Le président Ferhat Mehenni à l’ONU : « L’Algérie coloniale crée des apatrides Kabyles »

GENEVE, SUISSE (SIWEL) — A la tête de la délégation kabyle, le Président du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad) et du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabyylie (MAK), Mass Ferhat Mehenni, est intervenu jeudi après-midi au Palais des Nations dans la cadre du 11ème Forum des Minorités qui se déroule du 29 au 30 novembres 2018 au siège de l’ONU à Genève.

Ce vendredi, ce sera au tour du Premier ministre du Gouvernement provisoire kabyle en exil, Mass Zidane Lafdal de s’exprimer pour plaider la cause de la Kabylie et la lutte pacifique du peuple kabyle pour son autodétermination.

L’intervention du président Ferhat Mehenni est à écouter et à voir directement sur la WebTV des Nations Unies, entre 00:36:40 et 00:38:40 :

Ci-dessous la retranscription de l’intervention du président Ferhat Mehenni :

Honorable assistance,

Je me limiterai au thème retenu par cette session de l’ONU sur les questions des minorités, l’apatridie même si les violations des droits de l’homme et les dérives multiples auxquelles sont soumis les kabyles par l’Algérie m’auraient mieux permis d’exposer l’ampleur du drame kabyle.
Donc l’apatridie, est ce à quoi sont exposés les kabyles à travers le monde où ils résident.

Les consulats et ambassades de l’Algérie, depuis 2015, refusent de renouveler des passeports aux Kabyles partisans de l’autodétermination de la Kabylie. Ce refus de délivrance de passeport met de facto ceux qu’il frappe en situation d’apatrides, puisque, le passeport est un document indispensable pour leur libre circulation et le renouvellement de leurs papiers de résidence dans le monde.

Nous demandons aux pays où des cas Kabyles nous sont signalés (France, Pays de l’Union Européenne, USA, Canada, Afrique du Sud) d’avoir une bienveillante compréhension à leur égard, et de leur renouveler leurs papiers de résidence sans présentation de passeport.

Ces partisans de la liberté sont aussi en train d’être exposés à l’apatridie interne en Algérie. Le refus de leur inscription à l’université, leur exclusion des études, leur licenciement de leur travail et la fermeture de leurs locaux de commerce ou de travail est une forme d’apatridie qu’impose l’Algérie à ces défenseurs de la Kabylie et de la dignité humaine.

Ferhat Mehenni
Président du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad) et du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK)
Forum de l’ONU sur les Minorités
Genève, le 29 Novembre 2018

SIWEL 300700 NOV 18