(SIWEL) — « Nous devons insister sur le fait que cette question (NDLR: kurde) affecte directement et de façon très défavorable la question palestinienne, puisqu’un Etat kurde servirait de poignard empoisonné planté dans le corps Arabe et qu’il encouragerait aussi d’autres velléités, aspirations et mesures de séparation, pas seulement en Syrie, mais aussi dans beaucoup d’autres pays arabes ».

 

Le 26 août dernier, un site palestinien reprenant les positions officielles de l’autorité palestinienne a rendu compte d’une rencontre entre diverses parties " opposées" à Bachar Al Assad et au cours de laquelle des représentants de l’autorité palestinienne ont eu l’occasion d’écouter un responsable kurde, Saleh Mohamed Muslim, le président du Parti de l’Union Démocratique kurde (PYD), en l’occurrence.

Ainsi, le Dr Saeb Erekat, secrétaire du Comité exécutif de l’OLP, a donné son avis sur la volonté des kurdes à créer un Etat et dit ceci en substance : « Nous devons insister sur le fait que cette question (NDLR: kurde) affecte directement et de façon très défavorable la question palestinienne, puisqu’un Etat kurde servirait de poignard empoisonné planté dans le corps Arabe et qu’il encouragerait aussi d’autres velléités, aspirations et mesures de séparation, pas seulement en Syrie, mais aussi dans beaucoup d’autres pays arabes ». En d’autres termes, l’Autorité palestinienne refuse aux autres peuples ce qu’elle réclame pour le peuple palestinien.

Par ailleurs, le représentant de l’Autorité Palestinienne à cette rencontre rajoute qu’il est «important de ne pas négliger le séparatisme des Kurdes et leur relation à Israël» car «les relations secrètes et publiques entre les Kurdes et Israël, signifie une coalition israélo-kurde pour affaiblir la position arabe». Le site palestiniens ajoute que le président du Parti de l’union démocratique (PYD), le kurde Saleh Muslim, a «mis l’accent sur l’autogestion des zones kurdes » ; une autogestion dans laquelle l’autorité palestinienne voit «l’introduction du séparatisme»…

En effet, soulignant «la modeste expérience politique dans le choix de la terminologie» du président du PYD, autrement dit ce dernier manie mal les principes élémentaires de la Taqia, il rajoute :«Bien que ce fonctionnaire kurde ait souligné son opposition à l’approche de Barzani (NDLR : président du Kurdistan irakien) qui tend à l’indépendance, en même il parle de l’autogestion kurde, de conseil législatif, de tribunaux, de police, et des unités de protection du peuple (NDLR : YPG/YPJ), en plus du parti (PYD) qui est la branche syrienne du PKK et qui appelle au droit à l’autodétermination pour les Kurdes et la création d’un Etat kurde »…. D’où son insistance sur le fait qu’«…un Etat kurde servirait de poignard empoisonné planté dans le corps Arabe »… ou plus précisément dans celui de l’impérialisme arabo-islamique CQFD !

En s’opposant ainsi à l’existence légitime et officielle des kurdes à travers la création de leur propre Etat, l’autorité palestinienne confirme que les instances arabo-islamiques (et assimilés), quelles qu’elles soient, ne conçoivent la justice et la liberté qu’à condition d’en priver les peuples « non arabes » dont les territoires sont illégalement occupés par leurs "frères arabes" …

Pour l’autorité palestinienne, le droit des peuples à l’autodétermination n’est valable que pour les palestiniens (et éventuellement pour la république arabe sahraoui), mais certainement pas pour les peuples colonisés par leur compatriotes arabo-islamiques, ou assimilés … A méditer !

Source Elkashif.net

zp,
SIWEL 101656 SEP 15

Laisser un commentaire