AT DWALA (SIWEL) — En signe d’hommage au Rebelle à l’occasion de la 27ème année de sa blessure par balles d’un gendarme sur la route de Michelet, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) a tenu aujourd’hui un meeting à At-Dwala.

 

A l’occasion de ce rendez-vous, qui a rassemblé une foule nombreuse, les différents intervenants du MAK, à l’instar du Président, Bouaziz Aït-Chebib, et du Secrétaire National aux Relations Extérieures, Hocine Azem, ont d’abord souligné la dimension de feu Lounès Matoub pour ensuite mettre l’accent sur la mission du MAK laquelle s’inscrit dans le besoin impératif de répondre aux attentes du peuple kabyle.

C’est Bouaziz Aït-Chebib qui prendra la parole le premier pour rappeler au public fort nombreux la tragédie du 9 octobre 1988 sur la route menant vers Aïn El Hammam. Le Président du MAK martèlera avec un verbe aiguisé que si le rebelle a été ciblé par des tirs d’un gendarme, c’est parce qu’il avait refusé de s’aligner avec le pouvoir, surtout de devenir son laquais: « Lounès Matoub n’était Dariassa », a clamé le premier responsable du MAK avant de déclarer que seule une enquête internationale peut faire la lumière sur son assassinat.

Bouaziz Aït-Chebib fera un parallèle entre cet événement tragique du 9 octobre 1988 et du 25 juin 1998 puisque « le défunt a demeuré inflexible sur la question des valeurs intrinsèques de la Kabylie. S’agissant de son assassinat, Bouaziz Aït-Chebib a carrément désigné l’Etat algérien comme en étant l’auteur.

Abordant ensuite la mission du MAK, l’orateur reviendra sur ses grandes lignes. Le Président du MAK saisira aussi cette opportunité pour lancer d’abord un appel au FFS et au RCD, « les deux partis politiques kabyles, à boycotter les élections sénatoriales car les textes de loi de l’Algérie les empêchent de jouir des mécanismes nécessaires pour répondre aux besoins de la Kabylie, quand bien même ils seraient sincères dans leurs démarches ».

Bouaziz Aït-Chebib lancera également un appel aux Kabyles militant au sein d’autres partis politiques à quitter ceux-ci puisque leur ligne politique est foncièrement anti kabyle. Par la même occasion, l’orateur rappellera que quel que soit le degré de servitude d’un Kabyle au profit du pouvoir, il finira toujours par se voir éjecter. Bouaziz Aït-Chebib a affirmé que les exemples de Kasdi Merbah et le Général Tewfik sont des exemples sur lesquels tout Kabyle doit méditer: « En les plaçant à la tête des services secrets, on a fait dire à ces deux hommes qu’ils étaient les véritables décideurs ; Et au moment voulu, on leur a rappelé qu’ils n’étaient rien », a clamé le Président du MAK pour déclarer ensuite que les véritables décideurs sont les Français d’un côté et les Américains de l’autre.

Ensuite Bouaziz Aït-Chebib indiquera que l’Etat algérien est obsolescent dès lors qu’il a sa tête un Abdelaziz Bouteflika complètement moribond et sous ses ordres Abdelmalek Sellal le gougah (NDLR: dadais, niais, etc.) La dernière « niaiserie » d’Abdelmalek Sellal, Bouaziz Aït-Chebib la situera dans sa déclaration d’avant le rapt suivi de l’assassinat du ressortissant français, Hervé Gourdel, où il a affirmé que le DAEICH n’existait pas en Algérie et seulement quelques jours après, il accusera ce cercle terroriste d’être derrière l’acte criminel qui a ciblé ce touriste français sur le territoire kabyle. La contradiction du Premier ministre algérien sera interprétée par l’orateur comme « un indicatif de l’implication des services de l’Etat algérien dans les actes terroristes commis sur le sol kabyle dont justement celui qui a ciblé Hervé Gourdel .

