait arrêter les leaders du mouvement, les juger avec ces "bonnes lois", et les mettre en prison pour aussi longtemps qu’il faut pour les remettre dans le « droit chemin », et il pourrait arroser avec de l’eau bouillante tous ses militants qui viennent en milliers à chaque marche ou rassemblement pour ainsi les marquer de manière indélébile avec le sceau de la « bonne foi » du régime algérien.

Mais non, toutes ces méthodes ne sont pas à l’ordre du jour, car les ennemis du pouvoir algérien ne méritent pas qu’on les traite de la sorte. Alors le pouvoir recourt aux voyous, ah les voyous, cette milice non identifiable, et renouvelable au gré des circonstances, et présente en abondance tant que le système scolaire est réglé sur le mode « procréation de la violence » et tant que les citoyens continuent de croire que leurs enfants vont a « l’école ».

Le régime colonial algérien envoie ces voyous déguisés en citoyens humbles et conscients, ils viennent pour perturber les activités pacifiques d’un mouvement citoyen qui ne veut que proposer de nouvelles idées pour aller de l’avant.

Et en contrepartie, on laisse des quartiers entiers pour ces voyous afin qu’ils les gèrent suivant les penchants de la deuxième facette de leurs personnalités (la première, il l’utilise pour casser le MAK).

Conclusion : Quand l’animal politique renonce à faire de la politique, il ne reste que l’animal qui applique la loi de la jungle, est-ce que les baltaguias ont-il permis aux régimes égyptien, syrien, libyen etc. de survivre ? Est-ce que le recours à de telles bassesses ne sonne pas la fin d’un régime qui prouve avec de tels procédés qu’il n’a plus de tours dans sa besace ? Est-ce que là où échouent les puissances militaires et politiques, la voyoucratie peut réussir ? Est-il possible que ce que les milliards de pétrodollars algériens n’ont pas réussi à nous imposer, les milices écervelées à moitié par la drogue et à moitié par la dépravation peuvent nous l’imposer ? Ce sont toutes ces questions qu’on laisse avec leurs points d’interrogations pour que les Kabyles trouvent les réponses adéquates, car le MAK les connait très bien.

NB : les partis politiques algériens ont accepté d’avoir des sièges obtenus de manière frauduleuse dans l’assemblée officielle, mais ils choisissent les tentes du maquis aux hôtels de luxe pour parler dans la clandestinité, ceux-là aussi le régime algérien ne les réprime pas.

Mouloud Hamrani

SIWEL 010651 AVR 16

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