PARIS (SIWEL) — « Actuellement, il n’existe pas de pays africain francophone où l’on ne pratique pas de racisme d’Etat contre l’un ou plusieurs de ses peuples », écrit Ferhat Mehenni dans son dernier livre (1), que j’ai eu le plaisir de préfacer. Cet homme politique kabyle, réfugié en France, connaît la mentalité africaine : il assure qu’elle n’accepte plus les « aberrantes frontières » qui imposent une cohabitation à des peuples trop différents.
"Actuellement, il n’existe pas de pays africain francophone où l’on ne pratique pas de racisme d’Etat contre l’un ou plusieurs de ses peuples", écrit Ferhat Mehenni dans son dernier livre (1), que j’ai eu le plaisir de préfacer. Cet homme politique kabyle, réfugié en France, connaît la mentalité africaine : il assure qu’elle n’accepte plus les "aberrantes frontières" qui imposent une cohabitation à des peuples trop différents. "Il ne suffit pas de doter des populations hétéroclites d’un Etat pour que celui-ci fasse une nation (…) La division de la Côte d’Ivoire et du Mali, chacun en deux, reste à l’ordre du jour de l’Histoire. Aucune réconciliation nationale n’y est possible". L’analyse vaut également pour la Centrafrique, théâtre d’un conflit ethnique et religieux entre musulmans du nord et chrétiens du sud. Ce discours réaliste est évidemment à l’opposé de l’utopie du "vivre ensemble", mise en scène hier à Johannesburg, en hommage à Nelson Mandela (j’y revendrai vendredi). Mais la France, qui s’épuise à tenter d’éteindre des incendies qui repartent ailleurs, devrait davantage écouter ce que disent les peuples concernés. Mehenni : "Pour perdre l’Afrique, la France n’a qu’à persévérer dans le déni des réalités des peuples africains".
(1) Afrique : le casse-tête français ; La France va-t-elle perdre l’Afrique ? Editions de Passy
Ivan Rioufol,
Le Figaro