KABYLIE ( SIWEL avec Tamurt ) – Issu d’une famille pauvre, Mustapha Bacha, est né, le 28 juillet 1956, à Tassaft Ouguemoun, un petit village de l’Arch Ath Boudrar, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Après une vie remplie de sacrifice malgré son jeune âge, il décède le 08 aout 1994 suite à un arrêt cardiaque.

 

Des dizaines de milliers de kabyles étaient au rendez vous pour rendre un dernier hommage à celui qui a consacré toute sa vie à défendre son identité et son peuple.
Il a été de tous les combats justes. Plusieurs fois arrêté par la sécurité militaire algérienne, il était l’un des 24 détenus du printemps Amzigh de 1980.
A sa sortie de prison, il avait grandement participé à la réussite du premier séminaire du MCB à Yakouren. Toujours à l’avant-garde, il était l’un des principaux animateurs du mouvement Amazigh durant les années 80. Cette présence permanente et efficace sur le terrain lui avait valu une deuxième arrestation. A l’occasion de la journée « nationale » de l’étudiant, en 1981, il a été de nouveau arrêté et renvoyé en prison pour une année.
Son dynamisme et son engagement ont fait de lui un des principaux membres fondateurs de plusieurs organisations politiques et syndicales à l’instar du Mouvement Culturel Bebère, l’Organisation révolutionnaire des travailleurs, le Rassemblement pour le Culture et la Démocratie, l’Union démocratique des travailleurs et enfin le Mouvement Pour la République.

Le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib , a tenu à lui rendre hommage en déclarant à Tamurt : « Mustapha Bacha était ce militant intègre et incorruptible, natif de Tassaft Ouguemmoun (Ath Yanni), décédé le 08 août 1994. Du MCB au RCD, deux organisations dont il a été l’un des membres fondateurs, en passant par le GCR et le mouvement syndical qu’il a marqué de son empreinte en créant le premier syndicat autonome, Mustapha a été l’homme de tous les combats justes et nobles. La Kabylie est fière d’avoir enfanté ce grand bâtisseur qui avait, comme tous ses compagnons kabyles de lutte, cru et œuvré pour une Algérie plurielle et démocratique, réconciliée avec son amazighité.

Mustapha était un organisateur hors paire, modeste et respectueux du militant de base, clairvoyant, avant-gardiste. Il a été pour nous et restera sûrement pour les futures générations un exemple. Le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre c’est de rester fidèles aux idéaux qu’il nous a légué. Nous sommes déterminés à poursuivre son œuvre dans la dignité et la fraternité kabyle.
Même si aucune institution n’est baptisée au nom de ce grand bâtisseur de la paix et de la démocratie, ce qui en soit grand un crime contre la mémoire collective du peuple kabyle, sa grandeur le rend éternel. Son nom est inscrit en lettres d’or en dépit de l’oubli officiel dont il fait l’objet ».

Laisser un commentaire