NEW YORK (SIWEL) — Le président de l’Autorité palestinienne prononcera ce vendredi un discours devant l’Assemblée générale, après avoir remis au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à 11h35, heure de New York, la demande d’adhésion de la Palestine à l’Organisation des Nations Unies.

 

Palestine : 194ème membre de l'ONU ?
Les négociations directes entre Israëliens et Palestiniens sont gelées depuis un an, les Palestiniens exigeant en particulier des Israéliens l’arrêt de la colonisation, ce qu’Israël refuse. Lassé par cette impasse, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé qu’il présenterait le 23 septembre, lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’ONU, la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine aux Nations unies pour qu’elle soit soumise au Conseil de sécurité. "C’est notre droit légitime de demander l’adhésion à part entière de l’Etat de Palestine à l’ONU", a-t-il affirmé, voulant ainsi "mettre fin à une injustice historique en accédant à l’indépendance comme tous les autres peuples de la Terre, dans un Etat palestinien sur les lignes du 4 juin 1967".

Les Palestiniens ont fait l’objet, ces derniers jours, de pressions pour retirer leur demande d’adhésion, Israël et les États-Unis jugeant que la marche vers l’indépendance de la Palestine ne passe pas par un vote aux Nations unies. Le président américain, Barack Obama, a notamment tenté d’en dissuader Mahmoud Abbas lors d’une rencontre en privé.

L’Union européenne s’agite fébrilement pour faire valoir ses idées, des idées qui semblent condamnées à l’échec, tandis que les Etats-Unis affichent leur calme, ayant depuis longtemps décidé qu’ils sortiront le carton rouge.

A la direction palestinienne se pose le choix de passer par le Conseil de sécurité ou par l’Assemblée générale pour présenter sa demande d’adhésion aux Nations unies le 23 septembre. Une demande de reconnaissance déposée au Conseil de sécurité n’a aucune chance d’aboutir, les Etats-Unis ayant déjà fermement déclaré qu’ils y opposeraient leur veto.

A défaut d’une décision positive au Conseil de sécurité, les Palestiniens peuvent s’adresser à l’Assemblée générale (AG) pour élever leur statut actuel d’"entité avec statut d’observateur" à celui d’"Etat observateur". A l’AG, les Palestiniens peuvent compter sur une confortable majorité en faveur de leur cause, entre 120 et 150 Etats, représentant plus de 80 % de la population mondiale, sur les 193 que comptent les Nations unies.

La proposition faite par le président français, Nicolas Sarkozy d’un statut d’"Etat observateur" n’a pas d’incidence sur les frontières, qui ne pourront être arrêtées que par un accord entre Israéliens et Palestiniens.

Avec le statut d’"Etat observateur", on ne parlerait plus des Palestiniens ni de l’Autorité palestinienne, mais bien de la Palestine tout court, ce qui permet l’adhésion à part entière à toutes les instances des Nations unies, comme l’Unesco et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), où les Palestiniens ne siègent aujourd’hui qu’en tant qu’observateurs, et octroie la possibilité de se pourvoir devant la Cour pénale internationale (CPI). Ce statut peut aussi inciter les Etats ayant voté la résolution de l’AG à établir des relations diplomatiques bilatérales, à signer des traités bilatéraux et à ouvrir des ambassades en Palestine.

wbw
SIWEL 230700 SEP 11

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