Pour le magazine Marianne, le MAK-Anavad et son président sont « la bête noire d’Alger »

MÉDIAS (SIWEL) — Il est des articles sur la réalité politique algérienne que l’on regrette qu’ils ne soient pas à la portée des algériens eux-mêmes, ils pourraient ainsi peser la peine qu’ils causent aux observateurs étrangers. Celui de Martine Gozlan en est un.

Dans l’hebdomadaire Marianne  du 28 avril, elle fait de la réalité de l’État algérien une peinture sombre et juste mais quelque peu concise, vu la gravité du sujet. Rédactrice en chef du magazine Marianne, grand reporter aux pays d’Islam et auteure de plusieurs livres sur la menace Islamiste, elle consacre cette fois-ci un regard sur les législatives qui se préparent en Algérie sur fond d’intrigues et quiproquos.

L’article qui se passe de toute  gentillesse pour les pantins en course que le pouvoir algérien agite –visages effacés pour certaines candidates-  pour remplacer, renouveler ou recycler les 462 députés annonce en filigrane  que le véritable enjeu de ce scrutin est la succession de Bouteflika.  Trois noms y sont cités comme potentiels candidats : Abdelmalek Sellal, Ahmed Ouyahia et Djamel Ould Labbes.

La journaliste pose la question de savoir si les algériens se déplaceront aux urnes tout en gratifiant son article d’une réponse claire par un constat limite alarmiste mais non exagéré. Elle passe en revue les frustrations, le mépris de la citoyenneté, les faux pas, les passe-droits, la dilapidation de la manne pétrolière, la mauvaise gestion des gouvernements qui se sont succédés et qui à chaque fois renvoient la facture à leur propre peuple et aussi l’impotence d’un président qui n’a d’yeux que pour sa grande mosquée de fabrication chinoise. L’article insiste sur la situation catastrophique des droits de l’homme et de la liberté de la presse en citant le journaliste Mohamed Tamalt, condamné à 2 ans de prison pour une satire anti-Bouteflika et qui a trouvé la mort dans sa cellule dans des conditions suspectes.

Les médias lourds  s’acharnent à vendre l’espoir. L’important pour le régime algérien,  agir pour atteindre un taux de participation honorable qui pourrait le légitimer encore pour 5 ans.  Drapeaux, banderoles et fanions garnissent les établissements publics a propagande du régime arrive dans les foyers par effraction à l’heure des grandes écoutes ;  les historiens du régime, par des subterfuges et artifices de styles, fraudent l’histoire d’épisodes burlesques et de chapitres grotesques dans lesquels prennent bonne place la langue arabe et la religion.  Par intermittence, la télévision s’offre aux chanteurs et chanteuses de toutes les occasions dont les comptines en tambours et trompettes,  s’inspirent des communiqués du gouvernement. Alors que les familles vivent du minimum nécessaire à la survie, la première urgence du régime  algérien est de réussir son plan quant aux législatives et le mérite de l’article de Martine Gozlan est d’annoncer la véritable raison : le MAK. Ni le terrorisme, ni les partis d’oppositions, ni l’opinion internationale n’inquiètent Alger, « le MAK avec Ferhat Mehenni est la bête noire ».

Apres un rappel  du combat culturel puis de « l’insurrection de la jeunesse kabyle », la journaliste  arrive au  président du MAK-Anavad,  Ferhat Mehenni, qu’elle présente comme un identitariste convaincu qu’elle nomme sans ironie « le prophète » du MAK. Le dos tourné aux législatives algériennes qui ne l’intéressent pas,  il appelle ses sympathisants, les français d’origine kabyle, à peser sur les deux finalistes de la présidentielle française pour faire connaitre le droit à l’autodétermination de la Kabylie.

DBE
SIWEL 012030 May 17 UTC

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