AGWNI GGEGHRAN (SIWEL) — Les obsèques de l’ancien champion du monde handisport, Mohamed Allek, dans son village d’origine à Agwni Ggeghrane, se sont déroulées sous très haute surveillance : « Il doit y avoir plus de 500 policiers et gendarmes dans notre village, c’est une véritable occupation » s’indigne notre source, un villageois abasourdi par une telle présence policière… pour un enterrement.

En effet, pour permettre au Bachagha Ould Ali El Hadi de se rendre à Agwni Ggeghrane (où il dispose déjà d’un lourd passif) et d’y organiser des obsèques « officielles » pour Mohamed Allek, il a fallu « occuper », très tôt dans la matinée d’aujourd’hui, le village par plusieurs centaines de policiers et de gendarmes algériens et autant, si ce n’est plus, de « drapeaux algériens »…

 

Quelle ne fut pas la surprise des citoyens d’Agwni Ggeghrane, ce matin, en découvrant leur village grouillant de policiers et de gendarmes ainsi que bon nombre de policiers en civils, facilement reconnaissables à leur attitude fouineuse et suspicieuse.

Le drapeau kabyle flottant en permanence dans le village de feu Slimane Azem a été retiré en catimini…dans la nuit, de même que l’immense drapeau kabyle déployé la veille, juste à l’entrée du village, par les militants du MAK pour obliger les officiels algériens à passer sous l’emblème de la Kabylie, comme ce fut le cas pour l’enterrement de Taleb Rabeh. Cet immense drapeau, qu’il est impossible de ne pas voir, a également été retiré «en douce», au beau milieu de la nuit.

La veille, le Maire (RND) et ses deux vice-présidents (RCD) se sont "louablement" décarcassés pour accrocher des dizaines et des dizaines de drapeaux algériens au niveau du chef-lieu de la Commune pour "minoriser" les drapeaux kabyles. Ordre fut finalement donné de les retirer dans la nuit.

En outre, malgré le « bon travail » du maire et de ses deux vice-président, le nombre de drapeaux algériens a été jugé… insuffisant. Et c’est avec des centaines de drapeaux algériens que la délégation du Bachagha Ould Ali se sont rendu à Agwni Ggeghrane : «impossible de compter tous ces drapeaux algériens» nous confiera un jeune du village, visiblement agacé par l’exhibitionnisme du Bachagha.

Les villageois ont également découvert une tente dressée pour les besoins du Ministre Bachagha, une tente qu’il ne quittera d’ailleurs que pour aller enterrer le défunt champion. Les villageois eux, se sont soigneusement tenus en retrait de cette cérémonie ostentatoire

Il est à signaler que l’enterrement a été organisé par les pompiers et non par le comité de village.

Quant aux militants du MAK, ils sont allés remettre le drapeau kabyle à sa place sous les yeux des gendarmes algériens qui n’ont pas bronché, craignant sans doute de provoquer des "remous" dans le village et "indisposer" d’avantage encore le ministre Bachagha, déjà passablement en difficulté après avoir été obligé la veille d’annuler son concert de Rai à Tizi-Ouzou , et obligé de faire "occuper" un village pour aller à un enterrement en Kabylie…c’est dire !

Rappelons enfin qu’Agwni Ggeghrane est le village natal de l’illustre Slimane Azem, injustement banni de sa terre par l’Etat algérien, mais aussi de Hocine Azem, petit neveu de Slimane et membre de la direction du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie.

Pour rappel, le Bachagha Ould Ali avait tenté d’empêcher l’enterrement de Na Hadjila, sœur de Slimane Azem dans les terres familiales. L’administration algérienne tente depuis de faire des terres ancestrales des Azem des "biens-vacants", notamment pour en faire bénéficier la gendarmerie qui compte installer une brigade, comme annoncé, toute honte bue par le Bachagha à la famille Azem.

cdb/zp
SIWEL 091609 FEV 16

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