Vermondo Brugnatelli écrit: “Pouvoir assassin!” Lo slogan divenuto la colonna sonora della « Primavera nera » del 2001 torna.

MILAN (SIWEL)— »Fekhar muore in cella, i berberi si mobilitano », a titré aujourd’hui, le 31/05/2019, le quotidien italien « ILMANIFESTO » , dont l’auteur n’est que Vermondo Brugnatelli, éminent linguiste et écrivain , accablé par les injustices affligées par des systèmes et pouvoirs corrompus au peuple qui parfois conduisent même à des assassinats.

Ce fut le cas de Kamel Eddine Fekhar, démocrate et défenseur des droits humains. L’écrivain Brugnatelli décrit subtilement cette atteinte à la vie humaine en question, en appelant même à une manifestation ce samedi 01/06/2019, devant le consulat d’Algérie à Milan .

Voici une traduction approximative de l’article Vermondo Brugnatelli:

Kamel Eddine Fekhar, le Bobby Sands des Berbères d’Algérie

« Pouvoir assassin ! » Le slogan qui devient la bande originale du « Printemps noir » de 2001 résonne encore .
Menacés en Kabylie et dans les autres régions berbérophones d’Algérie, les Berbères sont dans la tourmente après la mort de Kamel Eddine Fekhar, défenseur des droits humains, emprisonné arbitrairement et en grève de la faim depuis le 31 mars dernier. Cette mort a eu lieu le mardi 28 à l’hôpital Blida où Fekhar avait été transféré.

Quand son état s’est beaucoup détérioré, il a laissé le soupçon que rien n’avait été fait pour sauver sa vie, et que son destin a été décidé d’en haut. Ainsi, vous voulez faire taire une voix qui a toujours dénoncé les injustices du régime, soit en se tournant vers une indignation qui pourrait servir de prétexte à une dure répression ou à fomenter la division du front de la manifestation, créant des divisions entre les Arabes et les Berbères.

Même son compagnon de captivité, Hadj Brahim Aouf, malgré la suspension de la grève de la faim, souffre des mauvais traitements et les abus. Il y a une crainte sérieuse sur sa mort prochainement.

Kamel Eddine Fekhar est né le 9 février 1963 à Ghardaïa, dans la région berbère de Mzab (Sud de l’Algérie). Médecin de profession, il laisse sa femme et ses trois enfants. Infatigable défenseur des droits de l’homme dans un pays où la caste dirigeante ne tient aucun compte des droits des plus élémentaires des minorités. Pour son engagement, il a déjà été arrêté à plusieurs reprises et même suspendu de la profession pendant onze ans.

La région de Mzab est le dernier refuge des quelques musulmans ibadites qui sont restés en Algérie, après l’affirmation des Fatimides autour de l’an mille. Les adeptes d’un rite distinct du sunnisme et du chiisme (ibadisme) ont découvert refuge dans cette grande vallée aux portes du désert, construisant cinq villes à l’architecture urbaine très particulières qui a suscité l’admiration de Lecorbousier et a longtemps attiré une grande partie du flux de touristes en Algérie.  Les Mozabites sont connus pour leur nature laborieuse et pacifique, parce que leur croyance mise sur une éthique de travail strict, au point qu’ils sont décrits comme les « calvinistes de l’islam ». Pour leur attachement à la culture et aux traditions ancestrales, dont la langue berbère fait partie, ont toujours été détestés par le régime d’Alger, qui cherche par tous les moyens à les faire disparaître, confisquant leurs terres et distribuant des logements à des masses d’Arabes, qui s’attaquent souvent au commerce mozabite et s’adonnent à des actes de violence contre les personnes et les biens.

En 2015, la situation était tellement dégradée qu’il y a eu plusieurs morts et des dégâts causés à d’anciens mausolées, un site du patrimoine mondial. Plusieurs enregistrements dévoilent les responsabilités des autorités en montrant comment les forces de l’ordre avaient accompagné et protégeaient les agresseurs au lieu de les arrêter et de les désarmer. Kamel Eddine Fekhar est venu en Italie pour dénoncer ce comportement raciste et criminel, et a ensuite adressé un appel à l’ONU dans lequel il demandait aide de la communauté internationale pour mettre fin à « l’apartheid et au nettoyage ethnique » perpétrés contre son peuple. Cela lui a valu deux ans de prison et il n’a été libéré qu’après une mobilisation internationale qui s’était élevée autour de son cas.

