Répression algérienne contre les militants kabyles du MAK : Témoignage du Massnsen Aylimas, sauvagement agressé

KABYLIE (SIWEL) — Nous publions ci-dessous le témoignage du militant indépendantiste kabyle, Massnsen Aylimas, sauvagement tabassé par la police coloniale algérienne il y’a une semaine à Tizi-Wezzu, à rappeler qu’il y’a moins d’un an, le 21 mai 2017, à Tuvirett, il a été roué de coups lors de son interrogatoire par six policiers algériens parce qu’il a refusé de parler en arabe :

Le mercredi 18 avril 2018, a été organisée au chef-lieu du département de Tizi-Wezzu et ses environss, une journée de collage des affiches appelant aux Marches du 20 Avril pour l’indépendance de la Kabylie, par la coordination universitaire MAK-Anavad de Tizi-Wezzu en collaboration avec la coordination régionale Ouest MAK-Anavad et l’ensemble des coordinations et sections locales.

Dans la matinée, je faisais partie de la délégation qui s’est rendue à Tizi Hivel pour rendre hommage au jeune martyr Massinissa Guermah, ce lycéen assassiné le 18 avril 2001 par les gendarmees du pouvoir colonial algérien, une délégation composée du président de la coordination régionale Ouest MAK-Anavad et de la présidente de la coordination universitaire MAK-Anavad de Tizi-Wezzu accompagnés des membres de leur exécutif respectif.

Après le dépôt d’une gerbe de fleurs et une minute de silence en hommage à notre brave, nous avons pris la route de retour vers Tizi-Wezzu pour rejoindre les militants qui ont répondu favorablement à l’appel pour la campagne d’affichage.

Une fois regroupés, nous avons décidé de sortir pour commencer notre action, vers 11h00. On était une trentaine de militants, nous avons débuté notre action en entonnant l’hymne national Kabyle, et en chantant les différentes chansons engagés, ainsi le slogan de la marche du 20 avril 2018 « IH I TIMUNENT !!! ».

Après que nous ayons franchi d’une cinquantaine de mètres le portail principal de l’Université de Hesnawa, soudain, une dizaine de véhicules de la police coloniale algérienne ont encerclé les lieux, et une centaine de policiers se sont dispersés aux alentours, mais tout cela n’a pas fait vibrer notre campagne de sensibilisation et d’affichage pour la marche du 20 Avril, où nous avons continué à afficher et à répéter les différentes chansons engagées et à crier fort « Pouvoir assassin !!! … pouvoir criminel !!! ».

Puis, voyant que la foule commençait à devenir de plus en plus grande, cela a dû faire mal à ces bras armés du pouvoir mafieux algérien, ils se sont mis à frapper dans tous les sens avec leurs matraques, en tabassant tout le monde, mais étant organisés en un bloc soudé, nous n’avons pas laissé ces assassins toucher les militantes que nous avons couvertes, mais leur rage était extrême, surtout en nous voyant protéger nos braves militantes.

Et c’est là que j’ai reçu une dizaine de coups sur mon flanc gauche, et des coups sur mon cou, et des coups de poings partout sur mon corps, mais l’essentiel était que nos sœurs militantes soient saines et sauves, et que rien de mal ne leur soit arrivé. Une chose qu’on a assurée, malgré que ces barbares commis d’Etat aient arrêté plusieurs de nos frères, mais nous les avons empêchés de s’en prendre à nos sœurs.

En courant dans la montée vers Hesnawa en protégeant les filles, j’ai commencé à me sentir étouffé, mais j’ai continué à courir, et je suis entré à l’université pour me rassurer de l’état de nos sœurs militantes, puis avec mes deux amis militants Ravah et Noureddine, nous avons décidé de sortir pour nous rassurer que nous n’avons laissé personne dehors entre leurs griffes, et aussi pour ramasser les affiches que cette horde de haineux anti-kabyles ont déchiré et jeter par terre; en descendant, j’ai senti un manque terrible d’oxygène dans mon corps, des difficultés imminentes dans la respiration et un mal terrible sur mes flancs, heureusement qu’il y avait mes deux amis qui m’ont porté jusqu’au portail, là où j’ai perdu connaissance.

Ce n’est que deux heures après que j’ai repris connaissance, là je me suis retrouvé avec un casque à oxygène et des douleurs terribles au niveau du torse, mais bien entouré de mes frères et sœurs militants que je remercie infiniment pour m’avoir transporté à l’hôpital.

