KABYLIE (SIWEL) — A l’issue de la réunion du bureau exécutif du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, MAK, le mouvement kabyle a évoqué toutes les questions d’actualité de la Kabylie. Il a appelle, pour l’occasion, le peuple kabyle a rejeter les prochaines élections locales, qu’il qualifie de mascarade.

 

Réunion du bureau exéctuif du MAK : le mouvement autonomiste appelle au rejet des élections locales
Le bureau exécutif du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie s’est réuni le 26/09/2012 sous la direction de son président, Mas Bouaziz Ait-Chebib. Il a eu à faire le point sur la situation qui prévaut en Kabylie sur plusieurs points.

La Kabylie offre l’image paradoxale d’un territoire où sont stationnées des troupes militaires en surnombre et sur le plan sécuritaire elle reste livrée à elle-même. La révolte s’amplifie parmi la population où il ne se passe pas un jour sans que l’on enregistre des actions de protestation dans différentes localités. La présence des pouvoirs publics, censée protéger la population, ne se manifeste que par la répression des contestataires qui expriment leur ras-le-bol devant l’insécurité, les bavures et provocations militaires ainsi que la misère socio-économique qui atteint son paroxysme.

•Les contractuels ne sont pas régularisés après plus de 10 ans,
•La jeunesse est livrée au chômage,
•Les diplômés sont sans débouchés,
•Les entreprises sont fiscalement asphyxiées et bureaucratiquement terrorisées,
•Les forêts et les parcs classés par l’Unesco comme zone biosphères à protéger sont détruits par des incendies criminels de l’armée algérienne qui prétend combattre par ce biais le terrorisme,
•Les libertés individuelles et collectives sont muselées,
•Le droit à la liberté de culte et de conscience est réprimé par l’État qui est censé le garantir,
•L’insécurité est croissante, les kidnappings se poursuivent et la population est soumise au racket des groupes armés,
•Le désinvestissement et le blocage économique de l’État poursuivent leur cours,
• L’Apartheid identitaire, culturel et linguistique continue de s’abattre sur la Kabylie qui subit un véritable ordre colonial visant l’anéantissement du peuple kabyle,

Incontestablement, le régime raciste d’Alger apporte chaque jour les preuves de son anti-kabylisme primaire. Au lieu de satisfaire les revendications légitimes des contestataires kabyles, le pouvoir central débloque des sommes colossales pour la construction de brigades de gendarmeries, de casernes et de prisons, affichant ainsi l’unique volonté qui l’anime : renforcer son appareil oppressif et répressif en vue de consolider l’occupation de la Kabylie et la priver de tout moyen de contestation.

La gendarmerie, cette institution qui a réprimé le peuple kabyle dans le sang durant les évènements du printemps noir (2001-2003), a réellement pour mission d’encourager les fléaux sociaux et les trafics en tous genres, entretenir le terrorisme, phagocyter la société kabyle par des conflits qu’elle provoque à travers ses agents.

Il est de notoriété publique que les gendarmes interpellent les transporteurs de sable vers la Kabylie pour leur coller des procès tout en fermant complaisamment les yeux sur les extracteurs de ce produit du Oued Sebaou qui vont vers Alger pour la construction de la grande mosquée.

Faut-il rappeler que les habitants de Mizrana ne demandaient que la transformation de la brigade de gendarmerie incendiée par les citoyens en centre de santé et le raccordement de leur localité au réseau internet ? Les centres de santé manquent cruellement en Kabylie. Pour la seule région de Mizrana, les malades sont obligés de se déplacer d’abord à Tigrzirt pour être ensuite transférés sur Tizi-Wezu dans les cas où les malades ne pourraient pas être pris en charge à Tigzirt.

Faut-il rappeler que les pouvoirs publics, au lieu de reconstruire les écoles et les hôpitaux effondrés durant les intempéries où ils avaient laissé la population se débrouiller toute seule, au lieu d’alimenter les villages en eau (dans une région qui regorge de sources) et de créer des usines pour absorber le chômage, ces derniers se limitent à la construction de centres de répression pour mieux museler le peuple kabyle en quête de justice et de liberté sur son territoire.

