KURDISTAN (SIWEL) — Le régime turc cherche à répéter le génocide commis contre les Arméniens au début du 20ème siècle (1,5 millions de morts) et ceux de Dersim, Agiri et Kocgiri contre les Kurdes (des centaines de milliers de morts). Il y a deux jours, le Maire AKP de la ville d’Adana, Huseyin Sozlu, déclarait en public à l’attention des Kurdes de Turquie: « vous allez finir comme les Arméniens ».

Extrait du communiqué du Congrès National du Kurdistan dont nous publions ci-après l’intégralité

 

Communiqué du Congrès National du Kurdistan

L’Etat turc mène une guerre totale contre les Kurdes

Après le coup porté par le Président Erdogan aux élections du 7 juin 2015, l’Etat turc a lancé une guerre totale contre les Kurdes. Allant jusqu’à déployer la marine au Kurdistan, il utilise toutes ses anciennes techniques de guerre sale. Des couvre-feux sont imposés depuis plusieurs semaines dans les villes de Cizre, Silopi et Sur. D’autres villes comme Nusaybin, Dargecit, Lice et Varto ont subi des couvre-feux par intervalles rapprochés. A ce jour, les forces de sécurité turques déployées dans ces villes ont tué 260 civils. La plupart de ces morts sont dues à des tirs d’artillerie ou des tirs de snipers de la police.

Les forces de sécurité turques visent en particulier les femmes et les enfants. En dernier lieu, trois militantes politiques kurdes ont été exécutées à Silopi, dans la province de Şırnak, au 23ème jour du Couvre-feu. Il s’agit de Sêvê DEMIR, membre de l’Assemblée du Parti Démocratique des Régions (DBP), de Pakize NAYIR, Coprésidente de l’Assemblée populaire de Silopi et de Fatma UYAR, activiste du Congrès des Femmes Libres (KJA).

Des maires emprisonnés
Depuis les dernières élections, 20 Co-maires du DBP ont été jetés en prison. Plusieurs autres ont été destitués de leur mandat par décision du Ministre de l’intérieur. Parallèlement, l’AKP, le parti au pouvoir, a annoncé de nouvelles mesures : des administrateurs désignés par le gouvernement seront désormais chargés de remplacer les Maires destitués. Ainsi, des bureaucrates nommés par l’Etat viendront saper la volonté populaire.

Nouvelles lois contre les Députés
Tandis que les mesures susmentionnées sont mises en œuvre à l’encontre des élus locaux kurdes, le Président turc Erdogan a un fois de plus manifesté son intolérance face aux critiques exprimées par les Coprésident du HDP, Selahattin DEMIRTAS et Figen YUKSEKDAG, en demandant aux Procureurs de la Républiques d’entamer des poursuites contre ces deux députés kurdes. Il a suffi qu’Erdogan déclare “ces gens doivent payer”, pour que la justice et la loi soient mises en action contre les Coprésidents du HDP et d’autres Députés de ce parti.

Un document contenant un aveu de génocide
Un document découvert récemment démontre que l’Etat approuve les massacres de civils au Kurdistan. « Le fait pour le personnel militaire de s’abstenir de faire usage des armes par crainte de poursuites judiciaires peut avoir des conséquences très graves » peut-on lire sur ce document du commandement de l’armée de terre qui donne aux soldats des garanties de non-poursuite au cas où ils tueraient des civils.

Il y a un siècle, c’était les Arméniens
Le régime turc cherche à répéter le génocide commis contre les Arméniens au début du 20ème siècle (1,5 millions de morts) et ceux de Dersim, Agiri et Kocgiri contre les Kurdes (des centaines de milliers de morts). Il y a deux jours, le Maire AKP de la ville d’Adana, Huseyin Sozlu, déclarait en public à l’attention des Kurdes de Turquie: « vous allez finir comme les Arméniens ».

Politique de déplacement forcé et transformation des villes en camps de concentration
L’armée turque tente quotidiennement de déplacer par la force les habitants des villes de Cizre, Silopi et Sur en les menaçant de massacre. Rien que dans le quartier de Barbaros, à Cizre, quelque 7.000 personnes ont été forcées de quitter leurs maisons et transférées dans une salle de sport située dans un autre quartier, avant d’être invitées à quitter la ville. Les personnes qui ont refusé de quitter leurs maisons sont encerclées par l’armée turque qui les vise régulièrement par des tirs d’artillerie.

Nous demandons que l’Etat turc arrête immédiatement les massacres au Kurdistan.
Alors que l’Etat turc négocie son adhésion à l’Union européenne, il massacre, torture et emprisonne les Kurdes. Pourquoi ce silence de l’Europe face à cette politique de guerre et de massacre totalement contraire aux valeurs européenne ?
L’Etat turc attaque les Kurdes qui sont en première ligne dans le combat contre Daesh. Pourquoi les membres de la coalition anti-Daesh ne réagissent pas ?

Nous appelons à la solidarité avec le peuple kurde contre la politique turque de terreur et de guerre.

Congrès National du Kurdistan (KNK), 6 janvier 2016

SIWEL 091301 JAN16

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