Il suffisait cette fois de dire lors d’une interview que l’administration pratique la ségrégation contre la population pour le mettre en prison sans même prendre la peine d’expliquer de quelle infraction on l’accuse et les preuves des poursuites. Pour confirmer la volonté répressive des autorités de Ghardaïa, son avocat, Salah Dabouz, est également accusé pour le simple fait de s’intéresser à sa défense et de révéler, jour après jour, des nouvelles sur le traitement inhumain qui lui était réservé en prison. Au cours des derniers jours, les rapports ont toujours été plus dramatiques, à travers la description de l’état de sa santé à la fin, mais aussi face à sa situation. Malgré cette situation, les autorités ont continué de refuser sa libération et de refuser de lui assurer un traitement médical adéquat. Les condoléances et l’indignation pour cette mort annoncée donnent naissance à des initiatives d’un peu partout par des commémorations et manifestations, tant en Algérie que dans l’émigration.

Concernant les événements actuels, ininterrompus depuis la fin en février contre le clan au pouvoir, il a proposé de faire une minute de silence. Pacifiste convaincu, Fekhar travaillait dur pour maintenir l’unité autour de l’objectif commun entre les Berbères et les Arabes Chaamba de sa région. Lutter ensemble contre l’injustice du régime.

Il faut dire que sa mort, au lieu d’augmenter les tensions entre les communautés, au contraire, cela a fini par renforcer le défi contre ce « pouvoir assassin », ajoute-t-il. Une autre victime de trop sur la conscience.

Une manifestation aura lieu samedi matin devant le consulat d’Algérie à Milan. Parmi les demandes des manifestants, un appel aux politiciens italiens à manifester contre le gouvernement algérien et à exiger qu’il fasse la lumière sur les responsables de ce meurtre. Le règlement indique que « si l’Algérie est un pays dans lequel tout citoyen peut être arbitrairement mis en prison, ne laissant que des morts, il sera impossible de refuser le statut de réfugié à tout Algérien qui le demande en Italie « .

L’intégralité  de l’article en version italienne:

Kameleddine Fekhar, il Bobby Sands dei Berberi d’Algeria

“Pouvoir assassin!” Lo slogan divenuto la colonna sonora della “Primavera nera” del 2001 torna a risuonare
minaccioso in Cabilia e nelle altre regioni berberofone dell’Algeria. I Berberi sono in fermento dopo la morte
di Kameleddine Fekhar, un militante dei diritti dell’uomo, incarcerato arbitrariamente e in sciopero della fame
dal 31 marzo scorso. Questa morte, avvenuta martedì 28 all’ospedale di Blida dove Fekhar era stato trasferito
quando le sue condizioni erano ormai molto deteriorate, lascia adito al sospetto che in realtà nulla sia stato fatto
per salvare la sua vita, e che la sua sorte sia stata decisa dall’alto, vuoi per far tacere una voce che da sempre
denunciava le ingiustizie del regime, vuoi per accendere l’esca di uno sdegno che possa fornire il pretesto per
una dura repressione e per fomentare la divisione del fronte della protesta, creando divisioni tra arabi e berberi.
Anche il suo compagno di prigionia, Hadj Brahim Aouf, pur avendo sospeso lo sciopero della fame, subisce
maltrattamenti e abusi, e teme di fare presto la sua stessa fine.

Kameleddine Fekhar era nato il 9 Febbraio 1963 a Ghardaia, nella regione berberofona dello Mzab (sud
dell’Algeria). Medico di professione, lascia la moglie e otto figli. Instancabile paladino dei diritti umani in un
paese dove la casta al potere non tiene in alcun conto i diritti dei più deboli, e delle minoranze, per questo suo
impegno era già stato arrestato a più riprese, e anche sospeso dalla professione per undici anni.

