PARIS (SIWEL) — L’ex-président tunisien attendait du matériel de sécurité en provenance de France.

 

Quatre tonnes de grenades lacrymogènes pour Ben Ali bloquées à Roissy
Un avion-cargo chargé de matériel de maintien de l’ordre à destination de la Tunisie a été bloqué vendredi 14 janvier par les douanes françaises, avant son décollage de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle (Paris).

Sur les clichés ci-dessous (extraits d’une vidéo publiée par Rue89.com), on peut voir des lots de treize colis. Il ne s’agit que d’une partie de la livraison adressée au ministère tunisien de l’Intérieur et du Développement local.

Quatre tonnes de grenades lacrymogènes pour Ben Ali bloquées à Roissy
Il s’agissait d’une commande du gouvernement de Ben Ali auprès d’une filiale du groupe Marck, la société Sofexi, un bureau d’achats d’équipements et de services pour les administrations et forces de sécurité. En l’occurrence, des tenues, des protections et des grenades lacrymogènes, soufflantes ou éclairantes, mais pas de matériels militaires.

Le ministère français de la Défense explique que s’agissant de matériel non militaire, ce n’est pas à lui de donner l’autorisation : « Ce type de matériel fait l’objet d’un consensus interministériel et c’est aux douanes, donc à l’Intérieur [sic], de trancher. »

Au ministère de l’Intérieur, on répond « Élysée » et à l’Élysée, on est renvoyé au ministère des Affaires étrangères. Pour l’instant, il n’y a aucune réaction officielle.

Quatre tonnes de grenades lacrymogènes pour Ben Ali bloquées à Roissy
L’avion devait partir vendredi en fin de matinée et les douaniers se sont soudain montrés très pointilleux, ce qui a conduit le patron du groupe à se rendre sur place. Il a alors reçu un appel d’une haute autorité de l’Élysée, lui signifiant que cette livraison était hors de question. Dans les heures qui ont suivi, le président Ben Ali a quitté la Tunisie.

Quatre tonnes de grenades lacrymogènes pour Ben Ali bloquées à Roissy
La grenade lacrymogène MP7 est dotée du gaz lacrymogène le plus employé par les forces de sécurité dans le maintien de l’ordre et la dispersion des émeutes, et dont l’agent irritant est le CS (du nom de Corson et Stoughton, les chimistes ayant synthétisé la molécule 2-chlorobenzylidène malonitrile).

Ses effets sur le corps sont multiples et sont accentués par temps chaud et humide, on peut citer notamment l’irritation des voies lacrymales et des yeux, des spasmes, des douleurs thoraciques, vomissements, nécrose des tissus des voies respiratoires et de l’appareil digestif; l’effet le plus fréquent reste les brûlures pouvant aller jusqu’au second degré.

Moncef, un jeune tunisien dont la joie transparait dans le regard a prononcé cette phrase : « Il voulait faire pleurer son peuple, et maintenant, il ne lui reste que ses propres yeux pour pleurer ».

wbw
SIWEL 191049 JAN 11

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