Entre eux (Algériens) et nous (Kabyles) : un fleuve de sang nous sépare

CHRONIQUE (SIWEL) — Ils sont entre nous, ils vivent parmi nous, nous les connaissons, nous les pratiquons, mais ils ne nous connaissent pas.
Ils n’ont pas une langue propre à eux, mais nous les comprenons dans ce qui leur tient lieu de langue.
Ils ne parlent pas notre langue, le Kabyle, Taqvaylit, sinon quelques mots glanés au hasard.
Ils ne connaissent pas nos traditions, nos us et coutumes, notre culture et notre histoire.

Ils n’ont jamais fait l’effort de nous connaître dans ce qui fait toute notre Kabylité, mais ils disent que nous sommes leurs frères.
Dans leur « fraternité » déclarée et intéressée, ils veulent que nous soyons comme eux. Ils veulent que nous apprenions leur langue et leur histoire (sic). Ils veulent que nous oublions qui nous sommes. Ils refusent que nous donnions des prénoms Kabyles à nos enfants, ils nous donnent des noms arabes, cette langue qu’ils ont importée d’orient et étrangère, à nos villes et à nos villages. Ils ont remplacé no « Ait », « At » et « Dda » , par leurs « Ben », « Ould » et « Si », ils ont remplacé nos « Asifs » par leurs « oueds », ils auraient même voulu rajouter un « Abou » à nos noms de famille, mais l’ampleur de la tâche les a rebuté, leur paresse légendaire a eu raison de leurs visées criminelles et négationnistes.

Ils ont arabisé les noms de nos villes et ont créé à partir de faits historiques falsifiés une histoire à leur convenance idéologique et à la mesure de leur perfidie.

Ils ont, dans une souveraineté ânonnée comme inaliénable, de mauvaise aloi, imbus d’une arrogance et d’un autoritarisme propres aux dictatures et aux fascistes, imposé que tout le nord de l’Afrique est une « terre arabe » effaçant d’un seul coup, à l’aide de Kalachnikov et d’une France complice tant que ses intérêts restent protégés, cinq millénaires de Tamazgha.

Dans leur folie fasciste et éradicatrice, ils ont même osé donner un nouveau nom « maghreb arabe » à cette région d’Afrique du Nord.
En vainqueurs dominateurs avec la complicité de la France qui n’a d’yeux que pour le pétrole et le gaz, après avoir fait couler le sang des Berbères, particulièrement celui de Kabyles, ils ont disposé et disposent de cette région à leur guise, comme d’un butin, arraché à l’Histoire et à la géographie.

Dans leur élan criminel, ils ont éliminé une grande partie des intellectuels Kabyles et une grande partie de son élite, espérant ainsi plonger la Kabylie, dans l’ignorance et l’obscurantisme afin de mieux la soumettre.
Afin d’imposer leur « islam » salafiste, violent et criminel, ils ont même rejeté l’islam pacifique et tolérant et les autres religions présentes en Kabylie.

Dans leur politique d’aliénation et d’assimilation forcée, le Kabyle doit impérativement apprendre à lire et à s’exprimer en langue arabe, la condition « sine qua non » pour lui d’accéder au message du Coran qui ne peut être compris dans son essence, semble-t-il, que dans cette langue « sacrée » qu’est l’arabe pour pouvoir ainsi se rapprocher le plus près de la parole d’Allah, faisant fi de l’intelligence des millions de musulmans à travers le monde qui parlent d’autres langues que l’arabe.

Ils sont éradicateurs et négationnistes de tout ce qui n’est pas comme eux. Ils imposent que l’autre s’assimile à eux. Ils obligent que l’autre s’acculture et soit comme eux.

Tout doit venir d’eux et doit retourner vers eux. L’autre doit développer un amour et une affection envers eux.
Ils t’appellent mon frère, en te pensant en frère soumis et docile à tout ce qui les fait et qu’ils font.
Ils ont le verbe sucré, pour te faire et te fabriquer à leur image qu’ils veulent propager à travers le monde de gré ou par la force de la violence terroriste. Ils ne sont pas Dieu mais agissent comme lui.
Ils ont le cœur noir enrobé dans des paroles pralinées.
Devant toute résistance à leur vision, ils tuent.

Ils veulent que les autres aillent vers eux, mais jamais l’inverse, car ils s’estiment être, de par leur langue arabe sacrée et leur religion, les préférés des Hommes, ceux que dieu a voué au paradis quand les autres, sont voués aux gémonies et à l’enfer.

Ils tuent pour ensuite présenter leurs condoléances et glorifier la mémoire de leurs victimes, présentant ainsi leurs crimes comme une nécessité au bon fonctionnement de leur idéologie et de leur vision. La victime fut-elle pacifique et intelligente dans son opposition à eux, ne mérite que l’assassinat. La victime n’avait qu’à laisser faire, car eux sont les meilleurs.

Ils ont l’éthique précaire. Le mot démocratie n’existe pas dans leur vocabulaire. Corrompre, voler, violer, assassiner, agresser, trafiquer de la drogue et les devises sont monnaies courantes chez eux.

Ils accueillent avec joie ceux des leurs, des terroristes, qui reviennent de Libye, de Syrie, du Yémen, partis tuer des innocents au nom de cette religion dans les rangs de DAECH et d’EL QAÏDA, quand des États de droit et de démocratie jugent avec sévérité leurs nationaux partis dans les rangs des nébuleuses terroristes. À chaque pays ses valeurs et son éthique.

Ils ont des ministres spécialistes de la « rahma » le pardon. Ils sont tout à la fois anti-terroristes et terroristes, tout va au grès de leurs intérêts immédiats. Une politique de la duplicité et du double jeu, souple et à la carte.

Ils ont fait de ce pays une zone de non droit où seule leur loi inique et injuste prévaut.
Ils signent les conventions internationales mais pour ensuite mieux les violer.
Certains parmi eux se disent même Amazighs mais… d’abord arabes (sic), ce qui leur tient de pays est déclaré arabe et tout en eux est arabité.
Alors la Kabylie et les Kabyles disent à ces gens-là, NON !

Nous ne partageons rien avec vous, ni de votre éthique dévoyée, ni de votre histoire falsifiée et révisée, ni de votre langue « algérienne » atypique, ni de votre langue arabe importée quasi morte, ni de votre identité bâtarde qui ne tient ni de l’arabe, ni du Chinois, ni même du Martien.
Quant à nous les Kabyles, qui sommes un Peuple, une Identité, une Culture, une Nation, une Langue, une Civilisation, insérés dans le socle des Droits Humains, de l’Universalité, du Progrès, de la Modernité et des États Civilisés, que pouvons-nous attendre de ces voyous ?

L’avenir de la Kabylie s’inscrit dans le concert des Nations civilisées et dans la reconquête de sa Kabylité intrinsèque et non dans celui des États voyous, des terroristes et des narcotrafiquants.

Ifilku Nughalad

SIWEL 102000 JUL 18