CULTURE (SIWEL) — Ce 18 décembre 2016, au centre humaniste de Montréal, la journée du court métrage kabyle a été lancée. Animée par Ferroudja Kaci, cette édition, organisée par le jeune cinéaste Réda Amrani, tadamsa.com et le Centre culturel kabyle ( CCK), a été dédiée à la mémoire de Abderahmane Bouguermouh en présence de son neveu. Le père de la Colline oubliée a lutté pendant des années pour voir enfin son rêve se réaliser : donner naissance à un cinéma kabyle.

 

Donc, La Journée du court métrage kabyle compte promouvoir la production cinématographique kabyle auprès du public d’Amérique du Nord, d’Europe et de la Kabylie. Une façon de faire connaître les acteurs et les cinéastes kabyles et de les encourager à mieux performer dans leur domaine. Ses organisateurs veulent par cet événement créer une tradition et une culture cinématographique kabyle.

Lors de cet après-midi, les organisateurs ont projeté presque une dizaine de courts métrages réalisés par des passionnés du 7ème art version kabyle. Un art qui demeure hypothéqué par la langue arabe en Algérie. Un chantage systémique assumé par le pouvoir algérien. Ce qui explique tous les tracas et les censures que subissent ceux qui veulent produire des films en kabyle ou en tamazight. Si par chance, un produit culturel kabyle se trouve un diffuseur et séduit les téléspectateurs, les responsables de la télévision algérienne s’acharnent sur le réalisateur ou le producteur jusqu’à ce qu’il en fasse une version arabophone. Il est évident qu’ils ont peur de voir les Algériens faire un effort pour apprendre le berbère ou tout simplement se réconcilier avec leur langue maternelle.

« La réalité est là, on ne peut compter que sur nous-mêmes » dira Reda Amrani. En effet, les réalisateurs kabyles et amazighs doivent se prendre en charge et ne compter que sur eux-mêmes. D’ailleurs, parmi les courts métrages projetés, deux ont été sélectionnés dans des grands festivals. Et pourtant, leurs auteurs les ont produits avec des moyens du bord. Aucune aide ni de la part de l’État algérien ni de celle des hommes d’affaires kabyles. M. Réda Amrani a énuméré les problèmes rencontrés par ses confrères et amis. Mais comment peut-on servir une culture et une langue sans moyens? Cette question a été débattue lors de l’échange qui a suivi les projections. Alors que dire du mécénat kabyle? Il n’existe pas. Les miracles non plus. Tous ceux et toutes celles qui ont produit en kabyle ou en tamazight, ils l’ont fait par conviction et au détriment de leur jeunesse, de santé et de leur vie. Que ceux et celles qui aiment le 7ème art soutiennent ces jeunes talents qui sont la relève dont la Kabylie et Tamazgha ont besoin. Pour le moment, il n’y a que les agents et agentes immobilières qui mettent la main à la poche.

Une tournée pour cet événement est prévue au cours de l’année 2017. La journée de projection et débat se produira dans les villes nord-américaines comme Ottawa, Québec, Washington, Philadelphie et New York en collaboration avec les associations et organismes communautaires locaux. Les dates et les détails seront communiqués par les organisateurs au cours des prochains jours.

Le tableau ci-dessous contient la liste des films projetés, le nom du réalisateur et les nominations ou prix gagnés aux festivals de cinéma.

Djamila Addar
SIWEL 252346 DEC 16

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