Ministre de la Culture et de la langue kabyles revient sur les sévices que subissent les militants souverainistes
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
MINISTÈRE DE LA LANGUE ET DE LA CULTURE KABYLES

COMMUNIQUE

Plusieurs de nos militants, arrêtés et détenus illégalement par la police algérienne, ont fait état de sévices physiques et psychologiques qu’ils ont subis dans les commissariats algériens. Les derniers cas en date sont Lounis Kadim, Tasedda, Taoues et Arezki (arrêtés devant l’université), Boukhalfa B. et la liste est longue.

Les témoignages sont unanimes, ces citoyens kabyles sont d’abord kidnappés par des individus en civil, refusant souvent de décliner leur identité ou tout document professionnel. Ceci montre bien que la police coloniale fait sous-traiter sa sale besognes à des voyous recrutés spécialement pour kidnapper. Ils sont violentés et jetés dans des véhicules pour les livrer comme des malfrats au commissariat où ils sont traités comme des criminels subissant coups, insultes et crachats.

Ces pratiques nous rappellent les sombres années du dictateur Boumediène. Elles sont indignes d’un corps institutionnel qui se veut de sécurité au service du citoyen; elles sont en revanche dignes de la Gestapo et des milices illégalement recrutées par des régimes mafieux et illégaux.

Le cas de Tasedda et Taoues, étudiantes kidnappées devant la résidence de Bastos est une atteinte à la dignité de la Kabylie. Elles furent déshabillées de force au commissariat car elles refusaient d’enlever leur T-Shirt frappé d’un drapeau kabyle et portant la mention « Nekk d Aqvayli » (Je suis kabyle). Il s’agit là d’une violation flagrante des droits humains et même des lois algériennes que la police algérienne est censée faire respecter.

Le cas de Lounis est particulièrement choquant en ce sens que, après l’avoir agressé et violenté, la police algérienne l’a menacé d’attenter à sa vie s’il refuse d’infiltrer le MAK-Anavad pour le compte de la police algérienne. La bravoure du jeune Lounis qui refusa cette sale besogne lui a valu plus d’acharnement au point qu’il en fût affecté psychologiquement. Le ministre de la culture et de la langue a eu une discussion par téléphone avec la famille de Lounis et l’a assuré de tout le soutien de l’Anavad et de son soutien personnel.

Au sein de l’Anavad, nous sommes très préoccupés par ces pratiques de kidnapping de la milice et de la police algérienne. Nous tenons le régime algérien pour responsable de tous ces cas de sévices physiques et psychologiques et nous le mettons en garde contre toute atteinte à l’intégrité physique et psychologiques des militants dont le seul crime est de vouloir recouvrer leur liberté, leur dignité et le droit d’être eux-mêmes : des Kabyles. L’Anavad documente tous ces cas de figure et usera de toutes les voies que lui procure le droit international en vue de traduire en justice les responsables hiérarchiques de ces actes d’un autre âge et éradiqués des pays civilisés soucieux du bien être des citoyens.

Le président du MAK-Anavad ainsi que le premier ministre sont informés de tous les détails liés à ces pratiques illégales.

Nous exhortons et encourageons les militants du MAK à porter plainte contre ces milices agissant sous couvert policier. Bien que nous ne nous fassions aucune illusion quant à l’impartialité des tribunaux algériens, les plaintes déposées seront utiles lors de la saisine des instances internationales par le MAK-Anavad.

Nous exhortons les militants du MAK-Anavad à constituer des comités locaux de soutien en vue de soutenir et d’accompagner leurs frères et sœurs affectés par le comportement des milices et de la police algériennes.

Karim Achab,
Ministre de la Culture et de la langue kabyles
SIWEL 140047 May 17 UTC

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