La regione dello Mzab è l’ultimo rifugio dei pochi musulmani ibaditi rimasti in Algeria dopo l’affermazione
dei Fatimidi intorno all’anno Mille. Seguaci di un rito distinto sia dal sunnismo sia dallo sciismo, essi trovarono
rifugio in questa grande vallata alle porte del deserto, costruendovi cinque città dall’architettura urbanistica
molto caratteristica, che suscitò l’ammirazione di Lecorbousier e per molto tempo ha attirato una gran parte del
flusso dei turisti verso l’Algeria. Sono conosciuti per il loro carattere laborioso e pacifico, poiché il loro credo è
impostato su di una severa etica del lavoro, al punto che vengono descritti come i “calvinisti dell’Islam”. Per il
loro attaccamento alla cultura e alle tradizioni ancestrali, di cui fa parte la lingua berbera, sono da sempre
malvisti dal regime di Algeri, che cerca in tutti i modi di farli scomparire, confiscando terreni e distribuendo
alloggi a masse di diseredati arabi, che non di rado se la prendono con le attività commerciali degli mzabiti,
arrivando ad atti di violenza contro le persone e le cose. Nel 2015 la situazione era talmente degradata che si
ebbero diversi morti oltre al danneggiamento di antichi mausolei, patrimonio dell’umanità. Diversi filmati
inchiodavano le autorità alle loro responsabilità mostrando come le forze dell’ordine accompagnassero e
proteggessero i violenti invece di fermarli e disarmarli. Kameleddine Fekhar venne in Italia per denunciare
questo comportamento razzista e criminale, e successivamente rivolse un appello all’ONU in cui chiedeva
l’aiuto della comunità internazionale per fermare “l’apartheid e la pulizia etnica” in atto contro il suo popolo.
Questo gli valse due anni di prigione, ed egli venne liberato soltanto in seguito alla mobilitazione internazionale
che si era sollevata intorno al suo caso.

Questa volta è bastato che in un’intervista affermasse che l’amministrazione pratica la segregazione nei
confronti della popolazione perché lo mettessero in prigione senza nemmeno peritarsi di esplicitare un capo di
accusa. A conferma della volontà repressiva delle autorità di Ghardaia, anche il suo avvocato, Salah Dabouz, è
in stato di accusa per il solo fatto di interessarsi alla sua difesa e di portare all’esterno, giorno per giorno,
notizie sul trattamento inumano che in carcere gli veniva riservato. Negli ultimi giorni i resoconti erano sempre
più drammatici, con la descrizione di uno stato di salute ormai allo stremo, ma anche di fronte a questa
situazione le autorità hanno continuato a negare la scarcerazione ed a rifiutare adeguate cure mediche.

Il cordoglio e lo sdegno per questa morte annunciata stanno facendo nascere un po’ dovunque iniziative di
ricordo e di protesta, tanto in Algeria che nell’emigrazione. Per le manifestazioni di oggi, ininterrotte dalla fine
di febbraio contro il clan al potere, è stato proposto di effettuare un minuto di silenzio. Pacifista convinto,
Fekhar si stava dando da fare per mantenere l’unità di intenti tra i berberi e gli arabi chaamba della sua regione
per combattere insieme l’ingiustizia del regime. C’è da sperare che la sua morte, invece di accrescere le
tensioni tra le comunità, finisca invece per rinsaldare la contestazione al “potere assassino” che aggiunge
un’altra vittima alle tante sulla propria coscienza.

A Milano è stata indetta per sabato mattina una manifestazione davanti al consolato algerino. Tra le richieste
dei manifestanti, un appello ai politici italiani perché protestino presso il governo algerino e richiedano che si
faccia luce sui responsabili di questa morte. Nel volantino si segnala che “se l’Algeria è un paese in cui
qualunque cittadino può essere messo arbitrariamente in prigione uscendone solo morto, sarà impossibile
rifiutare lo status di rifugiato a qualunque algerino ne faccia richiesta in Italia”.

Vermondo Brugnatelli

SIWEL 311553 MAI19