(SIWEL) — Grâce à la base de données des Panama Papers, Radio-Canada et le Toronto Star ont révélé hier que SNC avait versé près de 22 millions à Cadber Investments, une entité des îles Vierges britanniques, pour décrocher des contrats en Algérie, y compris 4 millions US pour celui de Taksebt. Les fonds ont transité par un compte de la succursale de la Banque Royale du Canada à Genève, en Suisse.

Selon Radio-Canada, les paiements que SNC a versés à Cadber rappellent ceux faits à de mystérieux agents commerciaux, eux aussi établis aux îles Vierges britanniques, pour décrocher des contrats en Libye. Un jugement suisse a conclu que ces versements étaient en fait des pots-de-vin destinés à Saadi Khadafi, fils de l’ex-dictateur libyen… comme quoi !

 

Les Grands Prix du génie-conseil québécois ont honoré SNC-Lavalin pour un projet en Algérie (ndlr: en réalité en Kabylie) que la firme a vraisemblablement décroché avec le concours d’une société secrète établie aux îles Vierges britanniques dont le nom vient d’apparaître dans les Panama Papers. Le projet de 327,4 millions CAN, a été réalisé en 46 mois.

L’Association des firmes de génie-conseil (AFG), SNC-Lavalin a reçu le prix dans la catégorie « international » pour le complexe Koudiat Acerdoune ( ndlr: en Kabylie), , lequel complexe comprend notamment une usine de traitement de l’eau et un réseau de conduites de 75 kilomètres, alimentant aujourd’hui en eau potable quelque 880 000 personnes en vidant la Kabylie de la plus importante et la plus vitale des ressources terrestres : l’eau !

C’est l’Agence nationale des barrages et transferts d’Algérie qui avait attribué ce contrat à SNC-Lavalin en novembre 2006. En janvier 2005, le même organisme étatique avait donné à la multinationale québécoise un contrat semblable, mais d’une valeur de plus de 700 millions, pour le transfert d’eau du barrage de Taksebt ( encore en Kabylie). Ce projet a remporté l’un des Grands Prix du génie-conseil québécois en 2009.

Grâce à la base de données des Panama Papers, Radio-Canada et le Toronto Star ont révélé hier que SNC avait versé près de 22 millions à Cadber Investments, une entité des îles Vierges britanniques, pour décrocher des contrats en Algérie, y compris 4 millions US pour celui de Taksebt. Les fonds ont transité par un compte de la succursale de la Banque Royale du Canada à Genève, en Suisse.

UNE « POSSIBILITÉ »

Louis-Antoine Paquin, porte-parole de SNC-Lavalin, a reconnu hier que des discussions avec les autorités algériennes pour l’obtention du contrat du projet Koudiat Acerdoune avaient pu avoir lieu entre 2000 et 2004, période pendant laquelle l’entreprise montréalaise a fait des paiements à Cadber. SNC ne peut donc pas exclure d’avoir décroché le contrat Koudiat Acerdoune à la suite du « démarchage » effectué par Cadber Investments en Algérie. « C’est possible », a déclaré M. Paquin.

SNC-Lavalin, qui tente de se distancier des scandales de corruption et de fraude l’ayant ébranlée à partir de 2012, assure ne pas connaître le propriétaire de Cadber. « Les anciens cadres qui ont pu être liés au système auquel Radio-Canada et le Toronto Star font référence ne sont plus au service de SNC-Lavalin », a affirmé M. Paquin. Le journal électronique algérien Impact24 avance que Cadber appartient à Farid Bédjaoui, qui a longtemps vécu à Montréal et qui est recherché par Interpol pour « association de malfaiteurs finalisée à la corruption ».

Au cours d’un entretien téléphonique, le PDG du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval, qui présidait le jury des Grands Prix du génie-conseil québécois cette année, a indiqué que les délibérations avaient porté principalement sur les mérites techniques des projets soumis. Il a été impossible de parler à André Rainville, PDG de l’AFG.

Selon Radio-Canada, les paiements que SNC a versés à Cadber rappellent ceux faits à de mystérieux agents commerciaux, eux aussi établis aux îles Vierges britanniques, pour décrocher des contrats en Libye. Un jugement suisse a conclu que ces versements étaient en fait des pots-de-vin destinés à Saadi Khadafi, fils de l’ex-dictateur libyen.

SNC-Lavalin ne recourt plus aux services d’agents commerciaux en Algérie depuis 2013. Même si l’entreprise emploie toujours 350 personnes dans le pays, elle soutient n’en tirer que des revenus « négligeables »…

Source La Presse.ca

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SIWEL 191909 MAI 16

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