AZAWAD (SIWEL) — Que cela s’appelle Serval, Barkhane, Médiation, ONU, Minusma, Fama, Gatia ou autre, la finalité est la même : mettre un terme aux aspirations légitimes de liberté et de dignité de l’Azawad. Le piège de la confusion ne date pas de ce qui se passe actuellement à Ménaka mais bien avant, au moins depuis que le MNLA a été conduit, par le biais des « conseils avisés » de l’Algérie, à signer un accord avec l’organisation islamiste Ansar Dine, si ce n’est pas avant ; c’est-à-dire au moment même de la création du MNLA, notamment par le placement de quelques éléments dont la mission serait de saboter les objectifs du MNLA de l’intérieur.

 

Certes, l’accord avec Ansar Dine a vite été remis en cause par l’élite politique et militaire du MNLA mais le mal a été fait et le doute a été mis sur le MNLA. Malgré cet échec, les tentatives de fusionner le MNLA avec d’autres entités, dont certaines sont incontestablement des « Cheval-de-Troie » ne vise qu’un objectif : ruiner la crédibilité d’un mouvement réellement porté par la population de l’Azawad et le compromettre dans des alliances douteuses, voire susceptible de faire l’objet d’une lutte internationale contre le terrorisme.

Par ailleurs, ce n’est certainement pas un hasard si toutes les hostilités, comme d’ailleurs les fausses sympathies (en particulier françaises), se concentrent sur le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). La raison en est que c’est bien ce mouvement, et lui seul, qui porte les réelles aspirations des populations de l’Azawad car le MNLA n’est ni un mouvement ethnique, ni un mouvement religieux, mais le mouvement de libération d’un peuple qui souffre depuis plus de 50 ans des conséquences macabres du colonialisme français et de ses découpages territoriaux qui ont mené à des massacres ethniques de grandes envergures.

C’est parce que le MNLA dispose d’une réelle légitimité que la communauté internationale, les médiateurs, l’ONU, la France et l’Algérie ont laborieusement manœuvrés pour amener, petit à petit, le MNLA exactement là où ils voulaient et ce, de façon à le déposséder de tout, y compris et surtout de la seule chose dont il disposait vraiment, c’est-à-dire la légitimité.

En effet, après l’accord pour le moins malheureux avec Ansar Dine, devenu depuis organisation terroriste, voilà que le MNLA est triballé de médiations en médiations, de cessez-le-feu en cessez-le feu et d’accords en accords, en lui rajoutant à chaque fois des entités nées de nulle parts, ou des organisations, à l’origine terroristes mais réhabilitées par la France, l’Algérie et l’ONU, dans l’objectif flagrant de discréditer le MNLA, de le vider de sa substance révolutionnaire et de réduire au maximum sa voix parce que, justement, le MNLA est la vraie voix de l’Azawad. Rappelons tout de même que l’Algérie dispose de nombreux pions dans le HCUA qui n’est rien d’autre que l’organisation terroriste Ansar Dine, réhabilité par la France, l’Algérie et l’ONU; rappelons également que c’est sous la pression de ces derniers que le MNLA avait accepté de siéger avec eux à la table des négociations et rappelons aussi que le terroriste Iyad Ag Ghaly, ce touareg perverti et dénaturé par l’islamisme, devenu le premier ennemi du peuple dont il est issu, se pavane depuis des mois et des mois sous les yeux de Serval, puis de Barkhane, sans jamais avoir été inquiété, alors même qu’un mandat d’arrêt international est soi-disant lancé contre lui.

Hélas, le MNLA, qui avait tout pour lui, a manqué de confiance en lui. Il a été amené à faire concession sur concession sans aucune contrepartie de la part de ses redoutables adversaires, parmi lesquels il ne faut pas oublier de compter la France, l’Algérie et la caisse de résonance des intérêts coloniaux : l’ONU. Tous les accords de cessez-le-feu signés par le MNLA et la partie malienne ont été violés par le Mali sans aucune condamnation internationale. Le MNLA seul était tenu de respecter les termes des divers accords, au détriment du peuple qui l’a mandaté pour défendre ses intérêts, sa sécurité et à vrai dire sa survie. La partie malienne, armée et milices, continue à ce jour de perpétrer des exactions contre les civils et de violer impunément les cessez-le-feu sans aucune conséquences, sans même une condamnation symbolique de ses violations pourtant flagrantes. Le cas actuel de ce qui se passe à Ménaka en est une nouvelle et énième preuve.

Et pendant ce temps-là, la coordination des mouvements de l’Azawad, par la voix d’un engagement formel de Bilal Ag Acherif, se dit prête à signer l’accord d’Alger pourtant rejeté par la population, comme par la base militante et militaire de l’Azawad. Mais alors, la CMA, Bilal ag Acherif et l’ensemble de la composante de cette CMA, sont-ils représentatif du peuple de l’Azawad ou sont-ils à la solde de l’Algérie, de la France et des intérêts géostratégiques des multinationales étrangères dont la détestable Areva ? Car la signature de l’accord d’Alger, dans les termes définis par l’Algérie sous la direction du quai d’Orsay, signifie que c’est effectivement le cas. Quant à ce qui se passe sur le terrain, notamment à Ménaka, ce n’est là que l’expression de ce qui attend l’Azawad dans le cas où les chefs de la CMA ne réussiraient pas à imposer au peuple de l’Azawad la signature de son arrêt de mort.

Vivement le retour en force du véritable MNLA. Et si les autres entités qui composent la CMA, (en particulier celles dont la réputation est pour le moins douteuse), étaient réellement de bonne foi, ce sont elles qui se dissoudraient pour rejoindre le giron naturel de la révolution azawadienne qui est incarné par le MNLA. Elles ne seraient pas là, à constamment revenir à la charge, sous l’impulsion de l’Algérie, pour dissoudre le MNLA dans une fusion suicidaire qui pourrait justifier la mise en place d’une lutte internationale contre le terrorisme ; un terrorisme alimenté par ceux-là même qui prétendent le combattre dans le but d’asservir les peuples pour les spolier, plus efficacement, des ressources dont regorgent leurs territoires.

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SIWEL 291536 AVR 15

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