Du royaume kabyle de Koukou à la république kurde d’Erbil

CHRONIQUE (SIWEL) — Le Kurdistan ou pays des Kurdes, empiète sur quatre pays, d’une superficie de plus de 500 000 m2. D’Iran en Turquie, en traversant l’Irak et la Syrie, le peuple Kurde, au-delà de quelques divergences internes d’ordre stratégique, soutient le vote du 25 septembre 2017 à Erbil pour assumer sa liberté et son indépendance.
Ils sont plus de 40 millions à vivre sur le territoire de ces quatre pays, ligues contre sa volonté, sa mémoire, sa langue et son histoire millénaire.

Hier, comme aujourd’hui, l’Irak et la Turquie, s’opposent au référendum du 25 septembre, au nom de « l’unité nationale ».
En vérité, ces deux pays s’agitent pour s’approprier les richesses naturelles du Kurdistan : pétrole, minerais, etc. Des ressources puisées du sous-sol Kurde et qui ont profité longtemps aux populations arabophones ou turkmènes de la région.

En Algérie, les mêmes richesses vont dans les caisses d’une oligarchie militaro-policière, à laquelle est rattachée une corruption généralisée, à tous les niveaux et de tous les corps d’État.
Ici comme là-bas, les Kurdes sont considérés comme les Kabyles : montagnards rugueux ou pires, des « algériens » ou des « turcs », dans le cas des Turcs.

En Kabylie, au Kurdistan, en Catalogne, l’impérialisme linguistique, comme simple exemple, a fait des dégâts monstrueux de dépersonnalisation : l’arabe supplante le kabyle, le turc l’est pour le kurde et le Castillan l’est encore pour le catalan.
Dans les trois cas, l’histoire nous apprend beaucoup de ces diktats linguistiques, pour piétiner la dignité des peuples opprimés.

La République Kurde de Mohabad (Iran) nous rappelle le Royaume de Koukou : dans les deux cas de figure, les kabyles, comme les Kurdes, vécurent un moment de liberté, d’espoir et d’amour indépendantiste. Pire encore, le pouvoir d’Alger, en 1975, favorisa un accord irako-iranien au détriment du Peuple Kurde.

En 2017, les Iraniens, les Irakiens et les Turcs se concertent pour dynamiter le désir Kurde de se libérer de toute tutelle arabe, turque et persane. Comme par le passé, l’histoire se répète pour nous informer des intentions malhonnêtes et adverses d’Ankara, de Bagdad et de Téhéran, au-delà des sensibilités religieuses.
Les revendications Kurdes sont pourtant bien claires ; celles des Kabyles, aussi : l’établissement ou le Rétablissement d’un État libre et indépendant, qui a existé par le passé, tant en Kabylie, qu’au Kurdistan iranien.

Ce renouveau existe désormais en Irak : à Erbil, la fondation d’une République libre du Kurdistan, peut booster la résistance du PKK et d’autres mouvements de libération identitaire kurde en Syrie, en Turquie et en Iran.
Les Kurdes, comme les Kabyles, veulent divorcer pour retrouver le cours normal de leur Histoire : parler leur langue, préserver leurs traditions, se sentir libres et indépendants dans leurs choix de société.

Comme les Kabyles, les Kurdes refusent toute démarche politique d’assimilation, au nom de l’unité territoriale … Qui n’a jamais existé.
En Algérie, comme en Turquie, les deux peuples refusent les processus dangereux d’arabisation ou de « turquefisation » : algériens ici, turcs là-bas.

À Tizi-Ouzou, comme à Erbil, depuis des années, les tendances nationales de démocratisation des systèmes politiques respectifs ont échoué.
À chaque étape de l’évolution du problème revendicatif, naissent des manipulations qui se concrétisent par la disparition des structures d’opposition politique ou identitaire.

Les peuples Kurde et Kabyle existent : ils ne sont ni Turcs ni Algériens.
Tout les diffère du reste, par la langue, les traditions et l’histoire, menacées par le politique et le religieux.

De la République Kurde de Mohabad au Royaume de Koukou, les rêves libertaires des Kurdes et des Kabyles, doivent être concrétisés.
Dans le premier cas, tout a duré quelque temps ; alors que dans le second cas, c’est plus de trois siècles d’existence bousculés par l’envahisseur franco-turc.

En Catalogne, durant la même période, la dignité catalane fut bafouée, à l’exemple de l’interdiction d’enseigner la langue catalane, au profit du Castillan. Dans ces conditions, le peuple de Catalogne est un Peuple opprimé, comme le sont le Peuple Kabyle et le Peuple Kurde.
Le moment est peut-être arrivé pour ces peuples, pour ne pas se mettre sous la coupe des régimes corrompus et décadents, pour s’émanciper de toute tutelle administrative/politique et promouvoir leurs identités, dans le cadre d’une indépendance recherchée ou retrouvée.

Mas Atcheba
SIWEL 241329 Sep 17 UTC

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