DIASPORA (SIWEL) — Décidément, il est des hommes politiques qui prennent une overdose de bouffonnerie quand ils cogitent pour mériter les éloges de l’ennemi. M. Mohamed Nebbou « élu » à l’APN a passé des cessions à ronfler comme un soufflet de forge pendant que se pratiquait l’épuration ethnique au M’zab pour se réveiller en tant que 1er secrétaire du FFS la mine d’un glaçon endeuillé par le chant d’une Kabylie en marche à la conquête de sa dignité.

 

Que traire, dirions-nous, d’une assemblée algérienne aux élus budgétivore passés maître dans l’art de remettre en marche la machine à chocolat avant de cautionner toute mesure en faveur de l’artifice, de la mystification, de la contrevérité et de la dissimulation ; une assemblée dont le naturel devoir est de protéger l’imposture de l’Etat algérien dans les pays berbérophones ; une assemblée où le berbère –kabyle, chaoui ou targui- n’y est admis que pour faire office de faire-valoir.

Dans un discours fleuve, M. Nebbou, rappelle le rôle de précurseur de son parti dans la revendication de l’officialisation de Tamazight, ce qui est faux, et précise que le FFS a porté cette revendication à un certain moment tout seul contre tous, ce qui est également faux. Il se félicite, néanmoins, que cette question intègre la prochaine constitution. Il s’y contente, il n’ajoute rien. Par contre, en ce qui concerne d’autres revendications de son parti, il avertit que leur transcription dans la constitution ne suffira pas ! Refusant qu’elles ne deviennent que des slogans, il demande qu’elles soient appliquées sur le terrain !

Dans son regard sur la situation internationale, seul le drame qui secoue les pays du monde arabe semble l’inquiéter, sans la moindre compassion pour le peuple kurde, il cite l’Irak, la Syrie, le Yémen, pourtant beaucoup de pays africains vivent le même drame avec les mêmes sources.

Il fait un clin d’œil au pouvoir –qu’il soutient dans la pratique- en s’attaquant au MAK qu’il accuse de vouloir enfermer la Kabylie dans le leurre et l’erreur ! Pour monsieur le premier secrétaire, la Kabylie ne peut évoluer en dehors du drapeau algérien et "les visées de ceux qui s’opposent à cette idée sont une injure faite aux innombrables et glorieux martyrs de la Kabylie morts pour ce drapeau". Bien sûr, il fait appel au serment de Abane Ramdane et Larbi Ben M’hidi et oublie que c’est au nom de ce même drapeau que les deux martyrs qui se voulaient algériens ont été liquidés physiquement, le premier a été assassiné et le second vendu aux militaires français.

À croire que ses sueurs le trompent, il appelle encore à construire un consensus national pour la protection et le maintient de l’Algérie unie ? Combien de consensus le FFS a-t-il tenté de mettre sur pied ? Pourquoi à t-il récolté tant d’échecs dans cette entreprise ? Premier secrétaire du plus vieux parti après le FLN, il refuse la réalité de sa propre formation. Au-delà des frontières kabyles le nombre de ses militants peuvent aisément être contenu dans une cabine téléphonique. Dans l’esprit de tous les algériens le FFS est un parti kabyle et seulement kabyle.

Que l’on ne s’y trompe pas, à quelques exceptions qui confirment la règle, un arabe algérien préférerait militer dans un parti arabe, fut-il chrétien plutôt que d’intégrer un parti kabyle fut-il musulman. En 1962, l’Algérie débarrassé du colonialisme français que le kabyle à combattu s’est confiée la tâche d’adopter et de perpétuer un autre colonialisme plus funeste et plus barbare, celui de Beni Hillal.

M. Nebbou parle du printemps noir et ses victimes sauvagement abattues, alors au lieu de servir de canne épée contre la Kabylie le FFS avec ses 27 députés, s’il voudrait finir en beauté, devrait songer à faire en sorte que les dirigeants de l’Etat algérien payent devant les tribunaux pour les crimes qu’ils commirent en Kabylie qu’ils continuent à pratiquer impunément dans le M’zab. Voila une action loin d’être de la roupie de sansonnet.

Djaffar Benmesbah.
SIWEL 161307 JUIN 15

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