PARIS (SIWEL) — Tassadit Mandi, comédienne franco-kabyle, a obtenu samedi dernier le prix de la meilleure interprétation féminine 2016 au festival international du Film de Saint-Jean-de-Luz, en Nouvelle-Aquitaine, en France. Montée sur scène en robe kabyle pour recevoir son prix, Tassadit Mandi a fait preuve d’une spontanéité naturelle qui n’a pas arrêté de faire applaudir le public. Originaire du village d’Aguni-Hmed dans Lɛerc des At Yanni, elle a dédié son prix à la Kabylie.

 

Ce prix de meilleure actrice lui a été décerné par le Jury présidé cette année par Cédric Klapish pour son rôle dans le film Paris la Blanche, premier long métrage réalisé par Lidia Teber Terki, elle aussi d’origine kabyle.

La comédienne kabyle a terminé son intervention par un poème dédié aux montagnes du Djurdjura :
« (…) Et moi petite fille de Grande Kabylie (à Ath Yenni)
Je serai plus heureuse que les filles de Paris
Qui se promènent le soir sur les Champs-Elysées
Moi j’irai pieds nus par les chemins, les sentiers
Pour aller dire bonjour à ma douce pauvreté
Qui a semé en moi mille graines de liberté. »

Synopsis du film « Paris la Blanche » dont la sortie au cnéma est prévue en avril prochain :

Sans nouvelles de son mari parti travailler en France dans les années 70, Rekia, quitte le village de Kabylie où elle vit. Elle traverse la Kabylie, la France et les banlieues parisiennes pour ramener Nour au village. Mais l’homme qu’elle finit par retrouver dans un foyer d’anciens travailleurs immigrés à la retraite a changé. Son héros, l’ancien combattant des maquis, celui qui était revenu au village pour la dernière fois il y a quatre ans, est devenu un étranger.

Extrait du film

En 2015, Tassadit Mandi est montée sur les marches du Festival de Cannes pour son rôle principal dans "Asphalte", de Samuel Benchetrit, dans lequel elle joue remarquablement le rôle de Madame Hamida, une mère kabyle qui accueille ce cosmonaute américain dont la capsule a atterri sur le toit de l’immeuble, Dans l’attente que la NASA le récupère, elle lui prête la chambre de son fils et son maillot de foot de l’OM.

Carrière somme toute insolite pour cette Kabyle qui, après le bac, a été admise à l’Ecole Normale de Ben-Aknoun d’où elle sortira avec un diplôme d’enseignante. Suite à quoi elle a été professeur au collège Larbi-Mezani de Tawrirt-Mimun.

Au début des années 1970, sa mère décède et Tassadit rejoint son père à Colombes en France.

Elle a 20 ans. Elle s’inscrit en lettres modernes à la Sorbonne. Elle y décroche une maîtrise de lettres et enseigne le français à des étrangers.

Mais le démon du théâtre ne cesse de la tenailler et elle en fera en Kabyle, en souvenir de sa grand-mère, en rejoignant la troupe qui, autour de Mohya, monte Molière et Brecht en langue kabyle. C’était au siège de l’actuelle ACB à Ménilmontant (Paris 20).

nbb/wbw
SIWEL 132028 OCT 16

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