TIZI-OUZOU (SIWEL) — Selon des sources kabyles internes aux services de police ayant exigé l’anonymat pour les raisons évidentes relatives à la nature du régime algérien, le militant kabyle Kamel Chetti a été victime d’un complot ourdi dans les milieux policiers algériens hostiles au MAK .Ces derniers auraient prétexté le mobile fallacieux de « délit de fuite » pour justifier publiquement son interpellation dans un Check-point de la Police à Tizi- Ouzou au motif qu’il aurait percuté un véhicule en amont de son arrestation au check-point. Kamel Chetti, militant très actif et performant du MAK a-t-il été « fliqué » par des barbouzes du régime ?

 

Affaire Kamel Chetti : la Kabylie est incompatible avec le despotisme arabo-islamique
Vendredi 03 mai à 21H, Kamel Chetti, militant du Mouvement pour l’Autonomie Kabyle (MAK) bien connu des services de persécution algérienne, a été interpellé au niveau d’un barrage de la police et amené sous menottes au commissariat central de Tizi Ouzou. Le fallacieux prétexte avancé pour son arrestation a été un imaginaire délit de fuite alors qu’il n’avait opposé aucune résistance au dit barrage et aucune plainte n’avait par ailleurs été déposée à son encontre.Or, lundi dernier, au cours de son procès à Tizi-Ouzou, le tribunal l’a condamné à 6 mois de prison ferme.

Quoi qu’il en soit, des questionnements se posent pour bon nombre d’observateurs de la scène politique kabyle sur cette interpellation qui se prétendait être, au départ, une interpellation pour cause de « délit de fuite ». Ce motif d’arrestation a rapidement été transformée au commissariat de Police de Tizi Ouzou en un autre « délit » : celui de « refus d’obtempérer aux injonctions de la police », Kamel Chetti ayant en effet refusé de se rendre avec la police algérienne à l’hôpital pour une prise de sang afin de déterminer le taux d’alcoolémie, un procédé auquel recourent souvent les services algériens pour discréditer la crédibilité des militants en trafiquant bien sûr les résultats. Réalisant être victime d’une conspiration visant à le salir à cause de son appartenance politique, Kamel Chetti a refusé d’effectuer le test d’alcoolémie. Il aurait déclaré qu’il « n’avait aucune confiance dans dans les hôpitaux algériens et que d’ailleurs, le président de la république Algérienne et ses ministres démontrent eux-mêmes qu’il n’y a pas à faire confiance aux hôpitaux algériens puisqu’ils vont systématiquement se faire soigner à l’étranger ». Pis encore, pour les services de répressions algérienne qui n’ont pas apprécié ce qu’ils considèrent être de la provocation ,Kamel Chetti a carrément refusé de « reconnaître » les services de police algérienne en déclarant « ne pas faire confiance à la police algérienne », tel que cela a été textuellement mentionné dans un Procès Verbal entièrement rédigé en arabe et que K. Chetti a d’ailleurs refusé de signer.

La succession « changeante » des chefs d’inculpation, au demeurant sans fondements ni du point de vue de la réalité des faits, ni du point de vue juridique, relèvent bien plus du domaine politique que du domaine des infractions de droit commun puisqu’aucune des versions présentées par la police n’a pu être prouvée. Concernant la « conduite en état d’ivresse », par exemple, la police avait tous les pouvoirs et pouvait bien contraindre K. Chetti à une prise de sang et apporter ainsi la preuve de la partie plaignante qui aurait déposée la plainte contre lui, comme le prétendent les services de police. Or, il n’y a pas eu d’obligation de prise de sang par la police, alors qu’elle en avait les pouvoirs et, à la connaissance de ses avocats, aucune partie plaignante n’a actionné ou déposé de plainte auprès de la police contre Kamel Chetti, sans compter qu’aucune analyse du sang n’a été annexée au dossier de K. Chetti devant la Justice. Toute l’affaire ne repose que sur la « bonne foi » des policiers ayant arrêté Kamel Chetti au barrage de police avant d’être embarqué manu militari par la police.

Le « délit de fuite » évoqué par la police a été judicieusement démonté par l’Avocat de K. Chetti qui n’a pas omis de démontrer, arguments à l’appui, que le mensonge n’à pas valeur de vérité. En effet, pour être embarqué à un barrage de police, tel que cela est d’ailleurs précisé dans le Procès Verbal, il faut bien que la victime se soit arrêtée puisque K. Chetti a été arrêté précisément au lieu où était dressé le barrage et non dans un autre lieu après avoir été poursuivi suite au prétendu « délit de fuite ».

En dépit de la démonstration de l’absence de valeurs juridiques des fausses accusations portées contre K. Chetti, le Juge du tribunal de Tizi Ouzou l’a condamné à six mois de prison ferme au mépris de toutes les règles d’impartialité prouvant encore une fois que la justice algérienne est une justice aux ordres au service d’un régime criminel qui amnistie les assassins, relâche les kidnappeurs et laisse libre cours aux magnats du banditisme en Kabylie. Kamel Chetti paye chèrement ses petites provocations en faisant de l’humour sur les Hôpitaux algériens et la fuite des membres du régime algérien au Val de grâce au moindre petit bobo. Par ailleurs, concernant cette affaire de K. Chetti, une autre source kabyle, cette fois proche du Parquet de Tizi-Ouzou, nous a confié que des ordres avaient été donnés pour monter de toute pièce ce dossier fallacieux contre Kamel Chetti en raison de son activisme au sein du MAK. N’ayant pas réussi à décourager les militants du MAK a poursuivre leur activisme, malgré les lourdes répercussions sur leur quotidien : tracasserie administrative, cibles privilégiées du chômage, arrestations systématiques lors des activités publiques, etc ; le pouvoir algérien a, semble-t-il, décidé de passer à une autre forme de répression contre les militants du MAK après la démonstration populaire réussie du 20 avril dernier.

Sans aucuns scrupules, le pouvoir algérien, à travers « sa justice » monte des dossiers vides contre les esprits libres, comme par exemple les journalistes qui refusent d’obtempérer et, de manière plus systématique, le MAK qui est pourtant un Mouvement pacifique de valeurs démocratiques et laïques pendant qu’il laisse tranquillement agir les hors-la-loi de tous bords et qu’il amnistie les terroristes ayant à leur compte des centaines de victimes assassinées

L’instrumentalisation de la justice et l’implication infondée des activistes du MAK dans des affaires de droit commun pour justifier la répression contre le mouvement kabyle ne découragera certainement pas les militants du MAK. Bien au contraire, cet acharnement et cet aveuglement semble au contraire les conforter dans la justesse de la lutte pour l’affranchissement de la Kabylie de ce pouvoir criminel, qui instrumentalise la terreur comme la justice en plaçant les trafiquants, les corrompus et les terroristes au dessus des citoyens qui luttent pour l’authenticité, la liberté, la démocratie et la laïcité. Avec ces pratiques, le régime algérien ne fait que creuser davantage le fossé qu’il y a entre un régime raciste, anti-kabyle et un peuple épris de justice, de liberté et d’égalité. Il y a des incompatibilités qu’aucune dictature ne peut imposer à court, à moyen ou à long terme : la Kabylie est incompatible avec le despotisme arabo-islamique

cbd,
SIWEL 152313 MAI 13

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