AT MLIKECH (SIWEL) —  » Il reste encore des individus qui se réclament de la démocratie algérienne et qui fondent l’espoir d’une refondation de l’Algérie, encore une fois, sur le dos de la Kabylie. Ils espèrent une seconde république mais ils peinent à trouver des partisans, à plus forte raison des militants. Leurs espoirs, ils les fondent sur la militance kabyle et ne cessent de se lamenter sur l’indifférence générale, en dehors de la Kabylie. La preuve la plus tangible d’une conscience politique quasi exclusivement kabyle est que la seule opposition notoire à «la mascarade électorale» de Bouteflika s’est passée en Kabylie et uniquement en Kabylie. « 

 

Les titres de la presse algérienne n’ont pas eu d’autres choix que de « rendre à César ce qui appartient à César », même si certains ont eu beaucoup de difficultés à le faire. L’omerta sur le mouvement kabyle qui dérange décidément beaucoup de monde a volé en éclat le 27 avril 2014.

Les rédactions algériennes, du moins celles qui tiennent à un semblant de crédibilité n’ont pas eu d’autre choix que de parler des milliers de marcheurs ayant répondu à l’appel du MAK. Ce fut le cas notamment de TSA et d’El Watan. « Liberté » quant à lui est resté très en deçà de la réalité et a, visiblement, plus de mal que les autres à renoncer à la politique de l’autruche vis-à-vis du MAK.

Bon gré, mal grés, la plupart des titres algériens ont été contraints de mentionner l’autodétermination de la Kabylie comme principal slogan de la marche. A peine une semaine avant, ces mêmes rédactions s’étaient toutes données le mot pour attribuer les marches du 20 avril à un groupe d’anciens animateurs du mouvement culturel berbère ( MCB) dont on n’entend plus parler depuis bien longtemps en Kabylie. L’objectif était d’étouffer coute que coute cet élan populaire qui porte les kabyles, et surtout les jeunes, vers le MAK que préside admirablement, Bouaziz Ait-Chebib en Kabylie.

Rien de bien étonnant à tout cela. Globalement, la presse algérienne obéit à des intérêts répondant à des clans qui décident ou non de la visibilité des choses quand bien même celles-ci s’imposerait d’elle-même au plus distrait des citoyens, à plus forte raison au citoyen kabyle qui est au cœur même de l’action. C’est que le citoyen kabyle, de par son engagement, est prisé par toutes les tendances politiques, en particulier les tendances kabylo-algérianistes qui cherchent à tout prix à impliquer la Kabylie dans un nouveau round pour « sauver l’Algérie ».

Le problème qui se pose à ces formations politiques kabylo-algérianistes, c’est qu’ils cherchent à sauver l’Algérie de la léthargie de l’écrasante majorité qui la compose et, qui plus est, avec le seul engagement du peuple kabyle. Or, le MAK, qui attire irrésistiblement ce peuple kabyle vers lui ,les dérange considérablement puisqu’il oriente sa lutte vers une vision exclusivement kabyle visant à se délester du fardeau algérien et de son impossible démocratisation.

Aussi, beaucoup d’énergie négative a été mise en œuvre pour contrecarrer l’avancée fulgurante du MAK mais c’est peine perdue. Le MAK continue son ascension et il l’a magistralement prouvé ce 27 avril. A travers les « anciens » du MCB, des forces occultes ont bien tenté de récolter le fruit du labeur du MAK mais la contradiction est venue de la rue kabyle qui a porté haut et fort les revendications qui caractérisent singulièrement le MAK dans le paysage politique kabyle que ce mouvement domine désormais de manière nettement visible.

Mais pour revenir à la presse algérienne, moi qui étais jusqu’ici un lecteur assidu du Matin Dz, quelle n’a pas été ma surprise de constater que ce journal n’a pas soufflé mot de la formidable marche du 27 avril à Tizi-Ouzou. Le Matin.Dz a relayé le soutien des Aurès à la Kabylie, une manifestation en soutien de celle du MAK à Tizi-Ouzou et qui se déroulait le même jour mais a totalement ignoré celle du MAK. Cela indique clairement que la marche du 27 est volontairement évacuée des colonnes du Matin.dz en raison de ses initiateurs. Visiblement, le Matin. Dz qui s’est pris d’un engouement fiévreux pour le mouvement Barakat qui n’a jamais réussi à mobiliser plus de 100 manifestants ignore l’expression publique de milliers de manifestants…Voilà de quoi laisser pantois car mentir par omission n’est pas très éloigné de mentir au nom de Dieu…

Il reste encore des individus qui se réclament de la démocratie algérienne et qui fondent l’espoir d’une refondation de l’Algérie, encore une fois, sur le dos de la Kabylie. Ils espèrent une seconde république mais ils peinent à trouver des partisans, à plus forte raison des militants. Leurs espoirs, ils les fondent sur la militance kabyle et ne cessent de se lamenter sur l’indifférence générale, en dehors de la Kabylie. La preuve la plus tangible d’une conscience politique quasi exclusivement kabyle est que la seule opposition notoire à «la mascarade électorale» de Bouteflika s’est passée en Kabylie et uniquement en Kabylie.

Seulement voilà ! Cette opposition ne rentre pas dans le cadre de la refondation d’une nouvelle république algérienne mais bien dans le cadre d’une spécificité purement kabyle : l’autodétermination de la Kabylie et rien d’autre. D’où la gigantesque manipulation médiatique de la presse algérienne qui a tenté de replacer les manifestations du 20 avril, qui sont l’œuvre du MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie), dans une option culturaliste et non politique.

C’est ce qui explique l’exhumation « journalistique » du MCB, alors même que la plupart des anciens animateurs du MCB, comme Said Khellil ou Said Doumane ou Mouloud Lounaouci, sont totalement dépassés par les nouvelles générations de kabyles qui s’engouffrent en masse dans le MAK, un mouvement qui a le mérite d’avoir persisté dans une ligne politique pourtant violemment décriée par les tenants du statu quo algérien.

Ça bouge en Kabylie et pour une fois c’est pour la Kabylie. Bravo au MAK pour la force de ses convictions et la pérennité de son engagement. Merci d’avoir résisté à tant d’adversité, je vous tire chapeau !

Amayas Nat Mlikech

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