Peu de temps après, des policiers algériens en tenue et d’autres en civil se sont rendus là où l’on m’avait allongé, pour m’y faire subir un interrogatoire, chose que j’ai refusé catégoriquement. Ils sont sortis mais ils ont bouclés l’hôpital, et ils interpellent toute personne ayant contact avec moi, d’ailleurs le chauffeur de l’ambulance a été arrêté pendant plus de quatre heures, ils ont même arrêté un infirmier qui est venu me parler et s’assurer que je n’avais rien de grave.

Au moment où nous sommes sortis avec mes amis qui étaient avec moi dans la salle, pour faire une radiographie, une dizaine de policiers m’ont suivi, et m’ont empêchés de ce faire, puis nous ont arrêtés et transférés au commissariat de la ville, là ils ont voulu me faire un interrogatoire que j’ai carrément refusé.

Ils nous ont séquestrés pendant plus de trois heures, puis transférés vers le médecin légiste qui, en voyant les cicatrices sur mon torse et mon cou, les a humiliés, il m’a rempli un rapport, à savoir que durant le contrôle du médecin, un policier suivait tous chaque geste, chose qui a poussé le médecin à lui dire « Moi je ne vous vois pas comme des agents de sécurité, mais plutôt d’insécurité et de sauvagerie, et en plus vous suivez ces braves même durant leur consultation, si c’était des criminels ou des vendeurs de drogue et de stupéfiants vous nous auriez laissés nous débrouiller avec eux, mais comme ce sont des rebelles grâce à qui la Kabylie reste toujours fière et debout, là, ceux-là, vous les collez au pas et ne les lâchez pas d’une semelle ». Une chose qui n’a fait que rendre cet exécutant encore plus acharné, allant jusqu’à me pousser dans le coffre de leur 4×4 alors qu’il y avait deux places vides sur les banquettes arrières, se mettant à répéter des vulgarités inouïes et à crier « Vas-y réponds à mes provocations, réponds… »…

Après cela, on nous a transféré à la centrale de police pour la mensuration numérique, là ils ont trouvé mon fichier, mais ils ont quand-même tenté de nous épuiser psychologiquement en nous laissant poireauter pendant plus d’une heure.
Ce n’est qu’aux environs de 20h30 que j’ai été relâché avec un autre ami Lunis.
C’est pieds nus et les vêtements déchirés par les chasseurs de lumière que j’ai marché sur la route menant à Hesnawa

Remmerciements :

Je tenais à remercier mes soeurs militantes et frères militants, ma chère famille militante du MAK-Anavad. Tous ceux qui m’ont soutenu et qui ont veillé sur mon âme que j’ai sacrifié pour ma belle et rebelle Kabylie dès ma première pensée du mouvement souverainiste, cela m’a fait vraiment chaud au cœur de recevoir tous vos appels et messages, cela confirme à chaque fois l’esprit familial et l’ambiance fraternelle et la complicité qui remplissent l’esprit souverainiste du mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK).

Certes, j’ai passé une journée d’enfer, une journée de barbarie de ce pouvoir colonial arabo-islamiste, envahisseur, une journée qui s’ajoutera aux journées de tristesse des deux printemps Kabyles de 1980 et 2001. Où ces chasseurs de lumières ont assassiné plus de 128 martyrs, ces exécutants obéissants aux ordres criminels du pouvoir mafieux d’Alger ont ainsi agressé même des étudiantes.

Un prisonnier, qu’attend-il de la part de son bourreau ???

Leur répression renforce notre détermination.

Pour ma chère Kabylie, je suis prêt à sacrifier tout mon temps et toutes mes forces, mon âme est pour toi ma belle et rebelle Kabylie, la nation des braves et des immortels héros.
Je t’aime et je t’aimerai pour toujours, et fier d’être parmi tes protecteurs qui veilleront sur ton immortalité, et ta survie en pleine liberté et indépendance.

Vive les militantes et militants indépendantistes Kabyles du mouvement souverainiste, du mouvement de dignité et de vérité, le MAK
Vive le Gouvernement provisoire kabyle en exil, l’Anavad
Vive la Kabylie libre et indépendante

wbw
SIWEL 252000 AVR 18

Témoignage de Massnsen Aylimas : « Six policiers m’ont roué de coups parce que j’ai refusé de parler en arabe »

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