(SIWEL) — Il ne faut jamais penser que les allégations de Rachid Boudjedra sont produites à chaud en des moments de grandes agitations mais, au plus fort, elles répondent au besoin d’amoindrir la condamnation de l’appel au meurtre (par des barbouzes arabistes zélés, islamistes ou autres inféodés au pouvoir d’Alger) à l’encontre de Ferhat Mehenni d’une part et d’autre part, anticiper la critique d’un régime sénile incapable du moindre frein aux activités des criminels islamistes.

Extrait de la contribution de Djaffar Benmesbah, dont Voici, ci-après l’intégralité.

 

Il est des éloges dont se contentent autant ceux qui les font que les récipiendaires. Car souvent, l’éloge est pris comme critérium dans la stratégie de récupération quand la statique idée de corrompre est reléguée à une pauvresse option de recours. C’est de ce postulat que s’évertue à s’ébaudir aujourd’hui l’écrivain Rachid Boudjedra dans ses tentatives de semer le trouble au sein même du combat de la Kabylie pour son indépendance. Ainsi, donc, Ferhat Mehenni et son mouvement ne sont devenus "dangereux" pour le régime d’Alger que parce qu’ils bénéficient au petit bonheur la chance du soutien négocié d’une frange du RCD ! Il ne faut jamais penser que les allégations de Rachid Boudjedra sont produites à chaud en des moments de grandes agitations mais, au plus fort, elles répondent au besoin d’amoindrir la condamnation de l’appel au meurtre (par des barbouzes arabistes zélés, islamistes ou autres inféodés au pouvoir d’Alger) à l’encontre de Ferhat Mehenni d’une part et d’autre part, anticiper la critique d’un régime sénile incapable du moindre frein aux activités des criminels islamistes.

Sur le plateau de El Chourouk, sa TV chérie, face à l’aberrant islamiste Aboudjerra Soltani, il renie toute honte bue ses amours d’antan pour l’ex Union Soviétique avec un délire enivrant d’une cruelle admiration vouée au régime turc de l’islamiste et fascisant Recep Tayyip Erdoğan . Il ira loin dans le même plateau avec sa ténébreuse incohérence de militant baathiste aux odeurs faussement marxistes léninistes en déclarant que "la démocratie est un piège de l’occident". Il n’est pas de propos plus réfléchis que ceux émanant de Rachid Boudjedra qui se dévoile bigrement répugnant dans sa coquille "d’escargot entêté", alors crier à la menace d’un opposant et à la fois quémander le secours d’un autre est un jeu fébrile dont il est passé maître.

Intermittent dans le domaine des luttes et permanent dans les antichambres des puissants, Rachid Boudjedra n’est pas à sa première dérive. En 1977 alors qu’il était, sous Boumediene, haut cadre au ministère de la culture et de l’information – nid attitré des services spéciaux – écrivain revenant de son exil au Maroc –rien que cela- collaborateur dans la revue Révolution Africaine avec la charge de censeur en chef, Rachid Boudjedra usait du même postulat pour séparer sinon soulever l’un contre l’autre Omar Brixi et Nourdine Zenine, deux têtes pensantes de l’ancien Pags, parti dont il était pourtant membre. Son devoir, rapprocher les militants actifs du Pags de la gauche du FLN. Effet néanmoins méconnu dont il pourrait répondre avec conscience si toutefois il en possède une : comment Hadj Bakhtaoui, disciple de Boussouf au Malg était arrivé au sommet du Pags jusqu’à en devenir l’idéologue principal ?

Envieux et médisant, Boudjedra déclarait en 2010, après avoir appris la publication prochaine du livre de Said Sadi "Amirouche, deux vies, un combat" que le colonel Amirouche avait commis des massacres contre les populations et que l’ordre d’assassiner Abane Ramdane était venu de Krim Belkacem !!! Il s’était d’ailleurs lancé dans la rédaction urgentiste d’un roman pré-commandé "Les figuiers de barbaries" – le titre n’est pas innocent, évidement – dans lequel Boussouf l’exécuteur des grandes figures de la guerre de libération apparaît comme un second couteau.

Rachid Boudjedra se nourrit de sa haine viscérale contre tous ceux qui se refusent d’être autre chose que des arabes et croyant au principe ingrat de corrompre par l’éloge, il tentât l’épreuve avec Kateb Yacine "Nedjma est le fondement de la littérature arabe" avait-il dit et ce à quoi, outragé, le défenseur de la culture amazighe répondit "comme je me suis insurgé contre l’Algérie Française, je m’insurge contre l’Algérie arabo-islamique, on ligote un peuple par une langue et une religion, je ne suis ni arabe ni musulman" . Boudjerdra crut bon par la suite de qualifier Kateb Yacine qu’il savait malade de profondément réactionnaire…

Djaffar Benmesbah.

SIWEL 0423034 JUIN 15

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