Rassemblement à Marseille : les kabyles de la cité phocéenne ont répondu présents

MARSEILLE (SIWEL) — Marseille, c’est 2600 ans d’Histoire. Une histoire que les amazighs et les kabyles en particulier ont marqué de leur empreinte. En cette ville qui commerçait il y a déjà bien longtemps avec le Royaume de Couque (Koukou), le Printemps souffle malgré les réticences de ce que l’on nomme désormais les algérianistes. On peut comprendre les algérianistes « mostaraboun » au regard de la falsification de l’Histoire mais comment comprendre encore les algérianistes berbères voire kabyles ?

Marseille c’est un peu l’Algérie et les partis en présence rêvent pour ces législatives d’un mandat à 6000 euros par mois. Certains affichant délibérément leurs intentions quand d’autres pensent qu’il est mieux de les voiler. Mais contre toutes attentes… c’est la dynamique indépendantiste qui a marqué le Vieux Port. Certainement portée par les Marches victorieuses du 16 avril à Paris et celles de Kabylie en ce 20 avril qui demeure et restera un lieu de mémoire pour tous les kabyles et les berbères. Le bras levé en signe de Victoire fut l’un des meilleur moment.

Un collectif associatif spécifique à l’événement

Le collectif associatif des associations berbères des Bouches du Rhône a été spécifiquement créé pour l’événement à l’initiative de l’Association Solidarité France Kabylie. Rejointe par l’Association Franco-kabyle des Bouches du Rhônes, l’Association Monde Amazigh et l’Association Provençale Amazigh qui sont venues ajouter la dimension Amazigh et provençale. Un collectif qui n’avait qu’un seul mot d’ordre « l’Unité pour la Liberté des Peuples Amazigh » « Tadukli f Tileli ». Saluons cette initiative qui a vu l’étendard amazigh côtoyer l’Anay aqvayli dans un élan de fraternité.

Plus de 500 personnes au plus fort de l’événement

Il y a longtemps qu’une commémoration du 20 avril n’avait pas réussi à rassembler autant de monde. 500 personnes au plus fort de l’événement. En d’autres termes, l’événement à impacté directement et indirectement des milliers de personnes. Le 22 avril 2017 vient signer un point de basculement dans la dynamique associative berbère dans ce département. Ce sont des acteurs déterminés à ré-ancrer la dynamique dans sa finalité d’origine, le combat berbère et celui que l’on mène depuis toujours pour Taqvaylit. C’est en substance, ce que les 4 discours de chacune des associations sont venus réaffirmer. Le 20 avril relégué au rang de folklore à Marseille renaît de ses cendres. A la grande satisfaction des vieux loups du FFS et même du RCD de Marseille, laissant les années 80 et 90 derrière eux et qui ont désormais le regard dirigé vers une solution moins conciliante, l’Indépendance ! En 2017, 500 personnes à Marseille, c’est du même ordre que 30 000 personnes à Paris. Depuis quelques temps à Marseille c’était le désert. Mais la pluie des Printemps et des Marches du MAK-Anavad est passée par là…

Au son de l’Hymne national kabyle et supra-national berbère

L’événement a été ouvert par un chant désormais sacré, l’Hymne National Kabyle. L’Anay aqvayli s’est imposé de lui-même, porté dans la joie et la bonne humeur par le public aux côtés de l’étendard amazigh. Ensuite, il y a eu un autre temps fort, celui où l’Hymne supra-national Amazigh a été chanté pas toutes et tous dans l’unité et la fraternité. Salem CHAKER nous aurait certainement dit que la dimension kabyle est indissociable de la dimension pan-berbère. Il aurait même ajouté que sans Etat pour défendre Taqvaylit et Tamazigh point de Salut ! Et de finir, par la condition que les berbères et les kabyles en particulier doivent s’imposer en tant qu’acteurs politiques. L’ère des culturalistes touche à sa fin. Il semblerait que cette année 2017, à une année de sa retraite, doivent le combler au delà de ses espérances. Le citoyen kabyle est un animal politique déterminé à ouvrir la voie. Il ne peut hélas attendre que ses frères berbères le rejoignent. Mais il les attendra à la ligne d’arrivée pour leur apporter un peu d’eau pour étancher leur soif, un peu de nourriture pour reprendre des forces et hisser demain plus haut encore l’Amazighité au sein de Tamazgha. Non, les kabyles ne sont pas seuls, c’est juste que ces infatigables « imesdurar » marchent vite, y compris pour les Etats issus de la décolonisation.

Le Printemps de 80 et le Printemps Noir

Les quatre associations ont réaffirmé chacune à sa façon que le Folklore c’est fini. Nous retournons aux sources du Printemps. Que ce soit celui du 20 Avril 1980 ou celui de 2001 qui marquera durablement les consciences. Voilà 37 ans pour l’un et 16 ans pour l’autre mais les berbères et les kabyles en particulier ont de la mémoire. Une très bonne mémoire comme le symbole de leur Afrique natale !

SAS
SIWEL 242103 Apr 17 UTC

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