La Kabylie pacifiste face à l’Algérie va-t’en-guerre : Contribution d’Ifilku Nughalad

« La guerre a changé de nature, elle n’est plus militaire ; elle est politique » – Mas Ferhat Mehenni

En Homme de paix qui a inscrit la lutte pour la libération de la Kabylie dans le combat politique et pacifique, loin des armes et de la violence ; dans le sillage des grands hommes, tels Gandhi, Nelson Mandela, le Dalai Lama, Mas Ferhat Mehenni a répondu à Gaid Salah, vice-ministre de la défense algérien, qui pour la deuxième fois, depuis l’appel de Londres, du 03 juin 2018, appelant à la constitution d’un corps de sécurité kabyle a menacé la Kabylie et en particulier Mas Ferhat Mehenni, Président du Gouvernement Provisoire Kabyle (Anavad) à ne pas dépasser la ligne rouge de « l’unité nationale » soulignant que ce pays appelé « Algérie » est « indivisible » quand tous les paramètres d’un pays uni et homogène, soit un peuple, une nation, sont inexistants.

C’est en tant que patron d’une armée déjà divisée en milices, dans un pays divisé de fait, morcelé sur les plans ethniques, régionaux et sociaux que cet ancien caporal (cabrane) de l’armée Française développe une rhétorique guerrière contre la Kabylie.

Le président de l’Anavad, après avoir rappelé que la « France disait d’elle-même la même chose en 1955 quand apparurent les premiers foyers insurrectionnels en Algérie » souligne plus loin comme un professeur à son élève qui mélange les genres que la Kabylie a posé une question politique, l’indépendance de la Kabylie et « s’étonne que ce soit un organe militaire, qui s’exprime sur une question politique qui ne la concerne pas. L’indépendance de la Kabylie est une question éminemment politique et ne relève nullement du domaine de la guerre».

Mas Ferhat Mehenni va plus loin, il souligne en creux que cette armée algérienne, en sortant de ses prérogatives et de sa vocation qui sont théoriquement celles de toutes les armées du monde, à savoir la défense et la surveillance du territoire et non le domaine politique « est instrumentalisée par sa hiérarchie qui détient la réalité du pouvoir » comprendre in fine que Gaid est un épouvantail dressé sur le chemin de la Kabylie et que si guerre il y’a, cette décision ne lui appartient pas.

Le président de l’Anavad, dénonce le quadrillage militaire de la Kabylie pacifique par l’armée coloniale algérienne, et ce depuis quinze (15) ans, bien avant que la question indépendantiste ne soit posée et ne prenne l’ampleur d’un Tsunami telle qu’elle est aujourd’hui et relève « un pays Kabyle militairement occupé et politiquement colonisé ».

À bon escient, à cette « Algérie » qui se présente comme le défenseur des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes quand il s’agit de s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays, il rappelle et insiste sur le fait qu’en Kabylie, il y plus de « check-point et de barrages militaires » de l’armée coloniale algérienne, qu’en Palestine, où pullulent les plus grands terroristes, du Hamas, du Jihad islamique, du Hezbollah à qui « l’Algérie » offre de s’installer à Tindouf, et d’autres Kamikazes.

Mas Ferhat Mehenni insiste sur le fait que la Kabylie a déposé un mémorandum à l’ONU le 28/09/2017, elle a choisi la voie politique, ce dans le sens et le but de conquérir sa place auprès des Nations Civilisées par des moyens pacifiques et que la donne et les mœurs politiques au niveau international ont changé, loin de l’option des maquis. Bien de mouvements qui hier avaient choisi l’option de l’action directe ont changé de stratégie pour s’impliquer dans la lutte politique.

Afin d’éviter tout équivoque et toute ambiguïté, sur le choix porté sur l’option politique, donc de l’intelligence et de la sagesse, qui laisserait croire à une Kabylie faible, Mas Ferhat Mehenni, en digne fils d’un maquisard mort au combat les armes à la main pendant que ceux qui menacent la Kabylie aujourd’hui étaient soit des caporaux dans l’armée colonial Française, soit inconnus au bataillon, insiste et relève « La présence militaire en Kabylie ne fait pas peur aux Kabyles ».

