Le MAK-Anavad internationalise le cas Madjid Aggad harcelé par l’Etat algérien
ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA
MINISTERE DES AFFAIRES JURIDIQUES ET DES DROITS HUMAINS

« Ni le portrait de Ferhat Mhenni, ni ceux des 127  jeunes assassinés par la gendarmerie, ni celui de Mouloud Mammeri ne seront décrochés de la façade de mon magasin » – Madjid AGGAD

Au Secrétaire Général de l’Organisation des Nations unies
A la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme
La Ligue internationale des droits de l’Homme
La Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen
La Ligue algériennne des droits de l’Homme

J’ai l’honneur de porter à votre connaissance le cas emblématique et aussi dangereusement tragique du commerçant,  M. Madjid AGGAD citoyen kabyle de Saharidj, localité située dans le  département de Tuvirett (ex Bouira) en Kabylie.

Depuis plusieurs mois, il fait régulièrement l’objet de harcèlement moral et de menaces physiques, notamment des coups  qui lui ont été portés par un terroriste islamiste « repenti » du nom de Kamel Chemli, alias Abou Talha, suite à son refus de  l’injonction de ce sinistre personnage de retrait des portraits des 128 jeunes kabyles assassinés en 2001 par des éléments de la gendarmerie algérienne ainsi que le  portrait de M. Ferhat Mehenni, Président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie – Gouvernement provisoire kabyle en exil et celui du grand écrivain et anthropologue kabyle Mouloud Mammeri, accrochés sur la façade de son magasin.

Par un  courrier du 12/10/2017, le maire de Saharidj, M. Ali Belkacemi, élu du parti RND d’Ahmed Ouyahia de la majorité présidentielle et actuel premier ministre algérien, lui a  fait injonction de retirer le portrait du Président du MAK-Anavad, donnant ainsi raison au terroriste « repenti » et de surcroît, le menaçant dans le cas contraire de procéder à la fermeture pure et simple de son magasin.

En date du 23/10/2017,  suite à un rassemblement de soutien et de dénonciation du harcèlement dont il fait l’objet,  organisé à l’appel de citoyens, devant son magasin, il a été convoqué et interrogé  par la compagnie de gendarmerie d’Imcedalen  (ex Maillot) , pendant  quatre heures (10h-14h)  . Le commandant de la gendarmerie lui a fait grief d’avoir organisé un rassemblement sans autorisation et d’avoir fustigé le pouvoir algérien lors de son intervention.

Il a été aussi interrogé sur ses relations avec le MAK-Anavad, M. Ferhat Mehenni et le Président de la coordination Sud du MAK-Anavad, M. Youcef Messouaf. Il lui a été fait injonction de communiquer les noms des militants actifs de Saharidj et d’avouer s’il est lui-même un membre du MAK-Anavad de la localité.

Le 04/11/2011, le collectif des habitants de la commune de Saharidj a décidé d’organiser  une conférence-débat, dans  le local de M. Madjid Aggad, avec le scientifique et physicien kabyle, candidat au prix Nobel, le Professeur Madjid Boutemeur sur le thème « Le cancer, prévention et protection de la vie quotidienne, même l’eau tue ».

Dès 10 heures du matin, des escadrons de gendarmerie ont encerclé Saharidj et la répression à l’égard des personnes présentes a été d’une violence inouïe.

Le 28/11/2017, il a été convoqué devant le tribunal  pour quatre affaires le concernant :

  • La plainte du terroriste islamiste « repenti » Kamel Chemli alias Abou Talha qui l’avait agressé et frappé devant son magasin et qui face à sa résistance s’est attaqué aux portraits accrochés sur la façade de son magasin à coups de parpaings.
  • La plainte qu’il avait lui-même déposé contre ce terroriste « repenti », suite à ses appels au meurtre publiés sur Facebook.
  • Une autre plainte déposée par le terroriste « repenti », l’accusant d’atteinte à la mosquée et à sa personne.
  • Et enfin, une plainte de la gendarmerie locale, pour le rassemblement organisé devant son magasin sans autorisation.

Il tient à préciser que durant l’interrogatoire, la gendarmerie a falsifié les procès-verbaux, en omettant d’inscrire certains de ses dires et propos, avantageant plutôt ceux du terroriste islamiste « repenti ».

Face à cette injustice et à cette répression qui ne dit pas son nom, lorsque je l’ai eu au téléphone il a affirmé avec force de conviction en langue kabyle :

« Mas Aselway Ferhat Mehenni yuklal aṭas, yehwaǧ aγ akken ma nella s yeqvayliyen, ayen nexdem drus, yerγa γef tmurt n yeqvayliyen ».

« Le Président Ferhat Mehenni mérite encore plus d’engagement de notre part pour la cause kabyle et quoique l’on fasse c’est toujours peu de chose, il a le cœur qui brûle  pour son pays la Kabylie »

Il a aussi évoqué avec une immense tendresse sa maman, aujourd’hui âgée de 84 ans et qui compte 11 martyrs dans sa famille et qui lui apporte un soutien indéfectible, le drapeau kabyle toujours posé sur ses épaules.

Toutefois il ne compte pas en rester là, le dimanche 10 décembre, il compte appeler les Kabyles à  une marche vers la mairie, il travaille avec les jeunes pour le collage des affiches et il prévoit un tirage  de bandeaux portant l’inscription : Tamaziɣt d tutlayt tayemmat n tutlayt taqvaylit [Le berbère est la langue mère de la langue kabyle].

Je vous serai gré de bien vouloir prendre en considération cette situation gravissime, celle d’un homme pacifique courageux dont la vie est en danger, afin d’agir dans les meilleurs délais auprès du gouvernement algérien pour qu’il fasse cesser cette répression à son égard, des militants et des sympathisants du MAK-Anavad, avant que l’irréparable ne soit commis à l’encontre de M. Madjid pour lui même, sa mère courage et sa  famille.

Exil, le 05/12/2017

Pour l’Anavad
Madame Sakina At Sliman,
Ministre des Affaires juridiques et des Droits humains du Gouvernement Provisoire Kabyle en exil (Anavad)

SIWEL 060715 Dec 17 UTC

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