TIZI-OUZOU (SIWEL) — Des milliers d’étudiants de l’Université Mouloud Mammeri ont organisé aujourd’hui, mardi 1er mars 2011, une imposante marche à Tizi-Ouzou pour revendiquer le départ du système politique algérien.

 

Tizi-Ouzou : les étudiants marchent pour le changement du système en Algérie
Ils étaient, ce matin, mardi, des milliers d’étudiants à marcher dans les rues de la ville de Tizi-Ouzou pour revendiquer : « le départ du système » en Algérie. Ni la pluie battante, ni le froid n’ont empêché les étudiants de sortir.

La marche s’est ébranlée du pôle universitaire de Bastos à 11 h. La procession humaine n’a cessé de crier des slogans hostiles au pouvoir algérien. Ils étaient 5.000 selon les services de sécurité et 15.000 selon les organisateurs, à descendre, une nouvelle fois, dans la rue pour rappeler leurs revendications et exprimer leur rejet du pouvoir en place.

Des banderoles ont été brandies par les étudiants organisés en une dizaine de carrés. On pouvait lire sur celles-ci : « étudiants, travailleurs, chômeurs, unissons nous », « halte à la répression des étudiants », « we need change », « pouvoir, généraux, rendez nous l’Algérie », « master sans condition », « rupture avec la dictature », « pour le changement du système et non dans le système ». Outre les slogans les cris de : « vive la Kabylie ».

Les milliers d’étudiants ont mis momentanément de côté les revendications sociopédagogiques, pour porter des slogans et des mots d’ordre politique, appelant au départ du régime algérien. Ainsi, ont été longuement scandés « Pouvoir assassin », « système dégage », « Bouteflika, Toufik barra (dehors) », « Algérie libre et démocratique », « Assa Azekka, la Kabylie tella tella » (Aujourd’hui comme demain la Kabylie existera).

Les étudiants veulent et revendiquent le « changement du système ». Ils n’ont pas raté l’occasion de la marche qualifiée « d’historique » par les organisateurs pour le faire savoir. L’exaspération et la colère de la foule montèrent d’un cran au moment où la procession humaine est arrivée au niveau du carrefour des victimes du Printemps noir, au centre-ville de Tizi-Ouzou. Selon des déclarations recueillies par Siwel sur place, la masse estudiantine n’arrive pas à « consommer » le fait qu’il y ait « autant de trahisons » et de « repentance » concernant le combat des martyrs du Printemps noir.

Une minute de silence a été observée à la mémoire de tous « les martyrs de la démocratie ». Juste après, les jeunes manifestants ont brûlé deux copies des deux journaux « antikabyles », Echorouk et Ennahar, dénonçant les « manipulations de ces deux titres du pouvoir ». Au niveau de la rue longeant la Maison de la culture, des étudiants ont scandé « libérez la culture », une façon de montrer leur « désapprobation » quant à la manière dont est géré le secteur de la culture à Tizi-Ouzou, par « les relais du régime criminel », estiment quelques-uns.

La marche s’est achevée par un rassemblement devant le siège de la wilaya et la lecture de la déclaration de la Coordination locale des Étudiants. Un représentant de la CLE lancera en direction de la foule, en scandant, « système barra, FLN barra ! », « cette marche n’est qu’un début, nous reviendrons et nous réitérerons nos revendications pour un changement radical du système » avons-il rajouté. Les étudiants se sont dispersés juste après dans le calme.

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SIWEL 11605 MAR 11

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