Plus loin et dans la même veine, le Président Ferhat Mehenni, apprend à ces va-t’en-guerre violents et brutaux « La guerre a changé de nature, elle n’est plus militaire ; elle est politique » elle est « dans la rue, les réseaux sociaux, les médias, la diplomatie et le droit international »

En somme la Kabylie a fait le choix de l’intelligence politique et « n’offrira pas sa jeunesse en chair à canon à des assoiffés de sang et à tous ceux qui déversent tous les jours de la haine à flots contre les Kabyles »

C’est en peuple « civilisé et intelligent » que la Kabylie va mettre en œuvre et revivifier ses structures sociétales « l’Anaya, supplantera l’autorité coloniale par une autorité patriotique Kabyle » et avec détermination et fermement il souligne « notre décision est prise » et elle est irrévocable.

S’adressant à l’ANP, ce ramassis de milices, tombé dans ce qui se savait mais tu depuis longtemps, le trafic de cocaïne, dévoilé à la faveur d’un règlement de compte entre voyous à l’intérieur des clans au pouvoir, il leur clame à la face « notre victoire est certaine et la Kabylie sera indépendante » et la solution « n’est plus du ressort de vos Kalachnikovs ou de vos Uzis (pistolet-mitrailleur Israélien, NDLR) mais de la volonté souveraine du peuple Kabyle ».

Pour clore cette réponse, Mas Ferhat Mehenni, fustige cette junte militaire qui a mis « l’Algérie » sous une chape de plomb et qui s’est accaparé toute l’histoire de la guerre de libération pour la présenter à son avantage « L’ANP n’est pas l’héritière de l’ALN (Armée de Libération Nationale, NDLR). Elle en est son assassin. La guerre de Kabylie (1963-1965) en témoigne ».

Dans un souci de défendre la mémoire des combattants dont la majorité était des Kabyles, il dénie à ces militaires narcotrafiquants, le droit de se revendiquer comme les héritiers de l’ALN.

Il se dégage à travers ces menaces et la réponse de Mas Ferhat Mehenni, la confrontation de deux mondes présents dans cette « Algérie », celui des Kabyles peuple historique et millénaire et celui d’une entité arabe coloniale, sans racine identitaire et civilisationnelle, violente et arrogante.

Cet échange par médias interposés, met en exergue l’existence de ces deux mondes qui se côtoient dans cet espace Nord-Africain sans se reconnaître l’un l’autre et où le colon algérien croit pouvoir maintenir sa domination par la violence et la loi du casque.

Il permet de distinguer entre une Kabylie pacifique, civilisée, ancrée dans sa civilisation millénaire, démocratique et dont l’approche de la résolution des problèmes ne peut se faire que par le dialogue et la politique et une « Algérie » sans identité et sans civilisation, fabriquée avec des apports éparses glanés d’un peu partout. Cette « Algérie » qui s’exprime à travers son « Caudillo » un Gaid, aux propos arrogants et menaçants, dont la violence contre la Kabylie est historique.

Dans un monde politique et géostratégique en plein mutations où des pays sont devenus des « EX » États, la Kabylie qui a fait le choix de la sagesse politique et de la résolution de la question Kabyle par des moyens pacifiques, tirés de son ancestrale philosophie, est grandement félicitée et largement appréciée par les États civilisés, les instances et les organisations internationales.

Cette « Algérie » en pleine panique, qui est sous l’observation tatillonne des Etats civilisés et des instances internationales, au sujet de ses dépassements condamnables des droits humains et de son traitement inhumain des réfugiés noirs, raflés et déportés dans le grand sud, sans aucune assistance humanitaire, aggravé par cette grosse affaire de cocaïne qui touche des personnalités proches de la famille du président malade/absent, qui gigote dans la menace afin de cacher sa faiblesse face au Tsunami indépendance, doit garder son sang-froid, cesser de gigoter pour tenter de cacher sa faiblesse et pour finir méditer la position honorable, sage et sereine de la Kabylie.

Comme l’a dit Mas Ferhat Mehenni, « la Kabylie sera indépendante et cela au bénéfice même de vos propres enfants ». Le sort de « l’Algérie » et non pas de la junte militaire qui est déjà cuite, se joue en Kabylie.

Force et honneur, telle est la réponse de Mas Ferhat Mehenni.

Ifilku Nughalad

SIWEL 181900 JUL 18