LE CAIRE (SIWEL) — Mardi, des manifestations au Caire, à Alexandrie, à Suez et dans de nombreuses autres villes, rassemblant plusieurs milliers d’Égyptiens, inspirés par la révolte populaire tunisienne ont réclamé le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1 981.

 

Égypte : trois morts dans des manifestations réclamant le départ de Moubarak
Deux manifestants ont trouvé la mort à Suez ainsi qu’un policier au Caire qui a succombé à ses blessures après avoir été battu par des manifestants, selon de sources médicales et des services de sécurité.

Au Caire, environ 15 000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers, dont 10.000 sur la place Tahrir, selon des chiffres officiels, en scandant « le peuple veut le départ du régime ».
« Pain, Liberté, Dignité », « la Tunisie est la solution » scandaient certains, reprenant des slogans des manifestants tunisiens. « Moubarak dégage », criaient d’autres.

En face et pour tenter de ramener l’ordre, entre 20 et 30 000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés dans la capitale, selon la police.

Les forces de l’ordre sont intervenues dans la nuit de mardi à mercredi avec d’importants tirs de gaz lacrymogènes pour disperser les milliers de manifestants présents sur la grande place Tahrir, dans le centre de la capitale, proche de nombreux bâtiments officiels.

Selon des spécialistes, ces manifestations antigouvernementales étaient les plus importantes depuis les émeutes de 1 977 provoquées par une hausse du prix du pain.

« Ces manifestations sont les plus importantes depuis 1977 non seulement par le nombre des participants et le fait qu’elles ont lieu dans tout le pays, mais aussi parce qu’elles touchent l’ensemble de la population », estime le politologue Amr al-Chobaki, de l’institut al-Ahram.

Le ministère de l’Intérieur a appelé en fin de journée à « mettre fin à ces rassemblements afin d’éviter leurs répercussions sur l’ordre public ». Il a accusé le mouvement des Frères musulmans d’être derrière les heurts qui ont eu lieu dans la capitale.

Ces manifestations ont eu lieu suite à l’appel de plusieurs groupes de militants pour la démocratie à descendre dans la rue pour faire de mardi, officiellement « Journée de la police », une « Journée de révolte contre la torture, la pauvreté, la corruption et le chômage ».

L’opposant Mohamed El Baradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a soutenu cette initiative.

L’idée a été fortement relayée, en particulier auprès des jeunes, à travers les réseaux sociaux sur internet.

Les Frères musulmans et le Wafd, premier parti d’opposition laïque, ne se sont pas officiellement associés au mouvement, mais ont laissé leurs jeunes militants libres de s’y joindre.

Le président Moubarak, 82 ans, est au pouvoir depuis 1981. Une élection présidentielle est prévue en septembre, mais on ignore s’il se présentait. Son fils Gamal, 47 ans, est donné comme un possible successeur.

Avec plus de 80 millions d’habitants, l’Égypte est le pays le plus peuplé du monde arabe, et plus de 40 % de sa population vit avec moins de deux dollars par jour et par personne. Plusieurs immolations par le feu ont eu lieu ces derniers jours en Égypte, rappelant celle d’un jeune Tunisien qui avait déclenché la révolte dans son pays.

La Maison-Blanche a jugé que « le gouvernement égyptien a une occasion importante d’être sensible aux aspirations du peuple égyptien et de mener des réformes politiques, économiques et sociales qui peuvent améliorer sa vie et aider à la prospérité de l’Égypte  ».

wbw
SIWEL 260657 JAN 11

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