Shamy Chemini soutient Ferhat Mehenni : « Nous n’avons plus les mêmes valeurs avec certains « compagnons de route » »

EXIL (SIWEL) — Le co-fondateur du groupe Les Abranis, écrivain, réalisateur, Shamy Chemini, monte au créneau pour défendre son ami de toujours, Ferhat Mehenni, le président du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad), victime des tirs croisés du pouvoir colonial arab-islamiste algérien et de ses relais locaux en Kabylie en dignes collaborateurs zélés.
A 74 ans, celui qui fut berger jusqu’à l’âge de dix-huit ans, l’enfant de Tilatiwin commune de Legradj dans le département de Setif, ayant commencé sa scolarité à vingt et un ans par des cours du soir et lequel, en dix ans, a obtenu cinq diplômes dont le dernier était le brevet de technicien supérieur en électronique, n’a pas souhaité garder le silence pour remettre à leur place certains qui, sans les acquis de Ferhat Mehenni, n’auraient pas la liberté d’expression dont ils jouissent aujourd’hui pour se permettre d’insulter ce dernier, voici sa lettre de soutien dans son intégralité :

Je ne peux rester silencieux à observer cette meute enragée lâchée par ses maîtres qui déverse son venin sur un de mes amis. Cet ami c’est Ferhat Mehenni.

Oui, Ferhat Mehenni, quitte à surprendre, est un ami depuis 1973 à ce jour.

Comment des larbins de service, aux ordres de leur maître d’Alger, osent-ils écrire un seul mot déplacé sur lui ?

Ce dernier est un homme de lettres, artiste, auteur-compositeur, interprète et homme politique de premier plan. Pas un parmi ceux qui le salissent ne possède son talent ni sa riche culture.

Les traîtres, soi-disant « compagnons de route », ne sont que des ingrats et des lâches. La grande majorité lui doit leur existence politique ou autre, grâce à sa notoriété de chanteur engagé qu’elle a utilisée et son engagement où il a bravé avec courage la dictature et la mafia la plus cruelle au monde.

Ils sont une bande d’esclaves, gouvernés par un mort-vivant et personne n’ose dénoncer cette mascarade devenue la risée de la planète.

Les médias de service, avec leurs langues de vipère animées d’un esprit mortifère, se couvrent chaque jour de boue et de honte !
Comment refuser l’égalité Homme-Femme ?
Comment refuser le divorce lorsque les couples n’ont plus rien à faire ensemble ?

Comme Ferhat Mehenni, moi aussi je me bats pour l’indépendance de la Kabylie.
Et de quoi se mêlent-ils ? En quoi les regarde l’avenir de la nation kabyle ?
Oui, je dis bien nation kabyle qui a existé depuis la nuit des temps et existera à nouveau, c’est certain.
En quoi le sort de la Kabylie, dont ils ignorent ou nient l’existence, les préoccupe ?

Ils n’ont pas compris que nous, Kabyles, n’avons rien à voir avec eux, révisionnistes et négationnistes d’eux-mêmes. Ils sont dorénavant des voisins infréquentables !

Nous n’avons pas les mêmes valeurs. Ils travaillent pour la mort alors que nous œuvrons pour la paix et la vie.

Un jour de 2001, au moment où je tournais mon documentaire sur le Printemps noir et où nos enfants se faisaient tirer dessus à balles réelles par les gendarmes, j’ai aperçu dans un bar une silhouette.

Renseignements pris, il s’agissait d’un pigiste pour des quotidiens, français et algériens, jouant au dandy paysan en buvant un verre de bière tranquillement pendant que Ferhat Mehenni manifestait sous sa banderole, réclamant la reconnaissance de notre identité et notre liberté.

C’est cette journée qu’il a créé le MAK, pendant que le dandy paysan aux habits douteux faisait le séducteur en tressant sa moustache balai-brosse pour se faire remarquer comme prétendu journaliste, ce qui reste à démontrer au regard de ses écrits de soumission au pouvoir assassin d’Alger.

Il se sert de ses tribunes pour injurier les siens.

– Dites-nous, monsieur ce que vous avez fait de positif pour la société dans votre vie, autre que pour votre personne ?

Vous avez vécu comme un parasite, distillant son poison sur les œuvres des autres à défaut d’être capable de créer quoi que ce soit. En comparaison de monsieur Mehenni vous êtes un néant, un gouffre d’insanité et de mensonges.

Ferhat Mehenni est le digne successeur de son père, mort les armes à la main pour libérer le pays, alors que vous vous pavanez en complicité avec ceux qui ont fait assassiner nos enfants, ruiné le pays, semé la terreur depuis 1962.

Aujourd’hui, honte à vous de vous permettre d’insulter le fils d’un homme disparu pendant la guerre pour que des fanfarons comme vous puissiez parader et vous prendre pour ce que vous n’êtes pas !

Le jour où vous réaliserez, vous et vos semblables un millième de ce qu’a fait Ferhat Mehenni, vous pourrez vous pavaner dans les rues. Pour le moment vous devriez raser les murs, pauvres simples d’esprit emplis de trahisons. Si ce n’était pas le cas, vous ne pourriez vivre en Algérie comme un dindon de la farce, insignifiante personne.

Exil, le 20 juin 2018

Shamy Chemini
Ministre de la Culture et de la Langue kabyle
Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad)

SIWEL 201700 JUN 18