La récente sortie médiatique du Général Hocine Benhadid sera également exploitée par le MAK dans sa thèse, voire ses convictions profondes dans les actes terroristes commis en Kabylie, à savoir que ce sont les agents de l’Etat algérien qui se travestissent en islamistes pour commettre des actes terroristes au pays de la laïcité. A propos du retour de la gendarmerie en Kabylie, Bouaziz Aït-Chebib criera son aversion à ce projet car « ce sont les gendarmes qui ont été derrière les kidnappings et l’introduction des fléaux sociaux en Kabylie. Pour plus d’indications et de preuves sur « l’implication directe » des gendarmes dans les kidnappings, l’orateur avancera l’année 2005 où les opérations de ces kidnappings ont commencé ; année aussi où il y eut les premiers départ des gendarmes de Kabylie.

Par rapport à cette question portant sur la gendarmerie, le Président du MAK lancera un appel à ceux qui demandent leur retour de cesser de mener une politique contre la volonté du peuple kabyle. « Non seulement, nous ne voulons pas de gendarmes en Kabyle, nous ne voulons pas non plus de la présence des militaires dans notre pays ! », a clamé haut et fort l’orateur. A propos de la présence des éléments de l’ANP en Kabylie, Bouaziz Aït-Chebib l’interprétera comme « une occupation militaire ». Suite à quoi, le Président du MAK, après avoir signalé toutes exactions des militaires au pays kabyle, principalement les tueries ayant ciblé d’innocents citoyens, a lancé un appel à la communauté internationale pour exiger « le départ des militaires de Kabylie ».

Avant de passer la parole à Hocine Azem, Bouaziz Aït-Chebib a signalé puis dénoncé le terrorisme et l’ostracisme dont est victime la Kabylie en matière économique. C’est dans ce créneau précis, qu’il a signalé le dernier parfait exemple de la volonté du pouvoir d’étouffer économiquement et socialement la Kabylie, en l’occurrence la nuisance dirigée contre Issad Rabrab.

Pour sa part, Hocine Azem mettra l’accent d’abord sur le droit du peuple kabyle à son autodétermination puisque les textes de lois internationaux sont sans équivoque en la matière. Ensuite, le Secrétaire National aux Relations Extérieures du MAK prouvera la volonté du peuple kabyle d’accéder à son autodétermination puisque celui-ci est conscient que la politique culturelle que lui fait subir jusqu’à présent l’Etat algérien va dans le sens de sa dilution totale dans le monde arabo- musulman.

Hocine Azem désignera aussi la campagne de salafisation, dictée et financée par le wahabisme menée en Kabylie pour mieux appuyer les actions menées dans le sens de la dékabylisation du peuple kabyle par le régime d’Alger. Pour rappeler enfin la volonté du peuple de s’affranchir définitivement du régime d’Alger, l’orateur lui a lancé à celui-ci un défi d’organiser un référendum sur l’autodétermination.

Après Hocine Azem, beaucoup d’autres responsables du MAK ont pris la parole, à l’exemple de Mohand-Ouamar Hachim, Ahviv Mekdam, cadre du MAK dans la diaspora, où chacun a souligné le bien-fondé de la demande de la Kabylie de s’émanciper d’Alger.

Notons également que Boussad Becha a joué un rôle important dans l’organisation de ce rendez-vous d’Ath-Douala. Il y a lieu de relever enfin que la police en exercice à At-Dwala a interpellé dans la matinée six militants du MAK originaires d’At-Zellal qui étaient venus assister au meeting. Toutefois, les policiers n’ont pas tardé à les relâcher. L’origine de cette interpellation est la présentation comme pièce d’identité de la carte nationale d’identité kabyle par ces militants aux policiers.

Addenda : Le Président du MAK a tourné en dérision la commission d’enquête de l’APW de Tizi-Ouzou qui a eu la mission d’enquêter sur l’origine des exactions commises par la police algérienne à l’endroit des membres du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), organisateurs de la marche.

Le rapport d’enquête en question, dont nous détenons une copie, est un assemblage de fariboles puisque les témoins entendus par cette pseudo commission d’enquête n’ont aucunement joué le moindre rôle dans cet événement du 20 avril 2014. Même dans le choix des journalistes témoins, cette « commission d’enquête » a fait dans le sélectif. D’ailleurs, les résultats de cette enquête n’ont connu aucun écho….

De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine,
SIWEL 102043 OCT 15

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