MOHCINE BELABBAS, PUNI POUR SON APPEL AU BOYCOT DES ELECTIONS MUNICIPALES DU 27 DÉCEMBRE

KABYLIE (SIWEL) — Le président du RCD, Mohcine Belabbas, puni pour son appel au boycott des élections municipales du 27 décembre. Il est désormais placé sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction près le Tribunal de Hussein Dey (Chambre numéro 1) après son audition aujourd’hui, lundi.

Pour rappel, le contrôle judiciaire est en principe une mesure qui prive de liberté une personne soupçonnée d’infraction, décidée par un juge pénal, en attendant son procès. Dans les faits, le contrôle judiciaire en Algérie, comme toutes les autres mesures (mandat de dépôt, condamnation, etc.) est juste un instrument de plus pour intimider et punir des hommes et femmes politiques qui n’obtempèrent pas aux ordres ou qui contrarient les plans du pouvoir en place.

La prochaine étape sera donc de négocier avec Mohsin Belabbes auquel le pouvoir va proposer les choix suivants: (1) rentrer dans les rangs et obéir aux ordres; (2) quitter la direction du RCD afin de permettre à quelqu’un de plus docile de reprendre la place et permettre ainsi au RCD de jouer le rôle du pion du pouvoir; ou bien(3) aller en prison sous prétexte des accusations déjà préparées à l’avance (Mohcine Belabbas est accusé d’avoir employé un ouvrier marocain de façon illégale, et qui est décédé sur le chantier). Bien entendu, le régime algérien en place préfère toujours des condamnations de ce type plutôt que des accusations sur une base politique afin d’échapper aux critiques venant des opposants et des organisations internationales.

Ce mode d’opération ne changera pas en Algérie, et tout projet de démocratisation de l’Algérie est voué à l’échec car la dictature a pénétré les esprits (sur une base religieuse ou panarabiste ou toute autre idéologie basée sur l’oppression identitaire, culturelle ou linguistique.

Tous ces faits montrent que l’option de l’autodétermination des peuples reste la seule issue, et que toute autre voie n’est que perte de temps au profit des familles oligarques et au détriment de la démocratie et, surtout, de l’identité kabyle et amazigh en général et à bon entendeur…

Karim ACHAB

SIWEL 110220 JAN 2022