PEINE CAPITALE POUR LES ASSASSINS DE L’ALPINISTE HERVÉ GOURDEL

ALGER (SIWEL) — Le 18 février dernier à Alger, le verdict du procès de l’alpiniste français Hervé Gourdel, assassiné par décapitation par un groupe terroriste algérien en 2014 lors d’une randonnée en Kabylie, a été rendu.

Le juge d’instruction, à l’issue du procès en première instance à la chambre criminelle de Dar El Beida, a condamné l’accusé principal, en l’occurrence Abdelmalek Hamzaoui, et les sept autres présumés assassins, qui sont en fuite, à la peine capitale. Les sept accompagnateurs accusés de non-dénonciation de crime ont été acquittés.

Abdelmalek Hamzaoui, âgé de 36 ans, sur un fauteuil roulant, demande à la juge le report du procès sous prétexte qu’il était souffrant, comme c’était le cas en janvier dernier, mais la juge était cette fois-ci inflexible, elle maintient le procès en lui disant que ses souffrances l’accompagneront pendant toute sa vie.

L’accusé avait nié toutes les accusations portées contre lui, consistant en homicide volontaire avec préméditation, constitution d’une organisation terroriste, kidnapping et torture.

Après avoir parlé de sa situation familiale très difficile, de son abandon de l’école au primaire et de la perte de l’usage de son bras gauche, provoqué par son cousin terroriste, l’accusé évoque les conditions qui l’ont poussé à rejoindre en 2008, à l’âge de 23 ans, le groupe terroriste Ansaria, affilié au GSPC puis à Al-Qaida.

Il a affirmé qu’il avait passé des années au maquis enfermé à l’infirmerie. « Je n’avais pas des idées jihadistes, je ne partageais pas les convictions des terroristes. Je suis resté au djebel forcé, sans jouer le moindre rôle ou assumer une responsabilité. Je n’ai jamais porté les armes » prétend-il.
À ses déclarations, la juge réplique, avec un air incrédule, en disant : « Vous voulez nous faire croire que pendant six ans, les terroristes vous ont nourri et soigné sans profiter de votre présence parmi eux ? ».
La juge continue en lui disant qu’il a été identifié sur des images vidéo, montrant la décapitation d’Hervé Gourdel, grâce à son bras paralysé.

Pour rappel, Abdelmalek Hamzaoui a été grièvement blessé à la hanche lors d’un ratissage des forces de l’ANP.
La gravité de son état de santé l’a contraint à se rendre aux services de sécurité. C’est lui qui indiquera, en janvier 2015, l’endroit où était enseveli le corps d’Hervé Gourdel.

Les quatre témoins, les accompagnateurs kabyles qui étaient sur les lieux du kidnapping, en l’occurrence Karim Oukara, Hamza Boukamoum, Oussama Bouhendi et Kamel Saâdi, ont, sans ambigüité, désigné Hamzaoui Abdelmalek comme l’un des terroristes qui les ont attaqués ce jour-là et ont enlevé leur hôte.
Après l’avoir clairement identifié, ils ont dit : « Il était avec eux. Il portait une tenue afghane et une arme ».

Hamza Boukamoum, l’un des guides qui ont accompagné Gourdel, a témoigné en disant : « Nous avons essayé de les arrêter, mais ils nous ont repoussé en disant : “Vous vous en fichez, ce n’est pas un musulman”. Françoise Grand Claude, compagne d’Hervé Gourdel, a déclaré jeudi en fin de journée : “Maintenant, je peux faire mon deuil”.

Le président du Gouvernement provisoire kabyle en exil (Anavad), M. Ferhat Mehenni, a tenu, dans l’une de ses déclarations à dire que l’affaire de l’assassinat de Gourdel a été préparée dans les officines du pouvoir colonial algérien dans le but de salir l’image de la Kabylie aux yeux du monde en voulant vainement lui faire croire qu’il s’agit d’une région islamiste, par conséquent elle ne doit pas être soutenue dans le recouvrement de son indépendance.

Youva Amazigh/wbw
SIWEL 211130 FEV 21