CULTURE (SIWEL) —Marie-Louise, dite Marguerite Taos Amrouche, née le 4 mars 1913 à Tunis, morte à l’âge de 63 ans, le 2 avril 1976 à Saint-Michel-l’Observatoire, est une artiste kabyle, première romancière kabyle d’expression française et également grande interprète de très anciens chants traditionnels kabyles.

Elle est la fille de Fadma At Mansour Amrouche, auteure du livre autobiographique « Histoire de ma vie » et la sœur de Jean-Lmuhuv Amrouche, auteur, entre autre, de « l’éternel Jugurtha »…

 

Taos Amrouche est issue d’une famille kabyle christianisée du temps de l’Algérie-colonie française. Ses parents, Antoine-Belkacem Amrouche (1880-1958) et Marguerite-Fadma At Mansour (1882-1967) sont tous deux des Kabyles convertis au catholicisme dans leur jeunesse, avant leur mariage en 1898.

Après avoir vécu chez les parents de Belkacem à Ighil Ali, où Jean Amrouche est né en 1906, les Amrouche quittent la Kabylie et s’installent à Tunis en 1910, où est née Marie-Louise, dite Marguerite-Taos. C’est à Tunis que la famille Amrouche obtient la nationalité française.

De 1933 à 1940, Marguerite-Taos travaille pour Radio Tunis. Elle participe au congrès de chants de Fès au Maroc et obtient une bourse pour Madrid où elle se met alors à la recherche des survivances berbères dans le folklore ibérique. En 1966, elle est invitée au Festival des arts “nègres” où elle obtient le prix de la musicologie.

Taos Amrouche œuvre inlassablement pour sauver de l’oubli le patrimoine culturel qui lui a été légué à travers plusieurs œuvres littéraires, musicologique, comme elle a participé à la fondation de l’Académie Berbère, Agraw Imazighen avec feu Mohend Arav-Bessaoub. C’est d’ailleurs ainsi que la fameuse Académie berbère avait prit naissance le 14 juin 1966 à Paris, lors d’une réunion au domicile de Taos Amrouche.

Son premier roman, Jacinthe noire, est publié en 1947. Son œuvre littéraire, au style très vif, est largement inspirée par la culture orale de Kabylie dont elle est imprégnée par l’influence de sa mère, mais aussi par son expérience de femme.

En signe de reconnaissance envers sa mère, qui lui a transmis tant de chansons, contes et éléments du patrimoine oral, en 1965, elle signe "Le Grain magique"; un recueil de poèmes, proverbes, contes et légendes berbères de Kabylie.

Parallèlement à sa carrière littéraire, elle interprète de très nombreux chants kabyles. Ces textes sont par ailleurs traduits par son frère Jean.

Douée d’une voix exceptionnelle, elle se produit sur de nombreuses scènes, comme au Festival des Arts Nègres de Dakar en 1966.

Seule l’Algérie lui refuse le droit à l’existence : elle n’est pas invitée au Festival culturel panafricain d’Alger en 1969. Elle s’impose difficilement et s’y rend tout de même.

Grâce aux militants berbéristes de l’époque, notamment le futur réalisateur kabyle de la Colline Oubliée, Abderahmane Bouguermouh, elle réussit à échapper à la vigilance de ses gardiens et arrive à aller chanter devant les étudiants kabyles d’Alger.

Œuvres littéraires de Marguerite-Taos Amrouche:

Jacinthe noire, roman, 1947.
Le Grain magique, recueil de contes et de poèmes, 1966.
Rue des tambourins, roman, 1969.
L’Amant imaginaire, roman autobiographique, 1975.
Solitude ma mère, roman posthume, 1995.

Œuvres discographique de Marguerite-Taos Amrouche

Chants berbères de Kabylie, 1967, Grand prix du disque.
Chants de processions, méditations et danses sacrées berbères, 1967.
Chants de l’Atlas, 1971.
Chants espagnols archaïques de la Alberca, 1972.
Incantations, méditations et danses sacrées berbères, 1974.
Chants berbères de la meule et du berceau, 1975.

Diverses sources

SIWEL 121656 FEV 16

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