Aucun pseudo-dédommagement de nature coloniale ne saura réparer ce massacre écologique

CHRONIQUE (SIWEL) — En Kabylie, entre le 1er et le 15 juillet, plusieurs personnes décédées brûlées, des dizaines de milliers d’arbres fruitiers brûlés dont la majorité sont des oliviers. Du bétail, du foin, du blé, des ruches, des animaux domestiques, des habitations, des milliers d’hectares de forêts détruits par les flammes.

Est-ce Oradour-sur-Glane, ce village détruit et brûlé par l’armée Nazie Hitlérienne le 10 juin 1944 ? Oui,par l’ampleur des dégâts, et non, car c’est en Kabylie. Et ce désastre a été provoqué par les autorités algériennes, de façon sans doute plus subtile mais les faits sont là.

Les chiffres donnés ici par la wazir de l’intérieur du clan colonial d’Oujda sont en deçà de la réalité. Ces chiffres même s’ils sont minorés restent importants. Il y a plusieurs morts directs, des dizaines de blessés et certainement plusieurs dizaine de morts, des asthmatiques et des personnes souffrants d’insuffisance respiratoire, suite aux conséquences de ces incendies. Sans parler du désastre écologique provoqué.

Les incidences économiques sont immenses. Des oliviers centenaires ont été brûlées, des oliviers de l’espèce « Aharun » connus pour être très productifs et en voie de disparition ont disparu sous les flammes. L’arboriculture fruitière aussi ravagée par les flammes sans parler de la flore et de la faune sauvage.

Maintenant qu’allons nous faire ? Allons-nous attendre que ce clan colonial qui a brûlé la Kabylie recommence encore l’année prochaine ?

Dénoncé et critiqué de par le monde pour sa politique de la terre brûlée envers, même, les algériens à qui il s’impose par la force, la ruse et la violence, ce pouvoir colonial, envoie un de ses wazirs 17 jours après le début des incendies pour tenter duper la Kabylie et de passer un message sournois.

Dans une opération machiavélique digne des pires perfidies et lâchetés de l’histoire, ce wazir qui représente le pouvoir colonial promet des indemnisations à la Kabylie : « Manger avec le loup et pleurer avec le berger » dit le dicton. Après avoir donné l’enfer, ils viennent donner un semblant de bonté bien calculée.

Ce qu’il faut comprendre dans cette approche machiavélique, c’est qu’ils estiment être les plus forts et qu’ils peuvent détruire la Kabylie comme et quand bon leur semble. En somme la politique du Bâton et de la carotte.

Les dès sont jetés et les cartes sont on ne peut plus claires. La soumission ou l’enfer et le déluge.

Allons nous vivre ainsi avec l’épée du pouvoir colonial au dessus de nos têtes ?

Les Kabyles peuvent-ils continuer ainsi à voir leurs efforts de travail colossaux disparaître en quelques heures et quelques jours ?

Les Kabyles vont-ils accepter des dédommagements qui ne viendront peut-être jamais et pire qui ne remplaceront pas avant de longues années les fruits de ce travail ?

Comment peut-on remplacer par la plantation d’un jeune olivier, qui ne commencera à produire que dans 15 ans minimum, un olivier centenaire qui peut produire entre 1,5 et 3 quintaux d’olives ?

Avec ces feux répétés, c’est l’appauvrissement économique et même culturel et sociétal de la Kabylie qui est visé. Le désert nous guette. Aucun pseudo-dédommagement de nature coloniale ne saura le freiner.

S’attaquer à la végétation de la Kabylie et particulièrement à l’olivier revient à porter atteinte à l’âme Kabyle. Oui c’est notre ÂME qui est visée.

Oui qu’allons nous faire maintenant ?

Cassier de Farnèse
SIWEL 182034 Jul 17 UTC

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