La gangrène (Tisri). Chronique de Dda Teyyev

CHRONIQUE (SIWEL) —   Quand il y’a confusion, c’est les affidés de l’absurdité, de la sottise et de l’arrogance qui fusionnent.
Des zélateurs de tout acabit et de tout bord, s’attaquent sans gêne et sans vergogne, toute honte bue, aux indépendantistes kabyles en terre de Kabylie. Doit-on les plaindre ou les blâmer ?
Le délabrement moral et sociétal causé principalement par l’école algérienne nous en dit plus sur ces nécrosés et névrosés Kabyles khawawistes qui n’ont de principe que celui de la soumission volontaire et invraisemblable devant leurs maîtres esclavagistes d’Alger, barons d’un système colonial inique, insolent et rocambolesque !

La convenance dont ils rêvent de se débarrasser pour la remplacer, à coup sûr, par un dogmatisme ténébreux et apocalyptique ne semble pas les contrarier, les inquiéter outre mesure…

Dans un pays artificiel où la seule grande institution qui a réussi s’appelle la corruption, il n’est ni étrange ni étonnant que beaucoup de Kabyles s’imprégnent de cette mentalité indicible, voire insensée !

L’incompréhension, la méconnaissance et l’ignorance, dues au blocage des cerveaux au 7ème siècle, d’un quota non négligeable de Kabyles, de leur histoire contemporaine et ancienne nous éclairent sur ces moeurs victimes de l’altération, qu’ils continuent à percevoir comme résolution et solution à leurs problèmes ; en réalité insolubles !!!

Dans une société gangrenée par des atrocités obscurcissantes, il n’est pas rare de se retrouver face à des cadavres ambulants, éjectés de tout raisonnement humaniste.

Le travail de sape, élaboré et mené tambour battant par les fossoyeurs depuis 1962, nous enseigne que seuls ceux qui réfléchissent par eux-mêmes peuvent tirer leurs marrons du feu.

La folie meurtrière, dont ont été victimes les Kabyles, de ben bella et de ceux qui lui ont succédé, n’a l’air de rien pour ces Kabyles ankylosés, qui ont tendance à tout mettre sur le dos de la doctrine du fatalisme et des bondieuseries, comme çi la vie d’un Kabyle n’avait aucun sens, aucune valeur. (Ahya din igenwan).

En 1965, ben beghla avait bombé le torse avant de déclarer pompeusement : Cette fois-ci les Kabyles ont été humiliés. C’était sur cinq colonnes à la une, de leur misérable journal… Dommage qu’il a eu affaire à un capitulard de politicien.

Comment un Kabyle peut aujourd’hui digérer tous les malheurs et les amertumes subis, que l’on continue à encaisser, peut se targuer de dire qu’il est issu de nos braves ascendants qui n’ont pas courbée l’échine face au colonialisme français, et que ce même Kabyle fait la courte échelle à l’extravagance d’un nouvel envahisseur, aussi adepte de la cruauté anti-Kabyles ?

Cette escarre (gangrène) qui a pris dans ses bras la société de nos voisins n’a pas manqué de bouleverser nos traditions et nos valeurs ancestrales kabyles. Songez que même au début des années 60, un villageois qui quittait sa demeure en famille ne fermait pas sa porte à clé. Qu’en est-il aujourd’hui ? Le plus proche de toi est prêt à te voler, à t’escroquer et à abuser de ta confiance.

Nos principes et notre rectitude d’antan tombent de plus en plus en désuétude. L’obsolescence prend le pas sur l’intégrité morale, dont ont été si fiers nos aïeux, lesquels par des proverbes, des contes et des épopées nous ont enseigné le sens de la vie et du comportement exemplaire.

Le délabrement moral que nous subissons depuis plus d’un demi siècle, est le résultat de ces monstrueux calculateurs qui ont réussi à anéantir la presque totalité de nos alois de jadis !
Leur école, leurs médias, leurs lieux de soumission ont été conçus pour enterrer définitivement ce qui reste de notre kabylité.

Win yevɣan ad yessevleε tilkin, ad yessuden aqeṛṛuy n ccix. (Qui veut avaler des poux, embrasse la tête du cheikh).

Notre intérêt, commun, est tout simplement de nous séparer de cette société d’asservissement et de sommeil infini avant que la société kabyle ne sombre et ne soit définitivement et complètement gangrenée.

Pour une fois, j’ai envie de clore cette chronique avec un petit chagrin d’humour pour détendre un peu cette atmosphère délétère, nuisible, pestilencielle et intoxicante.

C’est l’histoire d’un monsieur, dans un village, qui cherche à marier son fils. Toute la région connaît ce garçon prétendant pour ses ronflements plus forts que le moteur d’un vieux Berliet diesel. Son père était tellement gêné et embarrassé qu’il n’osait pas lui chercher une épouse, craignant qu’il soit rejeté de partout.

Un jour il croise Dda Clichy à qui il raconte ses malheurs, ses désagréments et ses obstacles à trouver une fille pour son fils. Face à cette fâcheuse situation, Dda Clichy, avec ses satires et son humour habituels, lui dis : tu n’as qu’à lui trouver une sourde.

A.T. le 28/09/2019.

SIWEL 011845 OCT 19