PARIS (SIWEL) — Au cours du rassemblement qui a eu lieu sur le parvis des droits de l’Homme, à Paris, le 23 Septembre, les interventions ont porté sur le harcèlement de la police algérienne contre les militants du MAK, l’emprisonnement de militants politiques mozabites et l’emprisonnement de Slimane Bouhafs pour « délit de chrétienté ». Nous revenons ici en résumé sur quelques passages marquants.

 

Lmulud At Ɛazdin : « Nous avons signé 4 victoires majeures contre le pouvoir algérien en 2016 »

Le jeune cadre du MAK a introduit les interventions en revenant sur les événements majeurs qui ont marqué l’année 2016 et où le MAK a signé à chaque fois une victoire : la réussite du 3e congrès du MAK, les marches du 20 Avril, la journée de la Nation kabyle et la restructuration (en cours) du Mouvement. Ila terminé son propos en disant que ces victoires doivent donner la foi et l’énergie nécessaire pour aller décrocher la victoire finale : l’indépendance de la Kabylie.

Ahmed Haddag s’adresse aux militants en Kabylie : « Vous n’êtes pas seuls face au pouvoir »

Le moment le plus marquant du passage du président du MAK-Anavad France est sans doute lorsque, avec émotion et beaucoup de cœur, il s’est adressé aux militants souverainistes qui sont en Kabylie pour les rassurer et les assurer qu’ils ne sont pas seuls face au pouvoir algérien et sa police. Il a notamment expliqué que la diaspora kabyle a toujours été présente, l’est encore aujourd’hui et le sera encore plus à l’avenir.

Yella Houha : « Plus ils vous arrêtent, plus ils vous affirment et plus vous existez »

Yella Chawi, le fondateur du mouvement autonomiste Chawi et qui est un grand ami de la Kabylie, a exprimé son soutien aux détenus mozabites et Slimane Bouhafs, avant de s’adresser aux militants : « Il ne se passe rien en dehors de la Kabylie. En arrêtant des militants, l’Algérie prouve qu’elle a peur de la Kabylie… Parce que vous êtes des lions en fait. Et les lions n’ont jamais peur des hyènes. »

Mohammed Debouz : « Plus de 135 mozabites sont emprisonnés sans jugement depuis 15 mois »

Le représentant Mozabite de l’Organisation de défense des droits des At Mzab, Izmulen, est revenu sur les évènements du Mzab qui continuent. Il a notamment informé l’assistance qu’un nouveau meurtre a eu lieu récemment au Mzab : « Aujourd’hui, un autre mozabite a été assassiné. Il a été victime d’une agression par des inconnus le mardi passé, le 18 octobre. Nous tenons le pouvoir algérien comme responsable de ce crime. Le pouvoir fait tout pour qu’il y ait plus de violent ce dans le Mzab pour justifier sa répression ».
Le représentant du peuple mozabite a également apporté son soutien aux militants du MAK harcelés et à Slimane Bouhafs.

Nora Cheddad : « Nous (les kabyles NDLR) sommes un rempart à l’arabo-islamisme ! »

Nora Cheddad, franco-kabyle et styliste reconnue, na pas caché sa colère : « Nous sommes français, nous payons des impôts et nous votons. Nous demandons à la France, qui est notre pays aussi, d’arrêter de soutenir ce pouvoir assassin (Algérien, NDLR)… L’identité est un droit, nous n’avons pas à demander éternellement à être reconnus en tant que kabyles ! Nous sommes quand même un rempart contre l’arabo-islamisme ! »

Khaled Khmira : « Tamazight en Tunisie est en voie de disparition »

Khaled Khmira, un amazigh de Tunisie, a d’abord expliqué qu’en Tunisie les amazighs ne sont que quelques milliers avant de s’adresser à eux directement : « Il y a l’exemple, il y a le MAK, qui a cru à l’idée de la liberté de la Kabylie et ils vont arriver un jour à avoir l’indépendance de la Kabylie ». Khaled Khmira a apporté son soutien au peuple Mozabite.

Ferhat Mehenni : « Aucun militant ne sera abandonné ! »

Le président de l’Anavad est longuement revenu sur les arrestations des militants du MAK : « Qu’ont-ils fait ? Qui ont-ils volé ? Qui ont-ils tué ? … Les militants de taqvaylit sont des militants de la dignité, de la bravoure, de tirrugza, de tafetazit, de liberté ! … Le fait que nos militants soient convoqués par la police algérienne légitime le droità l’autodétermination du peuple kabyle. Ces convocations sont le sceau officiel de la légitimité du droit du peuple kabyle à être indépendant ! ». En sa qualité de Président de l’Anavad, Ferhat Mehenni a tenu à rassurer les militants : « Nos militants doivent savoir que je n’accepterai jamais qu’ils soient mis en prison, je ne les abandonnerai jamais ! Aucun militant ne sera abandonné ».

Sur l’affaire Achour Arrouche, qui est actuellement en grève de la faim, Ferhat Mehenni a demandé « solennellement au maire d’Ifigha de réintégrer Achour Arrouche dans ses fonctions » après avoir invité le militant de la cause kabyle, Achour Arrouche, d’arrêter la grève de la faim : « Nous voulons des militants vivants et non des militants morts ! »

Concernant Slimane Bouhafs, le Président de l’Anavad a rappelé que ce militant de Bouandas a le droit d’être chrétien et d’avoir le regard qu’il veut sur les autres religions avant de préciser : « En tant que Président de l’Anavad, je n’ai pas à prendre position en faveur d’une religion contre une autre. Il faut savoir que la Kabylie n’a jamais eu de problème de religion ! La Kabylie a toujours été tolérante et laïque et le demeurera ! ». Mass Ferhat Mehenni a exigé la libération immédiate de Slimane Bouhafs ainsi que son dédommagement pour les semaines qu’il a passé en prison.

Sur la tragédie du Mzab, le président de l’Anavad estime que le pouvoir algérien réprime les mozabites parce qu’il con sidère qu’ils ne sont pas assez nombreux : « C’est du racisme pur et dur et exécrable, honni par la conscience humaine qui s’exerce contre le peuple Mzab ! La Kabylie lui apporte sa solidarité. »

Le président de l’Anavad est également revenu sur l’actualité et sur les législatives algériennes : « C’est une honte que ça se passe un 20 Avril ! C’est la confiscation de la mémoire et du combat de la Kabylie qu’on veut opérer. C’est pour cela que j’appelle toute la Kabylie à boycotter cette honte électorale ». Mas Ferhat Mehenni s’est ensuite adressé à ceux qui « se pressent à faire des listes électorales à y renoncer. Il y va de leur honneur et de leur dignité ! »

Ferhat Mehheni s’est ensuite adressé longuement à la France pour qu’elle se rende compte qu’elle a eu tort de coloniser la Kabylie avant de marteler : « Il est temps de corriger cette erreur monumentale de l’histoire »

nbb
SIWEL 242325 OCT 16

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