En clair, le régime raciste d’Alger, au lieu d’élaborer un plan de développement et de sécurisation de la région infestée par les terroristes qu’il a lui-même déplacés en Kabylie, il met en œuvre ce qu’il y a lieu de nommer par son nom : un plan d’occupation.

Mais le peuple kabyle n’est pas dupe de l’attitude machiavélique de ce régime. La grogne sociale qui se manifeste quasi quotidiennement à travers la fermeture des routes et des institutions étatiques ainsi que le refus de l’installation de brigades de gendarmerie est révélatrice de sa prise de conscience. La contestation d’Ait Yahia Moussa et d’Adekkar contre l’ANP (armée algérienne) clarifie au besoin à quel point le peuple kabyle rejette la politique d’occupation par l’Algérie arabo-islamique qui favorise incontestablement l’islamisme et combat systématiquement les aspirations du peuple kabyle à la liberté, la démocratie et la laïcité.

Contrairement aux formations politiques kabyles qui briguent des mandats en Kabylie, le MAK accompagne sur le terrain la mobilisation du peuple pour exiger la démilitarisation de la région.

Devant le vaste projet d’implantation de brigades de gendarmerie, les collectivités locales ont brillé par leur silence. Ceux et celles qui occupent les mandats communaux et départementaux sont en réalité de simples commis de l’Etat incarné par Bouteflika. Ce qui renforce la conviction du MAK que les élections du 29 novembre seront de la poudre aux yeux du peuple d’où la nécessité et le devoir citoyens de les rejeter.

Tamazight a été constitutionnalisée comme langue nationale grâce aux sacrifices consentis par le peuple kabyle durant les évènements du printemps noir. Certaines voix vassales tentent honteusement d’attribuer cette "avancée" à Bouteflika, le bourreau qu’on essaye de laver de tous ses crimes.

Cette reconnaissance fictive est un cheval de Troie. Depuis l’accession de Tamazight au statut de langue nationale, l’apartheid qui frappe notre culture s’est accentué en allant jusqu’à interdire des prénoms amazighs pour opérer un génocide identitaire contre le peuple kabyle. Cette interdiction infâme que même la France coloniale n’avait pas imposé aux Indigènes, confirme le transfert de la colonisation de l’Algérie française à l’Algérie arabe.

Désormais, le peuple kabyle ne peut pas préserver son identité sans accéder à son auto-détermination qui est une exigence de l’histoire et non un choix politicien.

Le bureau exécutif du MAK dénonce avec force le crime prémédité que s’apprête à commettre le pouvoir algérien en exploitant le Gaz de schiste au profit des anciennes puissances coloniales et au détriment de l’environnement et de la santé publique des Algériens. En recourant à la fracturation hydraulique de la roche, une technique proscrite en Europe, le régime raciste d’Alger confirme que cette Algérie, qui est une création coloniale, demeure toujours une colonie française.

Le MAK apporte son soutien inconditionnel à tous les mouvements de contestation qui se propagent en Kabylie. Il dénonce avec force la politique de provocation et d’appauvrissement du peuple kabyle. En plus de la politique de désinvestissement, le pouvoir algérien a mis en œuvre un plan de mise en chômage forcé des employés en Kabylie. La contestation sociale qui se généralise dénote à quel point les citoyens kabyles rejettent la politique coloniale de Bouteflika et de ses parrains militaires. Sans la prise en main de son destin, le peuple kabyle sera condamné à subir la politique discriminatoire, raciste et criminelle de ce pouvoir néo-colonial.

Le MAK appelle le peuple kabyle à se dresser comme un seul Homme et à agir dans l’union pour aller dans le sens de la libération de la Kabylie, autrement c’est la Kabylie toute entière qui sera brulée, discriminée, méprisée, réprimée, violée, assassinée, jusqu’à son anéantissement total.

Fidèle aux résolutions du deuxième congrès du MAK, le bureau exécutif appelle le peuple kabyle à rejeter massivement la mascarade électorale du 29/11/2012. Une campagne anti-vote sera menée sur tout le territoire Kabyle. Le conseil national se réunira à cet effet le 12 octobre prochain.

Le bureau exécutif du MAK, lors de sa réunion, a rendu un vibrant hommage à deux grands hommes de culture, Slimane Azem à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance le 19 septembre 1918 et Nour Ould Lamra décédé le 20 septembre 2011.

aai
Siwel 271024 SEP12

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