Dossier Formation : Savoir communiquer (les outils pour bien communiquer en interne)

FORMATION (SIWEL) — Comme nous l’avons déjà évoqué dans la 2e partie, il ne suffit pas de communiquer, mais il faut bien communiquer soit pour éviter de générer des situations conflictuelles ou pour en sortir constructivement.

Dans ce qui suit, il est essentiellement question de la communication en interne, entre les militants ou entre le responsable d’une structure et son équipe.

La communication en externe et la communication digitale (supports numériques, réseaux sociaux..) seront abordés plus loin dans la IV partie.

Partie III : Savoir communiquer (les outils pour bien communiquer en interne)

Le savoir-faire, maîtrise de l’argumentaire politique, connaissances sur les mouvements politiques et les différentes techniques de persuasion et d’organisation, ne suffit pas pour un responsable d’une section, d’une coordination pour avoir une meilleure efficacité. Tout ce savoir-faire technique ne représente que 20%. Les 80% c’est de la communication et les comportements des responsables.

Le risque de la non maîtrise de la communication, c’est la dégradation du climat au sein des structures et l’absence de résultat, avec la perte de la créativité et de la motivation.

Lorsque l’on est responsable, il est important de se poser cette question :

Pourquoi ce que je dis et différent de ce que le militant fait ?

En effet, lorsque nous communiquons, nous mettons en œuvre des mécanismes de sélection, de distorsion et de généralisation.

Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je dis, ce que l’interlocuteur entend, ce qu’il comprend, il y a plusieurs possibilités que mon message subisse une dégradation et qu’il soit mal compris.

Les sélections se traduisent par l’usage d’informations vagues ou manquantes (Exemple : J’ai peur, je suis en colère…)

Les généralisations se remarquent lorsque notre interlocuteur énonce des dogmes et fait de sa propre expérience une règle absolue (Exemple : Il ne m’écoute jamais)

Les distorsions se manifestent par l’usage de présupposés, l’affirmation de liens de cause à effet (Exemple : je suis sûr qu’elle ne m’aime pas).

Si vous souhaitez recueillir des informations ou développer le point de vue de votre interlocuteur, il faut lui poser des questions ouvertes (des questions qui ne se suffisent pas d’une réponse par un OUI ou un NON).

Si vous êtes président d’une section, d’une coordination ou que vous aspirez à la devenir, il est important de maîtriser les outils de la communication :

  • Les situations collectives qu’elles soient formelles ou informelles (prévues ou non prévues), font appel à la communication STRATÉGIQUE (Message → Cible)
  • Les situations individuelles font appel à la communication INTERPERSONNELLE (écoute → questionnement → reformulation).

La communication est essentiellement para verbale et non verbale, c’est pourquoi nous parlons d’un comportement. (La communication verbale représente à peine 7%).

Il faut privilégier à chaque fois que c’est possible la communication en face à face. Car dans ce cas,  il en existe aucun filtre avec l’interlocuteur (intonation de la voix, le rythme, les silences, la gestuelle, le regard etc.).  

Communiquer c’est donner du sens, il faut définir clairement les rôles de chacun :

Complémentarité des rôles :

  • Entre les militants
  • Entre les responsables et les militants

Les rôles sont définis et expliqués :

  • Individuellement
  • Collectivement

Fixer les règles du jeu :

Les différentes règles :

  • Fonctionnement de l’organisation (Section, coordination locale, coordination régionale) : Mode de décision, rôle de chacun…
  • Echéances
  • Règles de vie : Participation aux réunions et aux différentes actions, mode de contrôle, charte de comportement.

Les bonnes règles sont :

  • Utiles
  • Applicables et appliquées (contrôle obligatoire)
  • Protectrices
  • Souples (Adaptées à la situation)
  • Aidantes (Permettent de faire évoluer)

 

Une Règle générale: Tout ce qui n’est pas interdit est autorisé !

Communiquer individuellement et collectivement

Avant une réunion, rencontrer ou contacter par téléphone individuellement chacun.

Etre cohérent entre le message passé individuellement et ceux qu’on donne collectivement

En groupe, susciter la participation de tous.

En résumé, pour allier un bon comportement de communication à un savoir faire il faut :

  • Savoir observer les militants de la section/coordination
  • Donner du sens à mon action de responsable
  • Clarifier le rôle de chacun
  • Fixer les règles du jeu, ce qui est acceptable ou non
  • Communiquer de manière individuelle et collective

Pour réussir une réunion, il faut :

  • Distinguer entre une réunion d’informations, d’échanges ou de décisions.
  • Définir un cadre précis avec un ordre du jour
  • Le lieu exact de la réunion
  • Le scénario : l’introduction et la conclusion sont les éléments clés d’une réunion, le responsable doit veiller à ce que tous les participants partagent la même perception des décisions prises
  • La prise de parole : Le responsable est garant du respect de l’ordre du jour, ainsi que le rythme de la prise de parole
  • La répartition des rôles : Le compte rendu permet de synthétiser la réunion, ainsi que de clarifier les actions et le rôle de chacun

Il n’y a pas de réunion :

  • Sans objectif
  • Sans préparation
  • Sans échanges
  • Sans un seul responsable
  • Sans communiquer à bon escient

Il est plus facile de travailler sur ce qui nous unit que sur ce qui nous oppose.

Lors d’une réunion ou d’un échange avec les militants, il faut :

Bannir le «  C’est fait de », car il s’agit d’une problématique technique et d’une querelle d’expert et ne correspond pas à des objectifs à atteindre.

Utiliser le « Ca sert à », car :

  • Accessible et compréhensible par tous
  • Favorise la communication entre des personnes avec des compétences différentes
  • Centre sur le besoin et l’objectif à atteindre

Les Règles d’or en communication :

  • Communiquer ce qui unit (objectifs à atteindre)
  • Communiquer sur le bilan, les résultats obtenus.
  • Bannir tout jugement de valeur
  • Faire prendre conscience que coopérer n’est pas synonyme de perte d’expertise
  • Positionner la section, la coordination comme un prestataire de service pour le MAK-Anavad
  • Définir des objectifs d’élargissement de compétences
  • Valoriser les échanges

Militantes et militants indépendantistes kabyles, pour être un responsable efficace, appliquons cette citation de Sun Tzu  «  La vraie méthode, lorsqu’on a des hommes sous ses ordres, consiste à utiliser l’Avare et le Sot, le Sage et le vaillant, et à donner à chacun une responsabilité qui lui convienne »

Lire la 1ère partie : Militant indépendantiste, définitions et recommandations

Lire la 2ème partie : Comprendre les conflits, savoir les gérer ou les anticiper

Hacène At Amar Wali
SIWEL 111808 Aug 17 UTC

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